TPI de Labé : Abdoulaye Bah condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour avoir tué son père et l’avoir enterré seul

Cette affaire figurait parmi les 24 dossiers inscrits au rôle de l’audience criminelle du tribunal de première instance (TPI) de Labé, dont l’ouverture a eu lieu ce lundi 6 octobre 2025. Le mis en cause, Abdoulaye Bah, originaire de Yalagueté, dans la sous-préfecture de Kollet, préfecture de Tougué, avait, courant juillet 2024, tué son père biologique avant de l’enterrer seul dans la brousse.

Appelé à la barre, l’accusé a reconnu les faits qui lui sont reprochés et a expliqué les circonstances du meurtre : « J’ai tué mon père avec le manche d’une machette, en lui portant un coup violent à la tête. Après l’acte, j’ai creusé un trou et je l’ai mis dedans. On m’a arrêté à Kollet deux jours après les faits. Mon père me maltraitait, en m’attachant. Tout est parti alors qu’on clôturait notre champ ; une dispute a éclaté entre nous. Étant sur mes nerfs, je lui ai administré le coup à la tête. C’était dans l’intention de le tuer. Mon père me maltraitait sans raison. »

Interrogé par l’avocat de la défense sur la cause de cette maltraitance, notamment si elle était liée à la relation sexuelle qu’il entretenait avec la femme de son frère, Abdoulaye Bah a confirmé : « On avait l’habitude de faire l’amour ensemble jusqu’au petit matin, alors que son mari, mon frère, était à Kounsitel. Lorsque mon père l’a appris, il m’attachait parfois pour me frapper. Il refusait que j’entretenais la femme de mon frère. C’est pourquoi je l’ai tué. Je regrette ce que j’ai fait et je demande pardon. »

Dans sa réquisition, le procureur du TPI de Labé a demandé au tribunal de reconnaître Abdoulaye Bah coupable de meurtre et de le condamner à 30 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté de 20 ans. De son côté, l’avocat de la défense a sollicité l’octroi de larges circonstances atténuantes.

Après une dizaine de minutes de délibération, le tribunal a déclaré Abdoulaye Bah coupable de crime de meurtre et l’a condamné à 30 ans de réclusion criminelle, assortis d’une période de sûreté de 20 ans.

Amadou Tidiane Diallo, correspondant à Labé

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