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L’avocat du Capitaine Marcel Guilavogui s’oppose catégoriquement à l’application du Statut de Rome pour condamner les accusés du procès du massacre du 28 septembre 2009. Selon Me Sidiki Bérété, en droit pénal, seule la Cour Pénale Internationale a le droit d’appliquer ce statut, mais pas la Guinée. Il a déclaré que le ministère public devrait requérir sur la base des textes guinéens. Il a demandé l’acquittement de son client pour faute de preuves et absence de lien de causalité. Il l’a dit dans sa plaidoirie lors du procès du massacre du 28 septembre, actuellement en cours.
À l’entame de ses plaidoiries, Me Sidiki Bérété a d’abord plaidé au nom de son client non coupable. « Nous plaidons non coupable. Rien que pour le doute, nous prions ce tribunal de l’acquitter purement et simplement pour faute de preuves, faute de lien de causalité, faute d’identité, faute d’éléments d’imputabilité entre la victime et Marcel, acquittez-le », a-t-il plaidé.
Poursuivant, le Conseil du Capitaine Marcel Guilavogui a réfuté les réquisitions du ministère public. « On est en train de faire basculer et détourner les arguments du ministère public qui a abandonné le droit interne au profit du droit international, ce qui sera impossible. Donc, ce n’est pas méchant mais on va procéder de façon pédagogique pour détruire les charges et demander l’acquittement pur et simple. Parce que quand l’instruction et l’enquête sont bâclées, quand il n’y a pas de pièces à conviction, qu’il n’y a pas eu de rapport d’autopsie, qu’il n’y a pas eu de témoin oculaire, sur quelle base peut-on demander la condamnation ? Il a été dit dans l’ordonnance qu’il s’agit des militaires de la sécurité présidentielle, qu’il s’agit des miliciens de Kaléyah, qu’il s’agit des gendarmes. Les 11 qui sont ici ne peuvent représenter tout ça. Je crois que c’est aussi simple que ça. On est là pour dire le droit avec courtoisie et fermeté pour l’acquittement de nos clients. Si c’est au vu du droit, j’en suis convaincu qu’on doit les laisser partir chez eux. Parce que cela a été mal monté », a-t-il dit dans sa plaidoirie.
Selon Me Sidiki, son client mérite d’être mis en liberté à cause des épreuves qu’il a vécues en prison durant 14 ans. « Marcel Guilavogui, on lui reprochait d’avoir varié, on lui reprochait d’avoir parlé deux fois, d’avoir reconnu, d’avoir menacé à l’aide d’une grenade. Ceux qui ont été menacés disent que ce n’était pas lui. Et d’ailleurs Marcel, après 14 ans de détention arbitraire sans avoir été jugé de manière équitable, Marcel qui a été escroqué par la vente de son bâtiment pour une promesse de liberté sans suite, Marcel qui a souffert sous la torture, tombé dans la folie momentanée, admis en psychiatrie. On ne peut pas accuser un accusé sur les propos d’un autre accusé. Je crois que tout ce qu’on lui attribue ne peut pas tenir devant le droit criminel », a-t-il martelé.
Il est important de rappeler que le Capitaine Marcel Guilavogui est accusé des faits d’assassinat et de meurtre, faits prévus et punis par les dispositions des articles 206 et 208 du code pénal, de complicité de viol, d’enlèvement et de séquestration, de coups et blessures volontaires, de vol à mains armées et de non-assistance à personne en danger.