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Le président Macky Sall vient d’ouvrir la boîte de pandores, en prenant sur lui de bousculer le scrutin électoral, initialement prévu pour le 25 février prochain. Ce report sine die de cette présidentielle, dont la vingtaine de candidats sont déjà dans les starting-blocks, est un véritable coup de théâtre, dans ce pays considéré pourtant comme l’un des meilleurs élèves du continent en termes de démocratie. Où la mécanique de l’alternance tourne à plein régime. Du moins pour le moment.
La nouvelle du report de la présidentielle est donc tombée comme un couperet sur la tête des opposants sénégalais. Ceux-ci ont aussitôt vu rouge, balayant d’un revers de main l’argument brandi par le locataire sortant du Palais de la République. D’où ces incidents sporadiques enregistrés ce dimanche dans la capitale, suite à un appel de l’opposition. Ces manifestations dispersées à coups de grenades lacrymogènes, pourraient être le signe précurseur d’une fronde généralisée des opposants de Macky Sall, dont le pouvoir a atteint son crépuscule. Si l’on y prend garde.
Même si pour se tirer d’embarras, le pouvoir invoque une friture sur la ligne entre le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale, autour de la gestion des dossiers de candidatures, dont une quarantaine ont été passées à la trappe.
Face à la levée de boucliers provoquée par cet événement qualifié d’inédit par maints observateurs, M. Abdoul Karim Fofana, ministre du Commerce, de la Consommation et des Petites et Moyennes Entreprises, Porte-Parole du gouvernement joue les démineurs, en soutenant chez nos confrères de France 24, que la démarche du président a été prise en intelligence avec le parlement. Comme pour dire que ce report n’a rien à voir avec une lubie de l’exécutif.
Pas de quoi venir à bout des esprits chagrins, qui trouvent que cette démarche est cousue de fil blanc. Certains voient d’ailleurs l’effet Sonko derrière ce décret. Le leader du PASTEF dont l’ombre tutélaire continue de planer sur l’échiquier politique sénégalais. Bien que s’étant fait retoquer à cette présidentielle. C’est d’ailleurs pour combler le vide créé par son absence, que Sonko a passé la main à un candidat par substitution, en la personne de Bassirou Diomaye Faye. Un outsider qui pourrait bénéficier de l’aura de son mentor, pour créer la surprise, à l’allure où vont les choses.
Et c’est pour éviter un scénario qui pourrait ravir le camp présidentiel des clés du Palais, que Macky serait en train de faire feu de tout bois, pour mettre toutes les chances du côté de son candidat Amadou Bah.
En attendant la diffusion d’un nouveau chronogramme électoral, cette nouvelle donne plonge le Sénégal dans l’incertitude. Avec un Macky Sall, caricaturé en apprenti dictateur, sur le point de céder aux sirènes du pouvoir absolu, par des forces vives en rogne.