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Le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation a récemment publié les résultats définitifs de son évaluation des partis politiques, suspendant 24 formations, dont le RPG Arc-en-ciel, ancien parti au pouvoir sous Alpha Condé.
Cette décision interdit désormais à ces partis toute activité politique sur le territoire national. Les sièges ont été fermés et la gendarmerie nationale a été mobilisée pour faire respecter l’application de ladite décision.
Dans ce contexte de restructuration du paysage politique guinéen, quel avenir pour le RPG Arc-en-ciel ? Faut-il craindre une disparition du parti ? Guinéenews a interrogé Marc Yombouno, membre du bureau politique national et ancien ministre d’Alpha Condé. D’entrée de jeu, il dénonce ce qu’il considère comme une « violation manifeste » des droits des partis politiques.
« C’est une restriction des libertés des partis et des structures sociopolitiques du pays. Une telle décision va à l’encontre des principes posés par la charte de la transition. Nous considérons cette suspension comme illégale et illégitime. Ce n’est pas dans le huis clos d’un bureau qu’on peut suspendre un parti comme le RPG Arc-en-ciel. À notre connaissance, l’évaluation visait à renforcer les partis, pas à les écarter du jeu politique. Nous avons été profondément surpris par la tournure des événements », déplore-t-il.
Une suspension sans notification formelle
Marc Yombouno affirme par ailleurs que le RPG n’a jamais été notifié officiellement de sa suspension.
« Jusqu’aujourd’hui, nous n’avons reçu aucun courrier administratif actant la suspension. Nous avons seulement appris la nouvelle par les médias et à la RTG. Il n’y a eu aucune notification formelle de la part du ministère », regrette-t-il.
Une stratégie d’apaisement pour éviter l’escalade
Malgré l’absence de notification, le parti a décidé de suspendre toute activité, notamment au siège, afin d’éviter tout débordement.
« Nous avons pris acte des mesures communiquées par la gendarmerie et avons, de manière responsable, suspendu nos activités pour éviter tout incident. Mais que cela soit clair : le RPG est un parti structuré, organisé, et profondément enraciné dans le pays », assure-t-il.
Le RPG Arc-en-ciel face à l’épreuve du temps
Qu’en est-il de l’avenir du parti ? Marc Yombouno se veut résolument optimiste.
« Ce n’est pas la première fois que le RPG est confronté à des menaces. Sous la deuxième République, déjà, le régime de feu général Lansana Conté nous avait mis sous pression. Mais la situation actuelle est inédite et profondément regrettable. »
Un parti en mode résilience
« Nous avons mis en place des stratégies de résilience pour continuer à faire vivre le parti. Nous maintenons l’éveil politique de nos militants et sympathisants, sans appel à la violence. L’engagement reste intact. Ce qu’il faut retenir, c’est que seul le peuple, par les urnes, peut légitimement juger un parti politique. Nous restons républicains et convaincus que notre place dans l’histoire politique de la Guinée ne peut être effacée par une simple suspension administrative. »