Situation des médias et des droits de l’homme en Guinée : l’ONU interpelle la junte

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L’Organisation des Nations-Unies à rendu public son rapport trimestriel sur le respect des droits de l’homme. L’institution internationale déplore la fermeture des médias privés guinéens.

Dans ce rapport au compte du dernier trimestre de l’an 2023, l’ONU rappelle que le 6 décembre de cette année, le régulateur des médias en Guinée (HAC, ndlr) a ordonné à Canal+, qui est un fournisseur français de télévision payante, de cesser de diffuser les contenus radio et télé de la chaîne privée Djoma, et lui a ordonné trois jours plus tard de suspendre les contenus de deux autres chaînes privées, Evasion et Espace, invoquant des impératifs de sécurité.

Deux mois plus tôt, mentionne l’organisation internationale dans son rapport, le 16 octobre, les forces de sécurité ont arrêté au moins 13 journalistes qui s’étaient rassemblés à Conakry pour protester contre la censure et réclamer la levée des restrictions imposées au site d’information Guineematin.com en août. Ils ont été libérés le même jour, mais les poursuites pénales à leur encontre sont toujours en cours. Les restrictions ont commencé en mai, coïncidant avec des manifestations dirigées par l’opposition contre l’autoritarisme perçu de la part des autorités de transition et la lenteur des progrès dans la transition vers un ordre constitutionnel, a précisé le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).

L’accès aux sites Internet Guineematin et Africaguinee a été restreint en mai et les transmissions de deux radios privées – Fim FM et Djoma FM – ont été brouillées. En mai également, des émetteurs appartenant au groupe de médias indépendant Africvision ont été démontés et saisis, et deux reporters des sites LaguineeInfo et Guinee114 ont été arrêtés par des militaires qui les ont insultés, menacés de crever le pneu arrière de leur moto et frappé l’un d’eux à la tête. Lors d’un autre incident survenu en mai, le personnel des stations de radio Fim FM et Djoma FM a été convoqué par le régulateur guinéen des médias et réprimandé pour des propos jugés critiques tenus à l’antenne lors d’une discussion sur les manifestations de l’opposition.

Les sites de réseaux sociaux, notamment Facebook, Instagram, WhatsApp et TikTok, sont bloqués depuis au moins le 24 novembre, selon l’Observatoire ouvert des interférences des réseaux (OONI), et l’accès à l’Internet est restreint depuis plusieurs mois.

Les autorités de transition ont invoqué des impératifs de sécurité nationale pour justifier l’imposition de restrictions sur les médias et les plateformes de communication en ligne. Toutefois, pour être conforme aux obligations internationales de la Guinée en matière de droits humains, toute restriction à la liberté d’expression doit être légale, nécessaire et proportionnée, selon le HCDH.

Pour le Haut Commissariat des Nations Unies, ces restrictions « largement excessives des libertés fondamentales ne font que réduire l’espace civique et reculer le respect des droits de l’homme à un moment où ils ont le plus besoin d’être nourris et défendus en Guinée ».

C’est pourquoi, « il exhorte vivement les autorités de transition guinéennes à prendre toutes les mesures nécessaires pour remédier immédiatement à cette situation préoccupante ».

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