Souza Konaté : “Djénab Touré a laissé un souvenir amer à la CENI”

il y a 13 heures 24
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Dans cet entretien, le coordinateur de la cellule de communication de l’UFDG, Souleymane Souza Konaté, s’exprime sur plusieurs sujets d’actualité politique, notamment la visite de la mission de l’Union africaine en Guinée et l’appel à l’apaisement lancé par la nouvelle Directrice générale des élections à l’endroit des acteurs politiques et sociaux. Il émet des réserves sur cette dernière nomination, soupçonnant déjà que la promotion de l’ancienne responsable du fichier électoral à la CENI ne soit destinée à aider l’élection de Mamadi Doumbouya.

Guinée360 : Dès sa prise de fonction, la nouvelle directrice générale des élections, Djenabou Touré, a tendu la main aux acteurs politiques. Quelle est votre réaction à cet appel ?

Souleymane Souza Konaté : Djénab Touré a laissé un souvenir amer à la CENI, notamment par sa gestion du fichier électoral, source de nombreuses manifestations ayant coûté la vie à de jeunes militants. Aujourd’hui, elle dirige un service sous tutelle du ministère de l’Administration du territoire, dirigé par le très controversé Ibrahima Kalil Condé, qui soutient ouvertement la candidature du général Doumbouya. Ce soutien constitue une trahison des engagements initiaux du général, de la Charte de la transition et des normes internationales. Le MATD, déjà impliqué par le passé dans des fraudes électorales et des violences, ne peut incarner la neutralité. Cette main tendue n’est qu’un coup de communication.

Pensez-vous que Djenab Touré offre, à ce jour, suffisamment de garanties d’impartialité pour garantir des élections crédibles en Guinée ?

Madame Touré ne peut garantir une élection transparente tant qu’elle reste soumise aux injonctions d’un ministère qui cherche à prolonger le pouvoir du général Doumbouya. Le recensement biométrique qu’elle a supervisé dans l’opacité et l’exclusion en est une preuve. Des actes graves, comme le refus d’enrôler Cellou Dalein Diallo, peuvent générer des tensions majeures. L’histoire d’autres pays nous le rappelle.

Une mission de l’Union africaine en séjour à Conakry a félicité les autorités de la transition pour les préparatifs du référendum constitutionnel. Comment interprétez-vous cela?

Les faits sont clairs : fermeture de médias, rétrécissement de l’espace politique, violations répétées des droits fondamentaux. La junte veut instaurer une nouvelle dictature, en se servant de la justice pour faire taire les voix discordantes. Nous appelons les partenaires régionaux et internationaux à ne pas regarder la Guinée sombrer. Il ne suffit pas de prêcher la paix, il faut agir pour prévenir le chaos. Certains partenaires privilégient les ressources au détriment des principes démocratiques. Mais même la terreur a ses limites.

Selon vous, les membres du gouvernement sont-ils dans une dynamique de vulgarisation du contenu véritable de la nouvelle Constitution ou plutôt déjà engagés dans une campagne pour le « OUI » ?

L’administration est détournée de sa mission. Les autorités mènent une pré-campagne en utilisant les moyens de l’État. Des ministres et administrateurs sillonnent le pays pour faire la promotion d’un projet de Constitution massivement rejeté, conçu pour servir un seul homme. Affirmer que cette Constitution mettra fin à la précarité est une insulte à l’intelligence collective. La Guinée n’a jamais manqué de bons textes, mais de volonté politique pour les appliquer. L’armée a trop souvent été utilisée pour empêcher leur mise en œuvre. Nous sommes encore dans ce schéma.

Ne pensez-vous pas que cette phase de vulgarisation devrait être confiée à des experts neutres afin de garantir une meilleure compréhension du texte par les citoyens ?

La vulgarisation d’une Constitution doit être un travail pédagogique confié à des experts. Or, les intellectuels se sont tus ou ont démissionné, laissant place à des incompétents. La junte promeut des blogueurs parfois incapables de lire ou d’écrire pour défendre son projet. Une honte nationale.

Quel appel lancez-vous à la junte au pouvoir ainsi qu’à la communauté internationale concernant l’avenir de la démocratie en Guinée ?

Au général Mamadi Doumbouya : tout pouvoir est éphémère, rien n’est éternel et aucun excès ne reste impuni. Il doit respecter ses engagements et laisser les Guinéens choisir librement leur avenir. Les opportunistes qui l’entourent aujourd’hui sont les mêmes qui ont servi Dadis, Sékouba et Alpha. Ils fuiront lorsque le pouvoir s’effondrera. L’histoire ne pardonne pas.

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