Tragédie à Taouyah : un incendie coûte la vie à Taciré, Cécilia, Mohamed et leur nounou

Sept personnes ont été piégées dans un incendie survenu ce vendredi 9 mai 2025 au marché de Taouyah, dans la commune de Ratoma.

Durant l’incendie, quatre personnes ont perdu la vie : les enfants Taciré, Cécilia, Mohamed et leur nounou sont morts asphyxiés. Trois personnes ont survécu.
Yamoussa Yattara, un proche de la famille et secouriste lors du drame, est revenu sur les circonstances de leur disparition.
« Pendant la journée, je venais à peine de quitter la prière. Je suis rentré, je me suis déshabillé, et juste le temps de manger, une autre bonne est venue m’interpeller.
Donc je suis vite venu en courant. Dès que je suis entré dans la cour, j’ai vu une fumée énorme qui se dégageait de la maison. J’ai alors essayé d’interpeller la fille chargée de s’occuper des enfants, qui était à l’intérieur.
Je lui ai demandé : « Comment ? Tu vois la porte ? » Elle m’a répondu : « Non, je ne vois pas la porte. » Je lui ai dit : « Tu peux te démerder ? » Elle m’a dit : « Je ne peux pas me démerder. Il y a trop de fumée et la chaleur nous étouffe. »
Alors, sur le coup, avec des amis et les jeunes du quartier, on s’est précipités pour éteindre le feu qui avait déjà pris la maison.
On a vidé les cuves, et le quartier est venu nous épauler. On est partis derrière pour casser le mur qui se trouvait à l’arrière.
Parce que les portes étaient déjà bloquées par le courant. On ne pouvait donc pas toucher au courant. On est partis derrière pour casser le mur.
On a quand même pu sauver quelques-uns. Parmi les six personnes qui étaient à l’intérieur, on a pu en sauver trois. La première, la deuxième et le troisième, c’était le garçon. Les autres ont succombé dans l’incendie. C’est-à-dire la fille en question, qui était chargée de s’occuper des enfants, et les deux petites filles, Taciré et Cécilia, plus le petit Mohamed, l’enfant de sa nièce, qui ont succombé dans l’incendie.
On n’a pas pu les secourir, on n’a pas pu les sauver. L’autre (la nounou), on lui a parlé au téléphone jusqu’à ce qu’elle rende l’âme. C’était énorme, c’était insupportable.
Le choc était atroce. Tout le monde pleurait, tout le monde était terrifié. Et ça nous dépassait. On ne peut que s’en remettre à Dieu, car c’est le bon Dieu qui a décidé ainsi », a-t-il relaté.
Pour ce témoin, tout est parti d’un court-circuit à l’intérieur du bâtiment.
« C’est dû à un court-circuit. Parce que le courant varie à chaque fois, il y a une variation de tension. Sûrement parce que la climatisation était allumée.
La climatisation était allumée. Donc, je crois bien que le court-circuit provient de la climatisation de la chambre en question, c’est ça qui a explosé. Les monoblocs contiennent du gaz. Sûrement, c’est ça qui a explosé et qui les a étouffés dans la maison. La fumée, ensuite, s’est propagée et ils se sont étouffés. »
À en croire notre témoin, aucune unité des sapeurs-pompiers ne s’est présentée malgré les nombreux appels.
« Tout le monde avait sa tâche. Mais on avait interpellé quelques-uns parmi nous pour appeler les services d’urgence afin qu’ils viennent nous assister.
Finalement, on ne les a pas vus. On n’a pas vu les sapeurs-pompiers. C’est finalement l’EDG qui a coupé le courant, mais le mal était déjà fait. »
Sur les lieux, nous apprenons que les victimes seront inhumées ce samedi à 14h.

Mayi CISSÉ 

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