8 mars : Fatoumata Dicko, une femme qui brise les stéréotypes et excelle dans la cordonnerie

il y a 1 mois 36
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

 Autrefois confinées dans des bureaux ou cantonnées à des métiers jugés plus adaptés à leur genre, les femmes se font de plus en plus remarquer dans des secteurs majoritairement dominés par les hommes. À l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, dédiée à la reconnaissance des contributions et des succès des femmes à travers le monde, Guineenews.org est allé à la rencontre de Fatoumata Dicko.

Âgée de 32 ans et diplômée en communication à l’université Kofi Annan de Guinée, Fatoumata Dicko, mère célibataire, excelle dans un métier qui n’est pas forcément réservé aux dames : la cordonnerie.

Cette artisane talentueuse possède son atelier à Nongo Mory Kantéya, où elle confectionne une variété de chaussures en cuir.

Une vocation née des circonstances de la vie

Confrontée aux réalités du terrain, Fatoumata Dicko explique son choix : « ce sont les circonstances de la vie qui m’ont conduite à ce métier. Car, ce n’était pas prévu. À l’origine, j’étais venue pour un travail de gestionnaire à Orange Money et pour m’occuper de la comptabilité du magasin. Mais, une fois sur place, j’ai découvert le métier et je me suis lancée dedans. Aujourd’hui, je m’en sors très bien. Travailler dans un bureau, ce n’est pas mauvais, c’est le souhait de beaucoup de personnes, mais exercer un métier manuel non plus… Il n’y a pas de sot métier. Il suffit juste d’aimer ce qu’on fait. »

Défis et préjugés : un combat quotidien

Sans surprise, Fatoumata Dicko fait face à de nombreuses difficultés. Cependant, elle a su défier les préjugés et exerce son métier avec passion et fierté.

« En Guinée, ce n’est pas tout le monde qui apprécie le métier de cordonnier. Il est souvent difficile de trouver des apprentis. Au début, j’avais honte, mais après réflexion, je me suis dit : pourquoi avoir honte de ce que tu fais ? C’est à ce moment-là que j’ai commencé à faire de petites vidéos et à les poster. C’est un métier que j’aime, et je ne vois pas pourquoi on en aurait honte.

Vous savez, aucun travail n’est facile, surtout au début. J’ai rencontré énormément de difficultés. Travailler seule n’est pas évident. J’ai souvent entendu dire que la cordonnerie est un métier d’homme, mais nulle part il n’est écrit que seuls les hommes doivent le pratiquer. J’ai appris à m’adapter, car quand on aime quelque chose, il faut du courage, de la patience et de la persévérance pour s’en sortir. »

Un marché en pleine expansion

Screenshot

Malgré les défis, Fatoumata Dicko ne s’en sort pas mal sur le plan commercial. Elle précise que la majorité de ses ventes se font en ligne.

« Nous recevons quelques clients à l’atelier, mais comme il est un peu en retrait, nous vendons principalement nos produits en ligne. Nous avons aussi des grossistes qui viennent acheter en grande quantité. »

Un travail minutieux et artisanal

La confection de chaussures demande du temps et plusieurs étapes de travail, comme l’explique Fatoumata Dicko : « je fabrique des chaussures pour hommes et femmes. Le processus comprend plusieurs étapes. Tout est fait à la main, sauf pour le limage, qui se fait à la machine. Nous commandons nos matériaux au Sénégal et en Chine via des fournisseurs. Une fois la commande passée, ils nous livrent les matières premières. Ensuite, je découpe le cuir, je monte les chaussures pas à pas, et en une semaine, je termine un lot. Parfois, cela prend moins d’une semaine. Le prix d’une paire varie entre 220 000 et 250 000 GNF. »

Un message inspirant pour les jeunes

Fière d’exercer ce métier, Fatoumata Dicko encourage chacun à croire en ses capacités et à ne jamais sous-estimer un métier manuel.

« Il est temps que chacun se réveille et comprenne qu’il n’y a pas de sot métier. »

Avec détermination et persévérance, Fatoumata Dicko démontre qu’il est possible de briser les stéréotypes et de s’imposer dans un domaine dominé par les hommes. Une belle leçon de courage et d’audace pour la Journée Internationale des Droits des Femmes.

Lire l'article en entier