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Le marché de Cosa est visé par les autorités communales de Lambanyi de destruction. Le lundi 17 février 2025, un délai de 72 heures a été donné aux occupants de quitter les lieux.
L’objectif de cette démolition, dit-on, est d’implanter des grandes infrastructures qui vont abriter un marché moderne et sécurisé parce que le marché ne dispose pas de sécurité.
Selon les responsables de cette commune, il n’était même pas au courant que ce marché est sous contrat de bail avec un particulier par leur prédécesseur. Mais puisque l’administration est une continuité, ils vont poursuivre ce partenariat.
Après 20 ans d’exercice dans ce marché, Fatoumata Diallo, surprise d’entendre qu’ils ont 72 heures pour quitter les lieux, exprime ses inquiétudes : «Nous n’avons pas d’autre endroit où nous pourrions nous installer. J’ai plusieurs enfants à ma charge car mon mari est décédé il y a longtemps. C’est ici que je me débrouille pour subvenir aux besoins de ma famille, payer la scolarité des enfants, le loyer de la maison, et tout le reste. Dans quelques jours, le mois de Ramadan commencera. Mais malheureusement, nous avons reçu un ultimatum pour quitter les lieux dès demain. Nous implorons les responsables de bien vouloir nous accorder même si c’est trois mois, le temps de trouver un autre endroit. Aidez-nous, ayez pitié de nous. Nous n’avons même pas de provisions pour le Ramadan et j’ai six (6) petits-enfants à ma charge, qui sont tous à l’école »
Poursuivant, Mamadou Alpha Baldé est revenu sur les promesses de ce nouveau projet. «C’est hier, ils nous ont donné un papier dans lequel il est inscrit un préavis de 72. Nous avons accepté ce qui est écrit dans le papier puisque l’État, c’est l’État. Mais nous, nous leur demandons seulement de nous donner un peu de temps, voire même nous laisser finir le mois de Ramadan, afin que nous trouvions d’autres places ou que nous trouvions où mettre nos matériels. Il est difficile pour nous de ranger nos matériels en 72 heures. Donc, nous leur demandons pardon. On nous a dit que le marché est baillé. Ils nous ont dit qu’ils feront des R+3 et que cela nous permettra d’avoir plus de place et d’espace. Oui, ils ont recensé toutes les boutiques, et ils nous ont dit qu’on pourra revenir quand ils auront fini. Mais notre inquiétude serait de savoir si le prix du loyer va nous permettre d’occuper les nouvelles places».
Pour sa part, Hadja Fatoumata Baldé ne s’oppose pas à la décision des autorités communales de Lambanyi mais trouve quand même le délai trop court. «Actuellement, quand nous quittons ici, nous n’avons pas d’autre endroit où aller et nous sommes obligés de rester à la maison, au chômage. C’est ici que nous gagnons de quoi nourrir la famille et subvenir à nos besoins. Dans mon atelier de couture, j’ai 15 apprentis. Dans d’autres ateliers, vous verrez 10, 15, 20 ou 5 apprentis. Maintenant, nous demandons aux autorités de la commune de Lambanyi de nous laisser ici juste après la fin du mois de Ramadan. Ensuite, nous quitterons jusqu’à ce qu’ils reconstruisent le marché, puis nous reviendrons. Mais 72 heures, c’est très court pour nous», a-t-elle indiqué.
Par rapport au délai de 72 heures, les responsables communaux de Lambanyi prorogent l’ultimatum jusqu’à la fin du mois de Ramadan, à la date du 15 avril 2025. C’est la décision qui résulte des échanges entre les hommes et les femmes du marché de Cosa et les autorités communales de Lambanyi ce mardi.
Pour conclure, les responsables de la mairie de Lambanyi ont exhorté les détenteurs de boutiques, magasins et autres places à se retrouver entre eux et à proposer des solutions permettant de satisfaire toutes les parties.
Mamadou Yaya Barry
L’article Ultimatum de 72h pour démolir le marché de Cosa: la mairie de Lambanyi proroge le délai jusqu’au 15 avril 2025 est apparu en premier sur Mediaguinee.com.