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Son client est renvoyé devant le tribunal criminel de Dixinn pour sept chefs d’accusation. L’avocat s’est déployé à les démonter un à un. Le premier chef d’accusation est relatif aux faits de complicité de meurtre et d’assassinat.
« Je rappelle que les personnes poursuivies pour meurtre et assassinat, c’est Raphaël Haba, Alpha Amadou Baldé en fuite, le capitaine Marcel Guilavogui, le colonel Claude Pivi, le colonel Moussa Tiegboro Camara, Ibrahima Camara dit Kalonzo, Blaise Goumou. La complicité, monsieur le président, c’est la participation d’une personne à un crime ou à un délit dont l’auteur principal est une autre personne », a entamé Me Jean Baptiste Haba.
Pour que cela soit possible, explique t-il, il faut, premièrement, que le fait punissable soit connu et imputable à une personne bien déterminée. D’où ses interrogations.
« Monsieur le président, dans cette affaire-là, est-ce qu’il a été démontré que Cécé Raphaël Haba, Alpha Amadou Baldé, Marcel Guilavogui, Claude Pivi, Ibrahima Camara dit Kalonzo, Blaise Goumou et Toumba Diakité ont commis effectivement un assassinat ou un meurtre ? Cela n’a jamais été prouvé ici. Alors, déjà si les personnes présumées auteures du fait punissable, on ne trouve pas contre elles des éléments de preuve pouvant les impliquer, comment voulez-vous créer un rattachement avec la personne qui emprunte son crime de cette personne présumée auteur ? », s’est-il interrogé.
Dans l’ordonnance de renvoi, les juges d’instruction ont parlé de fourniture d’instruction. Là aussi, Me Jocamey ne manque pas d’interrogations.
« Est-ce que ces personnes que je venais de citer, c’est-à-dire Cécé Raphaël Haba, Alpha Amadou Baldé, Marcel Guilavogui Moussa Tiegboro Camara, Ibrahima Camara, dit Kalonzo, Aboubakar Sidiki Toumba et Blaise Goumou, est-ce que l’une de ces personnes-là vous a dit ici avoir reçu des instructions du président Dadis pour d’abord aller au stade et puis commettre un délit ? Aucun d’entre eux ne l’a dit. Moi je pense qu’on ne peut pas retenir le président Dadis dès lors que ces infractions-là ne sont même pas constituées », a indiqué Jocamey.
Il y a une deuxième infraction qui est reprochée à l’ancien président du CNDD. C’est l’enlèvement, la torture et la séquestration. Son avocat a défini l’enlèvement comme étant le fait de déplacer une personne d’un point à un autre point.
« Ici, quelles sont les personnes qui sont poursuivies pour enlèvement torture et séquestration ? C’est Paul Mansa Guilavogui, le colonel Moussa Tiegboro Camara, le colonel Claude Piffy. C’est le commandant Marcel. Sur la torture, je ne vais pas m’attarder là dessus. Je vous ai déjà qu’en en 1991, la torture n’était pas prévue par la loi. Que l’on veille poursuivre quelqu’un pour complicité de séquestration, mais il faut bien créer le lien entre cette personne présumée, auteure de la torture et le complice. Est-ce que le président Dadis, en un seul instant, a provoqué l’enlèvement, la séquestration et la détention d’une personne ? », s’est de nouveau interrogé Me Haba.
Par le même procédé, le conseil de l’ancien chef de la junte a réfuté les faits de complicité de coups, blessure et violence volontaire, les faits complicité de pillages de marchandises de biens mobiliers, d’incendies de magasins, de conteneurs et leurs contenus et les faits de complicité de vols à mains armées.
Deux jours n’ont pas suffit à Me Jean Baptiste Jocamey Haba pour boucler sa plaidoirie. L’affaire est renvoyée à ce mercredi 19 juin 2024 pour la suite.
Sékou Diatéya Camara