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C’est un homme soulagé, mais ferme, qui s’est exprimé ce mercredi 21 mai devant la presse. Entouré de ses avocats et de partenaires étrangers, Ahmed Kanté, administrateur général d’AGB2A-GIC, a brisé le silence deux jours après une décision de justice qui lui redonne son honneur.
Le Tribunal de Première Instance de Kaloum a rendu, le 19 mai, un verdict très attendu dans le dossier opposant le Ministère Public à M. Kanté, suite à une plainte de la société African Bauxite Corporation (ABC) représentée par le Russe Alexandre Zotov. Le tribunal a tout simplement déclaré non coupable l’ancien ministre, l’exonérant de toutes les accusations qui pesaient sur lui.
« Cette décision met fin à près de trois ans d’un combat difficile, parfois humiliant, mais nécessaire pour faire triompher la vérité », a confié M. Kanté lors de ce point de presse animé au siège de la FEPAMGUI, qu’il dirige également.
« Des médias étrangers m’ont qualifié de fraudeur. Même pour un simple citoyen, c’est choquant. Alors imaginez pour quelqu’un qui a eu le privilège d’être ministre… », a-t-il poursuivi.
Plus loin, Ahmed Kanté a insisté sur le poids moral et symbolique de cette décision : « Ce n’est pas seulement ma personne que cette décision réhabilite, c’est aussi un message à tous les partenaires qui, malgré la tempête, ont continué à croire en nous, à croire en la Guinée. »
Le patron d’AGB2A-GIC n’a pas manqué de rappeler l’importance de la crédibilité dans le climat des affaires. Selon lui, ce sont plus de 313 millions de dollars qui ont été investis grâce à la confiance que les partenaires ont placée en lui, après un processus rigoureux de vérification de son parcours. « La crédibilité est aussi essentielle que tous les autres facteurs que l’on évoque. C’est elle qui permet d’attirer, et de faire attirer, de nombreux investissements dans un pays. Le fait que la mienne n’ait pas été entachée est pour moi un immense motif de satisfaction. Je tiens à remercier toutes celles et tous ceux qui m’ont accompagné dans ce parcours — je ne parlerai pas de pèlerinage, mais plutôt d’un chemin parfois rocailleux, parfois difficile à gravir, mais qui mène assurément vers quelque chose de plus grand. Je remercie également les partenaires qui ont subi d’énormes pressions, des pressions directes, de la part de ceux qui ne voulaient pas que nous réussissions », a-t-il martelé.
Le dossier judiciaire désormais clos, Ahmed Kanté se tourne résolument vers l’avenir. Il rappelle que sa compagnie a travaillé avec un des permis retirés par l’État: « Nous avons travaillé sur l’un des permis qui a été retiré, en l’occurrence celui de l’Axis, en phase d’amortissement. Je pense que l’État a pris cette décision pour des raisons qui lui sont propres (certainement pas de manière arbitraire).»
Il a émis le souhait que l’État guinéen réattribue ce permis à AGB2A-GIC, car cela lui ferait gagner 50 millions de dollars : « mais ce qui est certain, c’est que si, dans sa souveraineté, l’État décidait de nous réattribuer ce permis, ce ne serait que justice. Car, en réalité, nous sommes déjà présents sur le terrain. Nous sommes installés, nous évoluons, et nous sommes en mesure de rapporter à l’État plus de 50 millions de dollars supplémentaires par an (des montants que l’État ne percevait pas auparavant, puisqu’ils étaient versés à l’amodiataire qu’était AXIS). À cela s’ajoutent toutes les taxes que nous payons : à l’exportation, à l’extraction, ainsi que sur l’ensemble des autres impôts. Cela représente une contribution significative. Nous avons, à l’évidence, une longueur d’avance sur d’éventuels concurrents, parce que nous sommes déjà opérationnels. Et cela, l’État en tiendra certainement compte.»
Il conclut en disant qu’« être à ce niveau de performance, tout en étant Guinéen, constitue un avantage. Aucun pays au monde n’a bâti ses champions nationaux à partir de rien. La Guinée ne devrait pas faire exception. »