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“Employabilité des jeunes et des femmes dans le secteur agropastoral”, c’est le thème du premier panel animé ce vendredi 5 juillet au compte de la troisième et dernière journée des états généraux de l’agriculture et de l’élevage.
Elhadj Boubacar Dansoko, président de la Fédération Interprofessionnelle Nationale Avicole de Guinée a fait partie de ceux qui ont animé ce panel. Il a mis l’accent sur la nécessité pour les jeunes d’entreprendre dans le secteur agropastoral en abandonnant le chemin périlleux de l’occident. L’aviculteur encourage les jeunes à entreprendre au pays, mais il avoue au moins que ce n’est pas évident à cause d’un problème de débouché.
« Tout tourne autour du débouché. Lorsque vous avez des débouchés, forcément vous êtes tentés de rester dans votre activité et de plutôt créer de l’emploi pour pouvoir assurer mieux votre production et la satisfaction des besoins de la clientèle. Malheureusement, beaucoup de nos jeunes ont perdu espoir. Quand ils produisent, ça ne se vend pas. Quand ils tentent quelque chose, ils perdent de l’argent. Ils ont perdu tout espoir et les parents augmentent la pression sociale de plus en plus. On tend vers des âges beaucoup plus élevés et on sent qu’on n’a pas réalisé quelque chose. C’est ce qui pousse nos jeunes à partir. Dès que nous avons trouvé ici un marché capable de consommer ce que nous produisons et de se faire des sources de revenus et de vivre décemment, je pense qu’on n’a plus envie d’aller ailleurs », a indiqué le panéliste.
Virginie Touré est la directrice générale du fond d’appui aux activités économiques des femmes et filles, au ministère de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables. Elle a aussi participé au panel sur l’employabilité des jeunes et des femmes dans le secteur agropastoral. Son apport était accentué sur l’accompagnement des femmes. Elle a informé que son service est apte à accompagner les femmes, mais beaucoup plus celles qui acceptent de se structurer.
« Aujourd’hui, nous encourageons les femmes qui travaillent à leur propre compte, à la maison ou dans le quartier, à se faire formaliser pour qu’elles puissent bénéficier de tout l’appui de l’Etat. Le fonds que je dirige, nous ne pouvons pas investir sur une personne qu’on ne peut pas retrouver. Aujourd’hui nous sommes à peu près, 500 groupements que nous sommes en train d’accompagner au niveau des femmes entrepreneures », a-t-elle révélé.
Dans le même panel est intervenu Youssouf Saran Donzo. Le directeur national adjoint de l’emploi jeunes du ministère de la jeunesse des sports a indiqué que la problématique de l’attraction des jeunes vers le secteur agricole est un sujet important. Pour inverser la donne, ce cadre du ministère de la jeunesse pense qu’il est important que les jeunes renforcent leurs capacités institutionnelles et industrielles dans les domaines techniques pour qu’ils comprennent l’importance et les enjeux de l’agriculture et de l’élevage. Il a aussi conseillé la mise en place de dispositifs d’accompagnement technique et financier pour que les jeunes ne souffrent pas pour obtenir du financement pour leur initiative dans le secteur agropastoral et pour qu’ils aient accès facilement au foncier.
Un autre thème a fait l’objet de débat en master class au compte de la troisième journée des états généraux de l’agriculture et de l’élevage. Il est intitulé : “Mobilisation de fonds pour le développement du secteur agropastoral et opportunités d’investissement pour le secteur privé dans l’agrobusiness”.
Le directeur général du groupe Sonoco était l’un des animateurs. Abdoul Karim Diallo a expliqué que pour développer davantage le secteur agricole en Guinée, il y a nécessité de prendre en compte toute la chaîne de valeur.
« Si on n’arrive pas à régler toute la chaîne, il risque d’avoir des problèmes qui nous empêcheraient d’atteindre les objectifs. Il faut régler le problème de la réglementation sur le foncier et sur la fiscalité. Il faut régler le problème des infrastructures. Et de l’autre côté, il faut avoir des partenaires techniques fiables qui connaissent les secteurs dans lesquels on veut investir. C’est sur cette base qu’on peut avoir des business plans qu’on va présenter aux banques pour que les banques puissent les financer afin qu’on puisse développer ce secteur. Parce qu’avec nos fonds propres, c’est impossible de développer des projets pareils », a-t-il affirmé.
Avant ces deux panels et master class, une rencontre d’échange a eu lieu entre les jeunes agri-entrepreneurs et les cadres du ministère de l’agriculture et de l’élevage.
Sékou Diatéya