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Aminata Doumbouya « pense qu’en toute objectivité, on a une transition « bâclée ». Pour elle, On aurait pu au cours de ces 3 ans avoir quelque chose de potable. Malheureusement, nous sommes retombés dans les erreurs du passé. En 3ans, on a eu autant mal que les années dernières, entre les décisions populistes, des sorties et actions qui restent à désirer, le chemin est encore long. C’était d’abord le 5 septembre dans le discours du président de la transition « aucun Guinéen ne doit plus mourrir pour la politique en Guinée. » On est passé de ce discours à des morts encore sur l’axe et dans d’autres zones du pays. Où en sommes nous avec la constitution et toutes les procédures autour ? Ça reste quand même flou pour une transition qui doit prendre fin le 31 décembre. Des citoyens comme Foniké Menguè et Billo sont portés disparus, le pouvoir transitoire dit n’être pas impliqué dans cette histoire. Par ailleurs, aucune mesure n’est en place pour des enquêtes ce qui est très très douteux. La liberté de la presse ? Elle est enterrée, cela fait plus de 100 bons jours que des médias sont fermés, pour quelles raisons? Encore des raisons totalement floues. Pour ma part, je n’ai aucune confiance en la sincérité du président de la transition et ses membres. Je douterai d’ailleurs qu’il tienne sa promesse de rendre le pouvoir le 31 décembre, les signes sont visibles »
De son côté, Mohamed Sow dit ne pas retenir grand-chose de ces trois années de transition, si ce n’est ajoute-t-il, « la restriction des libertés et le refus clairement affiché d’aller vers un retour à l’ordre constitutionnel ».
Selon lui, « le CNRD a fait tout le contraire de ce qu’il avait promis dans sa feuille de route initiale. Les grandes promesses se sont transformées en cauchemars, et la souffrance des Guinéens n’a fait qu’augmenter. Après trois ans, je vois un pays au bord de l’effondrement, où la presse est muselée et toutes les voix dissidentes sont réduites au silence. Mais aussi un État avec une jeunesse désespérée, qui ne croit plus en son propre pays. En bref, la Guinée continue de souffrir après plus de 60 ans d’indépendance », dit-il.
De l’espoir à la désillusion ?
Dans les marchés, la plupart des femmes que nous avons rencontrées nous ont exprimé un sentiment de désespoir. C’est le cas de Mariame Camara, vendeuse de feuilles . Elle estime que « Mamadi Doumbouya n’a pas tenu ses promesses à l’endroit des femmes. Nous avons cru que les choses allaient s’améliorer mais tel n’a pas été le cas. C’est notre fils, s’il fait pas bien les choses, on doit le lui dire. Mais il n’entend pas nos maux. Voyez vous même l’état dans lequel nos revendons (image). A cela, s’ajoute la cherté de la vie. La vie est vraiment trop chère. Si moi je prends la parole c’est jusqu’ici. Il doit nous aider vraiment ou quitter pour qu’un autre le fasse. Rien ne va vraiment »
Même son de cloche chez plusieurs autres femmes rencontrées au marché, qui ont préféré s’exprimer hors micro.
Malgré la désillusion, un espoir quand même
Contrairement aux premiers intervenants, certains ont affiché un espoir par rapport à la réussite de la transition.
C’est le cas de Boubacar Sidy Diallo. Selon lui, il faut donner du temps au CNRD.
« Ce n’est pas facile de gérer un pays. Moi j’ai encore l’espoir que le CNRD pourra gérer ce pays. Il y a beaucoup de changements même si certains veulent pas le reconnaître. Trois c’est beaucoup mais c’est peu. Et même si ce n’est pas suffisant il a posé beaucoup d’actions positives. Pour qu’un dirigeant réussisse, l faut le soutien de la population. Mais le Guinéen pense tellement négativement qu’il croit déjà que peu importe quel dirigeant vient il va échouer. Pour moi, il faut encore donner du temps au CNRD il y a encore de l’espoir » a-t-il souligné.
Par ailleurs, faut-il rappeler que le Gouvernement guinéen et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest s’étaient accordés sur une transition de 24 mois, à compter de janvier 2023.