Affaire de Zébus à Lainé (Lola) : les avocats des 71 villageois arrêtés demandent leur libération 

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Des avocats constitués pour la défense des habitants de la région forestière impactés par la présence des zébus étaient devant la presse ce lundi 11 mars 2024.

Il était question pour ces avocats accompagnés des ressortissants des localités concernées, de dénoncer l’arrestation et la détention prolongée des habitants de la sous-préfecture de Lainé, suite aux violences des 10 et 11 janvier 2024.

Pour Me Michel Sonomou et ses collègues, le plus urgent aujourd’hui est de les aider à libérer les villageois emprisonnés. À défaut de libérer ces gens, le collectif plaide à ce qu’ils soient transférés à Lola ou à N’Zérékoré près de leurs familles.

« Nous avons voulu attirer l’attention de l’État sur un fait qui est en train de sévir aujourd’hui dans toute la région de la Forêt. C’est un problème, parce que si ces zébus sont chassés de Lainé où vont-ils aller puisque la Guinée est devenue leur Eldorado. Nous attirons l’attention des autorités locales pour nous permettre de contenir cette affaire. Nous sommes convaincus que les autorités à travers le gouvernement qui sera mis en place fera de cette lutte leur bataille. Nous sommes convaincus que le chef de l’État donnera des instructions fermes à son gouvernement afin de palier définitivement le problème des zébus en Guinée qui ne font que rendre pauvre, faire pleurer les cultivateurs et les paysans. Nous voudrions maintenant que ceux qui sont emprisonnés avant le mandat de dépôt du juge d’instruction soient libérés parce qu’il y a vice de forme. Ils ont été envoyés en prison avant que le juge d’instruction ne soit saisi. Nous ne voudrions pas rentrer dans les secrets de l’instruction mais comme la liberté n’a pas de prix nous souhaitons vivement que ces soixante onze (71) personnes qui croupissent dans les maisons centrales de Conakry et de Kindia soient libérés aussitôt que possible », a expliqué cet avocat.

Les avocats et ressortissants des localités envahies par des Zébus ont dénoncé le « laxisme » des autorités à tous les niveaux. Pour eux, « cet état de fait est entretenu par les autorités locales à cause des intérêts d’ordre financier et matériel qu’elles en tirent ».

Aujourd’hui en région forestière, précisément à Lola, les cultures sont envahies par ces zébus contre lesquels les cultivateurs semblent impuissants.

L’autre crainte qu’ils expriment est que les bouviers ne soient infiltrés, à la longue par des terroristes car, « ces bouviers ont des comportements bizarres et très questionnables ».

« Aujourd’hui, les droits de l’Homme sont bafoués dans cette localité de la Guinée, par le fait des autorités à cause des étrangers (…). Il y a des bouviers qui nous ont dit qu’un jour arrivera, on dira qu’ici (Lainé, ndlr) était autrefois habité par votre communauté (…). Figurez-vous que le campement qu’ils ont érigé est interdit aux habitants de Lainé à partir de 18 heures. On ne sait pas ce qu’ils font là-bas qu’ils ne veulent pas qu’on voit », a ajouté un autre conférencier.

Revenant, par ailleurs, sur le calvaire des habitants de Lainé, Nèma Soumaoro, un autre ressortissants de cette localité à Conakry a regretté le fait qu’aucun bouvier ne soit en prison alors les villageois sont incarcérés dans différentes maisons d’arrêt du pays.

« Chaque fois que les habitants de Lainé se lèvent, ce sont eux qu’on met en prison. En 2019, un autre conflit avait opposé les bouviers aux villageois. Ils sont encore venus ramassés nos parents pour les envoyer en prison. Jusqu’à ce jour, il y en a qui n’osent pas revenir au village. Nous avons un autre frère qui est condamné à 30 ans de prison à Kankan pour les mêmes faits, alors qu’aucun bouvier n’est en prison. C’est regrettable », a-t-il ajouté.

Mosaiqueguinee.com

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