Vacances à N’Zérékoré : élèves et étudiants se ruent vers le transport et le petit commerce

Alors que les vacances scolaires ont officiellement commencé depuis la fin des examens nationaux en Guinée, de nombreux élèves et apprenants mettent ce temps à profit pour s’investir dans certaines activités. La démarche vise à se procurer un peu d’argent pour satisfaire leurs besoins et ceux de leurs familles. C’est le cas dans la préfecture de N’Zérékoré où des élèves et étudiants, interrogés hier, samedi 06 juillet 2024, par la rédaction de Guineematin.com basée dans la préfecture, ont expliqué les raisons de cette ruée vers le transport et le petit commerce.

C’est parti pour trois (3) mois de repos pour les élèves et étudiants des institutions d’enseignement scolaire et universitaire. Dans la préfecture de N’Zérékoré, la plupart d’entre eux profitent de cette occasion pour s’investir  dans plusieurs secteurs d’activités en vue de satisfaire leurs besoins et venir en aide à leurs parents.

Décryptage !

Aimé Jacques Lamah, élève de la 7ème année

Aimé Jacques Lamah, élève en classe de 7ème année : « Je fais le petit commerce pendant ces vacances pour éviter les problèmes et aussi pour venir en aide aux parents pour un peu diminuer leurs charges. Et d’un autre côté, je le fais pour me permettre de m’acheter les fournitures scolaires pour l’ouverture prochaine des classes. Seulement, ce que je peux dire comme conseil à mes amis élèves qui sont à la maison sans rien faire, c’est de les appeler à travailler et à chercher de l’argent pour leurs propres besoins. Ensuite, de ne pas se comparer aux autres ».

Justin Gbamy, élève de la 10ème année

Justin Gbamy, élève en classe de 10ème année : « Vous savez que l’homme ne peut pas rester assis sans rien faire. Tantôt on est en brousse, tantôt on est en ville pour faire taxi-moto, juste pour aider les parents à payer nos frais de scolarité. D’ailleurs, j’ai fait deux fois le brevet et ça n’a pas marché. Donc, je compte m’inscrire dans une école professionnelle l’année à venir. C’est pourquoi je fais le transport de taxi-moto pour avoir l’argent et pouvoir financer mes études. Le conseil que j’ai à donner à mes amis est de se lever et travailler pour aider les parents ».

Michel Honomou, élève en classe de Terminale Sciences sociales : « J’ai choisi de faire le transport de taxi-moto en ce début des vacances pour avoir mes frais de cours de vacances. Je suis un élève qui passe pour la terminale, et je dois chercher à me préparer et à préparer cet examen. Bien que je sois l’unique fils de mes parents, mais je le fait aussi pour leur apporter un coup de main. Avant le taxi-moto, j’étais un agent commercial de MTN. Je revendais des puces téléphoniques, tout ça dans l’espoir de satisfaire certains de mes propres besoins. Sauf qu’il y a quelques difficultés auxquelles nous sommes exposés, comme le contrôle avec les agents de la police routière et des syndicats de taxi-moto. D’un autre côté, des difficultés de circuler en pleine ville ici, si on n’a pas la maîtrise de l’engin qu’on conduit, car il y a assez de personnes et d’engins en ville, surtout les commerçants ambulants. Des fois, certains passagers nous fatiguent aussi pour de telle ou telle raison. Ce que je demande aux autres élèves, c’est de chercher à faire quelque chose pendant ces vacances. De ne pas rester bras croisés à la maison en ne comptant que sur les parents, ou à passer inutilement tout leur temps derrière la télé ou sur les réseaux sociaux. J’invite chacun à avoir le sens du travail ».

Alexis Kolié, étudiant

Alexis Kolié, étudiant : « Je fais le taxi-moto pour parvenir à satisfaire mes besoins financiers et aussi prendre ma responsabilité familiale. Je suis pratiquement dans ce métier il y a de cela deux ans. En étant étudiant, pour financer mes projets, je dois d’abord passer par ce métier de taxi-moto, et ensuite, je pourrai faire ce que j’ai comme projet puisque les parents n’ont pas les moyens. J’ai parfois des difficultés dans ce que je fais, dans la mesure où chez les syndicats tout comme les agents de la police routière, nous sommes confrontés aux problèmes de billets de circulation et du cas des stationnements. Du côté des passagers aussi, il y en a certains qui sont mal intentionnés, qui nous répondent de manière extravagante. Mais tu ne peux pas agir, car c’est ce chemin qui nous mène à l’argent. Ce que je peux dire à mes frères étudiants, c’est de mener des activités qui peuvent les aider financièrement comme ce que je fais par exemple, ou soit d’autres choses, au lieu de rester à la maison sans rien faire ».

De N’Zérékoré, Jean David Loua et Sayon Haba pour Guineematin.com

Tel : (+224) 620 58 60 02         

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