Amadou Bilaly Sow nouvelle victime à la barre : « j’ai vu au stade, des gens se faire poignarder »

il y a 6 mois 97
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Mamadou Kaly Diallo vient de terminer sa déposition ici au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry, dans le cadre du procès des évènements du 28 septembre 2009. Il a été succédé à la barre par Amadou Bilaly Sow, âgé de 35 ans, résident au quartier Yattayah.

Il a porté plainte pour coups et blessures volontaires qu’il met à l’actif des agents au stade le 28 septembre 2009. Assisté d’un interprète, Amadou Bilaly Sow est d’abord revenu sur le déroulé de sa journée, de son domicile au stade de Conakry.

Selon lui, c’est en compagnie de deux autres personnes qu’il est sorti de la maison, en direction du stade. C’est quand les leaders politiques ont commencé à parler que les tirs ont « commencé à retentir ».

Dans une pagaille totale, la victime s’est démerdée aux côtés d’autres, à trouver une issue pour pouvoir quitter le stade et l’escalade de violence. C’est dans ce contexte, explique-t-il, qu’il a été« pourchassé par des gens qui avaient des machettes ».

« J’ai vu des gens monter au niveau du toit pour tenter de s’échapper, ils étaient devenus nombreux sur ce toit que celui-ci s’est effondré avec eux. Il y en a, parmi eux qui sont décédés là-bas sans avoir reçu de balles ni de coup de machettes », a expliqué Bilaly.

Grâce à ses efforts, Amadou Bilaly Sow dit être parvenu à sortir du stade en compagnie d’autres personnes.

« Quand je suis parvenu à sortir du stade, je suis allé vers le quartier SIG-Madina. Des agents étaient perchés sur le pont et tiraient sur tous ceux qui tentaient de traverser. (…). C’est dans une cour qu’on s’est réfugiés. La propriétaire qu’on a trouvée sur place, a préparé pour nous et on a mangé », a-t-il ajouté.

A la barre, Amadou Bilaly affirme avoir porté plainte pour coups et blessures volontaires parce qu’il dit avoir été « frappé sur la tête » et avoir reçu « des coups au niveau de la hanche ».

« J’ai aussi escaladé le mur et retombé sur des objets qui m’ont causé des problèmes avec lesquels je traine jusqu’à ce jour », a-t-il renchérit.

« Je n’ai pas eu la possibilité d’identifier mes agresseurs, ni un militaire. Je sais quand même qu’il y avait des agents coiffés de bérets rouges. J’ai vu des gens se faire poignarder devant moi. J’en ai vu deux. (…). Ceux qui donnaient des coups de couteaux aux gens, ne faisaient pas partie des bérets rouges. Il y avait, des gens parmi nous au stade, des agresseurs qui ne portaient pas de bérets rouges ; c’est-à-dire des civils. Et ce sont des gens qui n’avaient pas de tenue qui m’ont porté ces coups et blessures », a-t-il lancé.

La victime est, en ce moment, en train de répondre aux questions des parties au procès.

MohamedNana Bangoura

Lire l'article en entier