Bentourayah: de l’argent a-t-il été soutiré aux citoyens pour se faire recenser ?

il y a 3 heures 16
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Pour se faire recenser, de nombreux citoyens de Bentourayah village disent souffrir le martyr. Le processus leur prend énormément de temps. Mais au-delà affirment-ils, ils se voient contraints de débourser de l’argent pour s’offrir des fiches de renseignements et espérer passer ensuite devant la machine. Après avoir payé de l’argent sans pouvoir se faire recenser, quelques victimes ont décidé de briser le silence ce dimanche chez nous. C’est le cas d’une Dame qui nous a joint au téléphone.

« Il y a près d’une semaine, je monte la garde ici. Quand je suis venue lundi dernier, on m’a dit que l’extrait de naissance coûte 30 mille. J’ai payé ça. On m’a ensuite dit que la fiche de renseignement coûte 20 mille. J’ai pris ça aussi. Avec mes six enfants, j’ai déboursé au moins 180 mille pour avoir ces différents papiers. Ce n’est pas tout. On me demande de l’argent pour que je sois dans les rangs », a confié Aïcha Cissé.

Ibrahim Barry formule les mêmes plaintes. Lui et son épouse ont dépensé de l’argent, mais ils peinent à être appelés alors que d’autres personnes se font recenser sans grand souci. Ce n’est pas normal, dénonce-t-il.

« Les gens viennent déposer leurs extraits. Ils passent après trois ou quatre jours dans être appelés. La deuxième chose, on nous demande d’acheter les fiches sous prétexte qu’il n’y en a pas. Quand tu achètes aussi, tu peux trainer ici jusqu’à trois jours. Ce fut le cas de ma femme qui est une nourrice. Elle a traîné ici durant trois jours. Jusqu’à présent elle n’est pas appelée. Vu qu’elle n’a pas d’extrait d’acte de naissance, je lui avais donné 55 mille. Le jugement supplétif 30 mille, la fiche 25 mille. Je suis moi-même confronté aux mêmes problèmes. La copie de mon extrait que j’avais déposé il y a quelques jours est introuvable. Je suis obligé de faire une nouvelle copie », a fulminé Ibrahim Barry.

Derrière ces agissements, les plaignants accusent certains jeunes du quartier. Joint au téléphone pour savoir ce qu’il en sait de ces dénonciations de ses citoyens, le chef de quartier a été joint au téléphone. Il a exigé qu’on se déplace pour aller le voir dans son bureau. Dépassé par les dires des dénonciateurs, il n’a pu prononcer un seul mot. Finalement, c’est son secrétaire chargé à la défense qui s’est exprimé. Alsény Soumah a rejeté ces allégations en bloc. Selon lui, tous les matins, les membres du conseil de quartier passent au centre pour sensibiliser les citoyens afin que ceux-ci ne déboursent aucun franc pour se faire recenser.

« Ce que les accusateurs ont dit, ce n’est pas de la réalité. Nous, membres du conseil de quartier, venons tous les matins au centre ici pour dire aux citoyens de patienter et de ne donner aucun franc à personne parce que le processus est gratuit. Même l’extrait de naissance, on a dit à tout le monde, si tu n’en as pas, tu envoies la fiche de renseignement du PN-RAVEC. Les jugements supplétifs sont donnés par le quartier. Quand il y a quantité, on envoie pour la transcription pour trouver les documents nécessaires », a-t-il précisé.

Ce membre du bureau du conseil de quartier informe que les autorités locales se battent également tous les jours aux côtés des agents recenseurs pour lutter contre le trafic de faux documents.

« Il y a des citoyens qui font des faux extraits de naissance. Parfois quand on envoie, moi-même je déchire. Le président le fait. Le vice-président aussi. Certains de nos compatriotes se fâchent pour ça. Mais nous ne faisons que suivre les directives qui ont été données par le MATD. Donc quand on accuse des membres du bureau du conseil de quartier de prendre de l’argent avec les gens, ça c’est faux. Ce sont eux mêmes qui tentent de corrompre les gens », a-t-il ajouté.

Il faut rappeler que dans un communiqué en date du 28 avril 2025, le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, à travers la Direction Nationale des Affaires Politiques et de l’Administration Électorale et le Programme National de Recensement Administratif à Vocation d’État Civil, avait constaté avec regret, l’agissement de certaines personnes mal intentionnées qui soutirent de l’argent aux citoyens dans les rangs et les obligent à présenter un certificat de résidence, pourtant non demandé.

Suite à ce constat, le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation a annoncé avoir pris des dispositions pour traduire devant la justice toute personne qui sera prise en flagrant délit.

Sékou Diatéya

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