Université de Kindia : reprise des cours sur fond de difficultés de trouver un logement pour les étudiants

Étudiants, encadrants et responsables ont repris le chemin des amphithéâtres en Guinée ce lundi, 20 octobre 2025, au compte de l’année universitaire 2025/2026. A l’Université de Kindia, sise au quartier Foulaya, dans la commune de Damakania, peu d’étudiants ont répondu présent à l’appel du Ministère de l’Enseignement supérieur. De nombreux étudiants sont déjà frappés par la difficulté de trouver un logement, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Dès les premières heures de ce lundi, une faible affluence d’étudiants a été constatée sur le campus, notamment autour du mât et devant les différents départements.

Mariame Sadio Bah, étudiante en L2 chimie à la faculté des Sciences

Parmi les étudiants présents, nombreux sont ceux qui sont confrontés au problème de logement.  C’est le cas de Mariama Sadio Bah, étudiante en L2 Chimie à la faculté des Sciences. « Je suis vraiment très heureuse de revenir encore. C’est vrai que l’année dernière, ça a été difficile, mais encore on est là, courageuse et forte. On est encore motivé pour cette année. Cette année plusieurs cités ont augmenté le prix du loyer parce que d’autres se sont transformées en hôtels. D’autres cités qui accueillaient d’autres étudiants ont décidé de fermer. Donc, les étudiants n’ont plus où habiter, ils sont obligés d’avancer vers les autres cités. Et les propriétaires des cités ont augmenté le prix du loyer. Actuellement, ça va jusqu’à 150, 160, 170 et 250 mille GNF le mois. Et c’est une chambre simple, parfois avec douche interne. Un étudiant avec chambre et salon ici, c’est en famille… Ils nous obligent à payer toute l’année », déplore-t-elle.

Mariame Kourouma, L2 biologie faculté des Sciences

Mariame Kourouma, Licence 2 au département Biologie, évoque le même problème. « Je suis très heureuse parce que je viens de revoir mes amis. Par rapport au cours, je suis bien préparée. À propos du logement, moi-même je cherche comme ça un logement parce que l’année passée, j’étais au quartier Yéolé, au centre-ville. Mais, c’est loin d’ici. Donc, j’ai quitté là-bas. Mais le logement dans lequel je vis actuellement ne me plaît pas. C’est dans la brousse ; parfois, j’ai peur là-bas. J’ai demandé à mes amies si je pouvais avoir un logement, parce que jusqu’à présent j’en cherche… ».

Mamadou Samba Cissé, étudiant en licence 1

Selon Mamadou Samba Cissé, étudiant en licence 1, c’est à travers son frère qu’il a trouvé un logement. « La rentrée s’est bien passée. J’ai découvert beaucoup de choses. J’ai fait la connaissance des encadreurs ainsi que de mes camarades. C’est ma première année et je ne veux pas que je sois en session, donc il faudrait que je sois engagé. Cette année, il y a beaucoup d’étudiants et d’étudiantes à Kindia. Donc, le problème de loyer se pose et les propriétaires de résidence fixent le prix selon leur humeur. Mais moi, c’est mon frère qui m’a trouvé un logement. Donc, je ne connais même pas le prix », a-t-il précisé.

Pour sa part, le Professeur Akoye Massa Zoumanigui, recteur de l’Université de Kindia, se félicite de la reprise des cours. « Le constat, il est élogieux, il est encourageant et je félicite les étudiants pour le premier jour d’ouverture de l’année universitaire », dit-il.

Pr Akoye Massa Zoumanigui, recteur de l’Université de Kindia

Cependant, le recteur s’est dit conscient du problème de logement qui fatigue les étudiants. « C’est vraiment un casse-tête le problème de logement. Parce que vous ne pouvez pas prétendre assurer la sécurité des étudiants s’ils ne sont pas dans un campus. Malheureusement, pour le moment, nous n’avons pas de campus à l’université de Kindia. Vous savez très bien, les sites où nous nous trouvons maintenant, c’est les sites du CRAF (Centre Régional d’Agriculture de Foulaya). Nous avons déjà posé le problème au Ministère de l’Agriculture pour nous accorder un espace ici. On m’a informé et les documents l’ont attesté que le CRAF a environ 800 hectares. Mais j’ai dit, si le CRAF peut nous aider à travers le Ministère de l’Agriculture, avec la contribution du Ministère de l’Enseignement supérieur, avec la contribution des services d’urbanisme et habitat, à obtenir 50, 100 à 150 hectares, ça nous réjouirait. Et puis, maintenant, on peut taper à la porte des bailleurs de fonds, des partenaires techniques et financiers pour que nous puissions avoir un campus digne de ce nom. Mais pour le moment, le problème d’espace se pose. Mais il y a surtout un point, les étudiants sont très difficiles, très capricieux. Il y en a, ils peuvent passer neuf mois dans une résidence et puis à leur départ pour les vacances, c’est comme s’ils n’avaient plus jamais à revenir. Ils laissent des loyers impayés et s’en vont. Ça fait qu’il y a une crise de confiance entre les propriétaires de ces résidences et les étudiants. Notre travail a consisté à faire venir ces propriétaires de résidence, à les entretenir et puis à convenir sur quelque chose pour faciliter le logement des étudiants, mais aussi prendre la garantie que ces étudiants vont effectivement payer les loyers, pour qu’ils ne soient pas toujours en train de courir après des loyers impayés. On a déjà passé un premier cap et puis ça été une réussite et j’espère qu’on va continuer d’ici que l’université ait un campus », a lancé le recteur

Cette année, un peu plus de 3700 nouveaux étudiants sont attendus à l’université de Kindia. Ces étudiants, nouvellement orientés, ont débuté les cours le lundi, mais l’inscription en ligne est un autre problème auquel ils sont confrontés.

De Kindia, Mohamed M’bemba Condé pour Guineematin.com

Tél. : 628 51 69 51

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