Charles Wright aux magistrats : « Tous méritez ma confiance, mais je serai intraitable face à la corruption »

L’appareil judiciaire a été le centre de beaucoup de chamboulements ces derniers temps. Cependant, en dépit de tout, le Garde des Sceaux est irrité par le manque d’éthique et de déontologie de certains magistrats dans la gestion des dossiers. Alphonse Charles Wright a saisi l’occasion ce mercredi 17 janvier 2024, où un important nombre de magistrats étaient réunis pour faire un cours magistral à ces Hommes en robe.

« La dignité du magistrat nous devons l’incarner en tout lieu et en toute circonstances. Un magistrat ne doit pas être un démarcheur. Un magistrat ne doit pas recevoir les parties qu’il juge dans la maison. Un magistrat ne doit pas avoir des gens qui servent d’intermédiaires pour prendre de l’argent. Si nous devons lutter contre la corruption, nous devons éviter d’être corrompus. Nous devons être des exemples (…) Lorsqu’on dit que la formation est collégiale, ça veut dire qu’elle devient vraiment décisive au moment de l’appréciation des faits, de dire où se trouve le droit. Mais quand on se sert de la loi pour tordre la main au droit au nom de cette même loi où tout le monde peut par simple entendu prouver l’innocence de quelqu’un même s’il est coupable, alors que d’autres souffrent, d’autres sont en prison parcequ’ils n’ont pas de parents, n’ont pas de moyens pour venir payer de l’argent. Il faut qu’on fasse un devoir de conscience. Je le dis, tous méritez ma confiance, mais je serai intraitable face à la corruption. Je n’appelerai aucun magistrat pour dire de décider de quoique ce soit. Moi même je suis magistrat mais, je ne laisserai aucun cas de défaillance surtout de corruption avérée. Je prendrai ma responsabilité devant l’histoire. On ne peut pas avoir une chose et son contraire. Soit on fait de la justice la boussole ou on fait d’elle ce qu’on veut mais sa vocation est aujourd’hui de rassurer le peuple de Guinée. C’est facile de dire les gros mots c’est bon, mais moi je veux que ces discours cèdent la place à l’éthique et à la déontologie. C’est ce que je pouvais dire à tous les magistrats ».