Vie de famille et travail: les exemples inspirants de Rama Traoré et Fatou Keïta qui ont surmonté les obstacles

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 les exemples inspirants de Rama Traoré et Fatou Keïta qui ont surmonté les obstacles

L’entrepreneuriat féminin est un chemin semé d’embûches, notamment en raison des difficultés d’accès au financement, de la charge mentale, du manque de confiance et du sexisme, qui sont autant de véritables freins pour les femmes dans leur démarche de création d’entreprise. Rencontrées par la rédaction de Guinée360, Dames Fatoumata Keïta et Traoré Ramatoulaye sont toutes passionnées par l’entrepreneuriat depuis leur plus jeune âge. Malgré les difficultés que ce secteur comporte, elles ont su tirer leur épingle du jeu.

De la vente de mangues et de boulettes, Fatoumata Keita est aujourd’hui propriétaire de trois entreprises. Diplômée en journalisme, la trentaine révolue est mariée et mère de trois enfants. Dame Keita nous dévoile ses débuts et les difficultés auxquelles elle a été confrontée.

Fatoumata Keita

“Dès ma plus tendre enfance, j’aimais entreprendre. Je vendais des mangues et des boulettes, même si mon père ne voulait pas que je fasse ce travail. J’aidais aussi ma mère à vendre sur les marchés hebdomadaires à Mamou. J’ai vraiment commencé dans l’entrepreneuriat en novembre 2015 en lançant l’agence Dounet Communication, qui comprend également Dounet Magazine. Quand j’ai eu l’idée de créer le magazine, c’était une idée folle. Je n’avais pas de ressources financières, mais j’étais pleine d’énergie. J’ai créé mon logo et ma page, et je suis allée interviewer les gens. Je venais vers eux, je leur proposais de faire l’interview, et ils ne me payaient pas. C’est lorsque j’imprimais le magazine et que je le leur envoyais qu’ils me payaient. Ce n’était vraiment pas facile au début. Je marchais tellement que mes chaussures s’usaient, mes orteils devenaient noirs, ce qui fait que je ne peux plus porter de chaussures fermées aujourd’hui. Je pouvais marcher toute la journée dans les bureaux des gens à la recherche d’interviews et de publi-reportages. Ensuite, j’ai pensé à mettre en place une boutique de vente d’articles en ligne, “Fati Boutique”, qui existe réellement à Gbessia, ainsi que “Fati Spa Beauté”, un espace de soins et de massages pour hommes et femmes”, a-t-elle expliqué.

Conditions de prêt bancaire défavorables

L’autre défi c’est l’obtention de prêt bancaire avec des conditions qui sont plus favorables aux hommes qu’aux femmes. “L’accès au financement est une difficulté lorsque l’on est une femme. Moi, j’ai demandé un prêt à ma banque, et ils ont commencé à me citer plusieurs raisons, alors que j’ai travaillé huit (8) ans au sein de la banque. Finalement, je me suis rétractée. L’accès au financement est un frein à l’épanouissement des femmes. À l’époque, pour le financement, c’était mon voisin, un jeune boutiquier, qui m’avait accordé un prêt de deux (2) millions, et c’est avec cela que j’ai imprimé mes premiers 100 exemplaires. Donc, grâce aux revenus de Dounet Communication, j’ai pu créer “Fati Boutique” et “Fati Spa Beauté”, bien sûr avec le soutien de mon mari”, a-t-elle ajouté.

S’investir dans un projet comme la création d’une entreprise est toujours plus difficile quand il faut jongler avec la gestion des repas, du linge, des courses, ou encore des activités scolaires des enfants. “cela demande beaucoup d’attention, d’énergie et d’efforts, car parfois on a l’impression d’abandonner l’un ou l’autre. Il faut être très centré pour pouvoir concilier les trois. Dans mon cas, comme je travaille, je consacre les samedis et les dimanches à mes entreprises. Cependant, cela ne signifie pas que les autres jours, je ne prête pas attention à elles. Par exemple, avec “Fati Boutique”, aucun article ne sort, ni n’entre sans que je ne sois au courant. Je centralise toutes mes activités dans mon téléphone, et il en est de même avec les autres entreprises. Pour les enfants, j’ai une nounou et une femme de ménage. Je sais ce qui se passe chez moi à la minute près, je parle avec mes enfants toute la journée, et je rentre à la maison avant qu’ils ne s’endorment. Et lorsque je suis à la maison, je n’ouvre pas mon ordinateur. Je fais de mon mieux pour ne pas négliger une partie. Mais le plus important, j’ai eu la chance d’avoir un mari très aimable et compréhensif, ce qui me permet de tenir”, explique Fatoumata Keïta.

Diplômée en journalisme, Ramatoulaye Traoré a été reporter radio pendant plusieurs années. Mais elle finit par se lancer dans l’entrepreneuriat dont elle affectionne depuis toute petite. “Depuis mon jeune âge, j’ai voulu me lancer dans l’entrepreneuriat, mais les moyens n’étaient pas là et les idées n’étaient pas non plus très claires. Ce n’est que l’année dernière que j’ai pu concrétiser ce rêve. J’ai commencé par la confection d’articles pour enfants, et aujourd’hui, je crée des articles pour toutes les catégories d’âge. L’entrepreneuriat est une passion, mais au-delà de cela, c’est aussi le désir d’aider les jeunes à obtenir des sources de revenus”, souligne-t-elle.

Contrairement à dame Fatou, Rama, aussi mariée et mère, quant à elle, n’a pas été confrontée à un problème de financement pour mettre en place son entreprise. “Personnellement, je n’ai pas eu de problème de financement. C’est un projet que j’ai préparé pendant plusieurs années avant de me lancer. J’ai économisé petit à petit jusqu’à obtenir la somme nécessaire pour ouvrir le local, l’aménager et embaucher des employés. Aujourd’hui, j’ai quatre employés”.

A la question de savoir comment elle parvient à concilier le travail, la famille et l’entrepreneuriat, Dame Traoré précise : “C’est une question d’équilibre. Quand on parvient à faire la part des choses et à trouver du temps pour chaque chose, je pense qu’on s’en sortira mieux. Pour le travail, j’ai un horaire bien défini, je travaille de 8h à 16h30, puis je passe chez ma mère voir ma fille pendant deux heures maximum. Ensuite, je vais à l’atelier pour superviser les travaux”, explique-t-elle.

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