Autorégulation des médias : l’OGAP créé sur fond de discorde

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Des associations de presse ont mis en place, ce mercredi 22 mai 2024, l’Observatoire guinéen d’autorégulation de la presse (OGAP). Un document a été signé à cet effet sans la participation du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) qui s’est opposé aux conditions de mise en place de cet organisme.

Conformément aux exigences des autorités de la transition, les patrons de presse se sont réunis pour mettre en place un organe d’autorégulation. Selon l’article premier de l’acte fondateur, “il est institué en République de Guinée une instance d’autorégulation dénommé OGAP (Observatoire Guinéen d’Autorégulation de la Presse). Tout les journalistes ainsi que les techniciens de médias au sens de la Loi 002 portant liberté de la presse, entre dans le champ de compétence de L’OGAP”. Et l’article 2 indique que : “L’OGAP est une association indépendante de toute organisation publique ou privée.”

La mission de L’OGAP est de veiller au respect de l’éthique et de la déontologie par tous les journalistes et techniciens de médias, conformément aux lois en vigueur, précise le document.

Parmi les prérogatives que l’OGAP s’est arrosé, figurent la délivrance d’un quitus pour l’obtention de la carte nationale de la presse et la proposition des sanctions à la HAC contre les journalistes en cas de faute professionnelle.

Cette structure bien qu’ayant des ambitions nobles a été créée sur fond de discorde entre Syndicat de professionnels de la presse de Guinée (SPPG) et les patrons de presse. “S’il faut mettre un organe d’autorégulation, nous devons le décider librement non seulement par rapport au timing, mais aussi par rapport à la façon. Il ne doit pas être imposé. Mais vous avez tous écouté le Premier ministre, Bah Oury, il dit : ‘La liberation des médias est conditionnée par la mise en place de cet organe de autorégulation.’ Donc cela veut dire son indépendance est compromise”, a déclaré Sékou Jamal Pendessa, syndicat de la presse guinéenne en expliquant les raisons de son absence dans cette nouvelle structure.

Pour Amadou Tham Camara, président de l’AGUIPEL, en mettant en place l’OGAP, on ramène la balle dans le camp du Premier ministre qui a promis la libération des médias brouillés. Il ajoute que la porte de la structure est ouverte au SPPG, e Syndicat de la presse publique y est déjà. “Il y a 13 places réservées au syndicat. Il lui appartient de venir sièger ou non au moment venu. Nous espérons que ceux qui ne sont pas ici vont comprendre, mais l’urgence est que beaucoup d’hommes et de femmes sont en détresse, et la résolution de ce problème passe par la mise en place de cet organe”, a répliqué M. Camara, interrogé sur les raisons de l’absence des représentants du SPPG.

Il faut rappeler que pendant la signature de l’acte fondateur de l’OGAP, les autorités guinéennes ont procédé au retrait des licences de  Djoma, FIM et Espace dont les ondes sont brouillées depuis 7 mois. 

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