Tracasseries aux frontières : conducteurs et usagers de la route dénoncent les agissements des gendarmes et policiers

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Le bureau du syndicat des transports et mécanique générale de Koundara, les conducteurs et autres usagers de la route sont préoccupés par les agissements des gendarmes et policiers aux frontières entre la Guinée, le Sénégal et la Guinée Bissau. Nombre d’entre eux dénoncent des tracasseries et de l’abus d’autorité des agents postés à ces endroits. Les pratiques d’extorsions de fonds y sont devenues monnaie courante au grand dam des citoyens, a appris sur place Guineematin.com à travers son envoyé spécial dans la préfecture.

Abdourahmane Vieux Diallo, secrétaire administratif du bureau de syndicat des transports et mécanique générale de Koundara

Abdourahmane Vieux Diallo, secrétaire administratif du bureau de syndicat des transports et mécanique générale de Koundara, a exprimé les préoccupations du moment. « Sous l’autorité du secrétaire général de notre structure, composée de 15 membres, on travaille en symbiose. Seulement, nous avons des préoccupations. Le travail ne marche pas tellement. Par exemple les mardis, on pouvait avoir 2 ou 3 véhicules de Koundara pour Conakry ; sur la ligne de Manda, 6 à 7 véhicules. Mais aujourd’hui, pour Conakry on n’a qu’un seul véhicule, un pour Labé et aucun véhicule pour Manda. Cela est dû aux tracasseries policières. Nous sommes allés vers les autorités, on a fait des lettres d’information, des plaidoyers. Mais jusqu’à présent, rien n’est fait. Même nos secrétaires généraux sont actuellement à Conakry. Je pense bien qu’ils sont allés pour le même problème. Vu que nos chauffeurs sont là, ils nous traitent des faibles, on a fait un préavis de grève. Dans le cas où l’on ne s’entend pas avec les autorités, je pense bien qu’on ira en grève. Alors on attend incessamment la négociation avec l’Etat » a déclaré Abdourahmane Diallo.

Abdoulaye Kanté, conducteur permanent de la ligne Koundara- Sénégal

De son côté, Abdoulaye Kanté, conducteur permanent de la ligne Koundara- Sénégal, a fait savoir que les problèmes sont énormes. « Nous avons de multiples problèmes avec les agents de la gendarmerie et de la police. En commençant par Sambailo, à la police, où vous payez 20 000 GNF par enfant, si vous avez une autorisation parentale. Si vous n’avez pas une autorisation parentale, on vous retourne parfois, ou bien vous payez 50 000 GNF. Si vous avez la carte d’identité et que vous n’avez pas la carte de la vaccination contre le COVID, vous payez 20 000 GNF. A la gendarmerie, c’est la même chose. On te voit avec une plaquette de paracétamol sans ordonnance, on te la retire ou tu payes 50 000 GNF au minimum. A défaut, on t’effraie, on te fait payer 100 000 GNF. Arrivé à l’anti-drogue, on te fouille. Si tu as un montant de 200 000 FCFA comme argent de poche, il faut que tu payes le pourcentage. On te demande la carte d’identité. Si tu ne l’as pas, tu paies 20 000 GNF. A l’étape de Bhoundou Fourdou aussi, la même chose. Si tu n’as pas la carte de vaccination contre la fièvre jaune, tu payes aussi. Au total, vous payez 120 000 GNF contrairement auparavant…. Nous demandons au gouvernement et au CNRD de nous aider parce que même à l’aéroport, on ne demande plus la carte de vaccination COVID », a expliqué Abdoulaye Kanté.

Issa Baïlo Sidibé, chauffeur de la ligne Mamou- Guinée Bissau

Même son de cloche chez Issa Baïlo Sidibé, chauffeur de la ligne Mamou- Guinée Bissau. « A partir de la sortie de Mamou, on descend les passagers au barrage pour contrôler les cartes. Si tu n’en as pas, c’est 20 000 GNF. De Pita à Koundara en passant par Labé, Thianguel Bori et Kounsitel, c’est la même rançon. De Koundara à Saré Bhoydho, on te descend, et si tu n’as pas de carte, tu paies 20 000 GNF. Des fois, nous les chauffeurs, on nous réclame 30 à 40 000 GNF à Ghabou, sans parler de laisser-passer. Nous avons vraiment plaidé auprès de nos responsables. Les citoyens souffrent, on ne gagne rien. Nos activités sont paralysées. Les passagers passent par ailleurs. Nous faisons exception par rapport aux autres frontières », a dénoncé le chauffeur Baïlo Sidibé.

Pour Habib Diallo, passager en provenance de Kaolack (Sénégal), c’est un véritable calcaire pour les usagers de la route. « Nous avons eu plusieurs difficultés sur la route. Si tu n’as pas de carte d’identité pour rentrer au pays, c’est un problème. A la frontière de Bhoundou Fourdou, on m’a dit de payer 5 000 F CFA, sinon je reste là-bas. Un peu devant, on a trouvé des barrages où il y a des polices et gendarmes qui réclament 20 000 GNF. Pour l’étape de Sambailo, la même chose. Nous marchons pour être dans les rangs pour le contrôle », a raconté le jeune passager.

Mamadou Samba Diallo, chauffeur ligne Manda-Labé

Pour Mamadou Samba Diallo, chauffeur de la ligne Manda-Labé, les souffrances sont énormes. « Nous sollicitons une assistance des autorités en ce qui concerne le déplacement des personnes et leurs biens. Ils n’ont qu’à diminuer les taxes au niveau de la Douane, les prix de permis de construire, des cartes grises, des cartes d’identité et autres. Qu’ils sachent que nous sommes des guinéens, on ne cherche pas de visas », a-t-il laissé entendre.

Un autre citoyen de la commune rurale de Sambailo dénonce une usurpation de titre de la part des gendarmes qui contrôlent les cartes d’identité des citoyens. « Les gendarmes postés dans les barrages font de l’usurpation de titre en rançonnant les usagers de la route dans le contrôle des cartes d’identité alors qu’ils sont formés pour être en rase campagne pour la sécurité des citoyens. C’est une pratique qui a commencé depuis le temps du CNDD. Depuis lors, les gendarmes refusent de quitter et c’est pour s’enrichir illégalement. Voilà un phénomène qui vient impacter négativement sur la vie des guinéens. Je demande au Haut commandant de la gendarmerie et au chef de l’Etat, le Colonel Mamadi Doumbouya de revoir cela car le CNRD doit rester dans l’esprit de la refondation », a-t-il dit sous anonymat.

Depuis Koundara, Amadou Baïlo Batouala Diallo envoyé spécial de Guineematin.com

Tél : 00224 628 516 796

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