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Depuis sa nomination, le Premier Ministre a beaucoup parlé. Il parle trop et dit presque la même chose, certes dans des tonalités variées, mais toutes empreintes de surprise pour un homme politique de son rang, avec un parcours assez exaltant. Dans ces différentes sorties, Bah Oury dit sa préférence pour une transition longue, trop longue, d’ailleurs. En même temps, il ne cache pas son mépris pour des voix fortes et très digestes, les médias en l’occurrence, qui agissent contre cette obsession. Et finalement, une exaspération relative s’est emparée de l’opinion. Le tout a débouché sur une réorganisation des forces vives. Une unité impossible jusqu’ici se dessine, en effet.
Pour preuve, ce mardi 28 mai, au siège de l’UDG de Mamadou Sylla, se sont réunis les partis politiques et organisations de la société civile qui comptent les mieux en Guinée. Une seule motivation a permis cela. C’est cette autre sortie du Premier Ministre Bah Oury au conseil national de la transition(CNT), à l’occasion de la présentation à hue et à dia-retour à l’ordre constitutionnel et développement-de discours de politique générale de son gouvernement. Au cours de laquelle sortie, il a réitéré, sans concertation avec ses anciens amis leaders de partis politiques et d’organisations de la société civile, la décision du pouvoir militaire de ne pas respecter le compromis dynamique avec la CEDAO. C’est-à-dire qu’il est impossible d’organiser l’élection présidentielle d’ici fin 2024.
« C’est la manière qui nous choque. On nous méprise et nous donne l’impression qu’on ne compte pas dans la vie publique. Tout ce qui compte pour eux, c’est comment se maintenir au pouvoir. Cela ne peut pas continuer. On va l’empêcher au prix de notre vie », a-t-on entendu dans les couloirs de la réunion qui consacre la naissance des Forces vives, à l’image de celle qui a poussé Dadis à commettre le péché d’Israël qui va plus tard créer au président du CNDD de gros ennuis judiciaires. Les massacres du 28 septembre 2009.
Le vieux routier de la politique guinéenne, le stratège Bah Oury semble se perdre dans ses stratégies. C’est étonnant quand-même que lui, dont la nomination, en cette phase de transition a suscité autant d’espoir, soit celui qui réussit à fédérer toute l’opinion ou presque, contre les militaires au pouvoir. Etonnamment, il a perdu de sa subtilité habituelle dans le discours. De son sens du dialogue et du compromis. Qui mieux placé que lui pour savoir que cela est indispensable dans les circonstances actuelles pour apaiser. Bah Oury fait comme ses patrons. Décider et agir de façon unilatérale. Quand c’est ainsi, on doit se préparer à affronter un ras-le-bol quasi national, comme c’est le cas.
Mognouma