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Depuis trois longues semaines, les guinéens peinent à se connecter sur les réseaux sociaux, les médias traditionnels sont brouillés et censurés sans raison objective. La situation empire et exaspère de nombreux compatriotes qui découvrent cet autre visage de la gouvernance du CNRD. Des citoyens de Conakry, affectés par cette situation, ne cachent pas leur amertume. Ils l’ont dit dans un entretien accordé à Guineematin.com à travers un de ses reporters.
La Guinée traverse une page sombre de son histoire. Internet, les médias sociaux et les médias traditionnels sont dans l’œil du cyclone du CNRD. Les citoyens ne savent plus à quel saint se vouer. Ils l’expriment ouvertement.
Mady Camara : « c’est un coup dur pour tous ceux qui utilisent internet. Que tu sois travailleur ou pas, l’internet est devenu un outil très important et très précieux pour nous tous. Je me demande quel est le problème. Ils ont l’habitude de couper l’internet en Guinée, mais ça n’a pas l’habitude de prendre du temps comme ça. Avant, quand ils coupaient internet, ça pouvait faire trois à quatre jours, une semaine au maximum. Mais aller jusqu’à trois semaines, c’est vraiment grave. On se demande vraiment ce qui se passe dans le pays. Si ça continue comme ça, on n’aura plus d’accès à l’internet en Guinée, et puis ceux qui font du business sur internet verront leur source de revenus tomber dans l’eau comme ça, parce que si les gens n’arrivent plus à se connecter sur internet, ça va jouer sur eux et eux-mêmes ils ne pourront plus pouvoir publier des articles. Donc, l’Etat doit prendre ses dispositions. Actuellement, tout le monde est stressé ici », a-t-il laissé entendre.
Mohamed Keita : « je suis payé en fonction du temps passé sur internet. Donc, imaginez si on coupe ce réseau pendant des jours ce que ça va entraîner comme conséquences. Actuellement, je rencontre beaucoup de difficultés d’ordre économique et psychologique dans la gestion des pages Facebook et des sites internet que je gère. Économique, parce qu’il faut de l’argent pour acheter les pass internet, et si en retour tu ne gagnes rien ? Psychologique, parce que c’est très stressant de travailler avec une connexion qui peine à actualiser ou charger les données de 50 mo. Ensuite, l’usage des applications VPN, ce n’est pas trop prudent, et ça n’actualise pas toutes les navigations que j’effectue sur le net. Je profite de l’occasion pour inviter les autorités à penser à nous dont les activités dépendent de la connexion internet », a plaidé Mohamed Kéita.
Fatoumata Camara : « le pays-là, si ça continue comme ça, on va le quitter, parce que là, c’est devenu autre chose. Tout est mélangé, on ne sait plus où mettre la tête. Depuis plus de trois semaines, on n’arrive pas à se connecter et l’Etat ne dit rien, les médias sont brouillés, les sites d’internet censurés. Personnellement, je ne suis pas trop accro aux réseaux sociaux, mais ça me fait de la peine que les choses se passent comme ça. C’est vraiment grave… ».
Propos recueillis par Hassanatou Kanté pour Guineematin.com
Tel : 621 937 298
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