TPI de Kaloum : l’ex-ministre Ahmed Kanté rejette les faits d’abus de confiance et de concurrence déloyale

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L’ancien ministre des mines et de la géologie du régime Conté a finalement comparu à l’audience correctionnelle du tribunal de première instance de Kaloum ce lundi, 8 juillet 2024.

Ahmed Kanté et ses co-prévenus Philippe Roger et Claude Lorcy sont poursuivis pour des faits présumés d’abus de confiance et de concurrence déloyale, au préjudice de la société African Bauxite Corporation (ABC), représentée par Alexandre Zotov.

Il est reproché à Ahmed Kanté et deux autres d’avoir perçu la somme de 10 millions de dollars US au détriment de Alexandre Zotov, en violation de la loi en la matière.

En comparaissant libre, Ahmed Kanté a rejeté en bloc les faits articulés contre lui. Devant les juges audienciers, il a également rejeté l’existence de la société ABC dans le cadastre minier guinéen. Il a cependant crié à une tentative de déstabilisation de ses activités, à l’effet de ternir sa renommée.

Si les deux autres prévenus continuent de briller par leur absence, l’ancien ministre des mines s’est quant à lui efforcé à se défendre. Bien que connaissant la date à laquelle la société ABC a été créée, il dit toutefois ne pas avoir de relation avec cette dernière.

« Je n’ai pas de relation avec cette société. Cette société est créée le 5 novembre 2018, et après le 1er février 2019, la société s’est effondrée. Il n y a pas d’actes entre cette société et moi. Je n’ai aucune relation avec ABC. Ni dans le fond, ni dans la forme. Je n’ai rien reçu de ABC de quelque nature que ce soit », a-t-il indiqué.

D’après lui, les accusations faites contre sa personne sont à la fois fantaisistes et non fondées, dont l’objectif est de ternir sa réputation.

« Il s’agit d’une tentative de déstabilisation, une tentative de ternir ma réputation, une tentative de saboter une activité qui est conduite par des guinéens et qui enregistre des succès. Notre société (AGB2A-GIC) , est une société minière légalement installée, qui paie les taxes à l’Etat, qui emploi des guinéens, qui a construit des infrastructures. L’État a toujours donné la position aux travailleurs et non aux spéculateurs. Mais je fais entièrement confiance à la juridiction de mon pays. Je n’ai rien reçu de ABC de quelque nature que ça soit… La cause de son effondrement, c’est son incapacité économique, son incapacité financière, son incapacité technique, les conflits internes. Ce n’est pas Ahmed Kanté qui a entraîné son effondrement. À aucun moment, les causes de l’effondrement de ce projet n’est imputable à Ahmed Kanté. ABC n’apparaît nullement dans le cadastre minier guinéen. Il n’a pas de permis d’exploitation. Il n’existe pas… Ce sont des actes de sabotages, de la jalousie, une méchanceté extrême, pour chercher à déstabiliser une société locale qui crée de l’emploi. Eux, ils n’ont qu’à nous montrer un seul poulailler qu’ils ont construit », a-t-il lancé.

À l’issue de sa déposition, il reviendra à la partie civile, à la suite du ministère public, de chercher à faire asseoir la conviction du tribunal à travers son questionnaire.

Me Alkhaly Mohamed Touré, l’un des conseils de la société ABC a demandé aux prévenus s’il avait pris part à la signature du protocole d’accord liant Alexandre Zotov et ses partenaires chinois si oui, en quelle qualité il a participé ?

En réplique à cette question, le prévenu Ahmed Kanté a confirmé avoir pris part à cette signature. « J’ai assisté à la signature en Chine. Mais je n’ai pas signé. Et j’ai participé en qualité de promoteur de GBT et Axis », a-t-il répondu à la satisfaction de la partie civile.

À la question de savoir qu’est ce que GIC (Guinea International Corporation) a apporté pour avoir 56%, si ce n’est pas parce qu’elle a substitué la société African Bauxite Corporation (ABC) ?

Dans sa réponse, il a indiqué qu’ils ont apporté les recherches, les expertises, les permis d’exploitation, la validation des différentes plateaux « C’est ce qui nous a donné les 56% », a-t-il répliqué.

Cette première phase de débats a satisfait la partie civile qui pense que les faits poursuivis sont bien imputables au prévenus. Me Alkhaly Mohamed Touré assure que les prochaines audiences seront plus décisives.

Après un débat houleux entre l’accusé et les conseils de la partie civile, l’affaire a été renvoyée au 22 juillet prochain pour la suite des débats sur le fond. L’occasion sera opportune pour la défense de déconstruire toutes les accusations contre le prévenu Ahmed Kanté.

Alhassane Fofana

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