Tracasseries à la frontière Guinéo-sénégalaise : les transporteurs guinéens s’insurgent et menacent d’aller en grève

La décision a été prise avant-hier, samedi 2 décembre 2023, au terme d’une réunion tenue à Labé par les responsables syndicaux des transporteurs des régions de Labé, Boké, Kindia, Mamou et Conakry. Et, elle a été initiée en protestation aux multiples tracasseries dont les transporteurs guinéens sont victimes à la frontière Guinéo-sénégalaise.

Selon Mamadou Tanou Nadhel Diallo, le secrétaire général des transporteurs de Labé, les transporteurs vont cesser tout travail à partir du 15 décembre prochain si rien n’est fait par les autorités guinéennes pour apporter des solutions concrètes à leurs préoccupations.

Mamadou Tanou Nadhel Diallo, secrétaire général de la CNTG section transports de Labé

« Nous avons adressé aux autorités, notamment les gouverneurs des régions de Labé et Boké, le ministre du transport, les responsables syndicaux des transports entre autres des lettres pour leur signifier les difficultés que nous traversons. Sauf que depuis, une suite favorable n’a pas été obtenue auprès de ces autorités pour faire face à nos réclamations. Ce samedi, 2 Décembre 2023, nous les responsables syndicaux des régions de Labé, Boké, Kindia, Mamou et Conakry, après concertation à la chambre régionale de commerce de Labé, avons décidé de déposer un préavis de grève auprès des autorités. D’abord, je rappelle que ce sont les transporteurs, locataires en partance pour le Sénégal qui nous ont fait part, il y a au moins deux mois, des tracasseries routières dont ils sont victimes. En plus de ces difficultés, ils nous ont fait comprendre qu’ils sont victimes d’un traitement inhumain sur la route… Quand ils nous ont saisis à travers un courrier, nous avons à notre tour adressé des lettres aux gouverneurs et préfets, et à la fédération nationale des conducteurs. Dans la foulée, le ministre des transports, quand il est arrivé à Labé, nous l’avons fait part de ces différentes réclamations de nos chauffeurs. Donc, ce samedi après une réunion extraordinaire que nous avons organisée à Labé, nous avons décidé de donner aux autorités un délai pour voir s’ils peuvent faire face à ces réclamations. Il y a beaucoup de points contenus dans notre mémo. Entre Labé et le Sénégal, il y a au moins 18 postes de contrôle de douanes. A partir de Koundara jusqu’à la frontière, vous verrez une multitude de postes de police. Les passagères qui ont des bébés et qui ne disposent pas d’extraits de naissance pour leurs enfants payent un montant de 40 000 GNF avant de passer. Et si vous disposez de la pièce d’identification, vous payez 20 000 GNF. Un camion en partance pour le Sénégal paie au moins 3 millions sur la route avant d’arriver. Les militaires au niveau des postes vous demandent à leur tour de payer un montant pour ce qui est de la levée des barrages. C’est vraiment aberrant », a indiqué Mamadou Tanou Nadhel Diallo.

De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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