Transition en Guinée : les ingrédients du chaos !

il y a 3 heures 15
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Il reste pratiquement un mois et demi avant l’expiration du calendrier de transition établi entre le CNRD et la CEDEAO. On peut le dire sans craindre de tromper l’opinion : il n’y aura pas de retour à l’ordre constitutionnel en 2024. Ce retard est en partie justifié par le non-respect des engagements de l’organisation sous-régionale d’appuyer techniquement et financièrement la Guinée dans l’exécution du chronogramme.

Cependant, même si cette affirmation est facile à poser, la manière dont la Guinée va négocier ce virage dangereux demeure une grande inconnue. Ce chemin est semé d’embûches, et des dégâts, d’une forme ou d’une autre, semblent inévitables.

Les récentes évolutions de l’actualité laissent entrevoir ce qui pourrait se produire dans les prochains mois. Les acteurs sociopolitiques regroupés au sein des Forces Vives de Guinée (FVG) ont déjà dévoilé leur plan pour contrer les velléités de la junte de se maintenir au pouvoir au-delà du délai fixé initialement.

Leur première décision est de rejeter l’avant-projet de Constitution, dont la campagne de vulgarisation est actuellement en cours dans tout le pays. Dans une déclaration antérieure, les FVG ont exigé la fin de la transition militaire dirigée par le général Mamadi Doumbouya au plus tard le 31 décembre 2024, ainsi que la mise en place d’une transition civile dès le 1er janvier 2025.

Pour atteindre cet objectif, l’opposition au CNRD mise sur une mobilisation populaire à travers des manifestations de rue, même si, “à bon entendeur, salut,” ces manifestations sont interdites depuis mai 2022, sauf celles favorables à la candidature du général Doumbouya.

Depuis l’assassinat en 2022 de Thierno Mamadou Diallo, la première victime du régime du CNRD, à Hamdallaye, une soixantaine d’autres jeunes auraient été tués lors des manifestations, selon les organisateurs.

Il est évident que le non-respect du chronogramme risque d’entraîner des troubles dans le pays, troubles qui, de facto, feront des victimes sans espoir de justice, étant donné que les auteurs présumés et leurs commanditaires jouissent de l’immunité.

Tout comme le 3e mandat d’Alpha Condé, obtenu de force, toute tentative de maintien au pouvoir du général Doumbouya pourrait bien précipiter le chaos. Les autorités de la transition doivent s’inspirer de l’exemple du capitaine Dadis Camara, qui, en voulant ôter sa tenue pour se présenter aux élections, avait fini par trébucher lorsqu’il avait fait commettre par son armée le massacre du 28 septembre en 2009. Crimes pour lesquelles il a été jugé en première instance et condamné ainsi que d’autres officiers militaires d’alors.

Le souhait général est que cette histoire ne se répète pas. La solution réside dans le respect des premiers engagements du CNRD.

Abdoul Malick Diallo 

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