Report de l’élection au Sénégal : analyse de Kabinet Fofana sur la situation politique et les conséquences sur la stabilité du pays

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Alors que l’élection présidentielle devait se tenir le 25 février prochain au Sénégal, le président Macky Sall a reporté sine die cette échéance électorale.

Depuis donc dimanche, des violences sont enregistrées dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest pris comme exemple en matière de démocratie.

Pour de nombreux observateurs de la vie politique au Sénégal, ce report de l’élection pourrait avoir des conséquences sur la stabilité du pays.

Parlant des conséquences au niveau interne, l’analyste politique, Kabinet Fofana estime que cette décision de Macky Sall fait planer le spectre des coups de force civils, dans un contexte sous-régional où il y a de moins en moins de pays membres de la CEDEAO, qui se comportent mieux en termes de respect de la démocratie.

« Les conséquences sur le plan interne sont diverses. Premièrement, c’est la résurgence de la crise politique qui pourtant s’était un peu estompée suite à l’annonce du renoncement de la candidature de Macky Sall. Et donc, cette crise se trouve ravivée. Et l’autre conséquence interne, c’est justement le fait que le Sénégal qui est perçu comme un pays de démocratie, d’alternance est aujourd’hui, complètement mis à rude épreuve, du fait de l’atermoiement, de l’indécision de Macky Sall. Et ça ce n’est pas du tout bien, dans un contexte sous-régional, où à l’intérieur de la CEDEAO les pays qui se comportent le mieux en termes de respect de la démocratie, vous en avez de moins en moins aujourd’hui. Et puis, il y a aussi le fait que Macky Sall qui reportant sine die les élections, fait planer le spectre de ces coups de force civils. Vous savez, la CEDEAO a été assez reprochée par les militaires qui ont pris le pouvoir au sein de l’espace Ouest Africain de n’avoir rien fait pour empêcher Alpha Condé par exemple de rempiler, qu’elle n’a rien fait pour empêcher Alassane Ouattara, quoiqu’on dise, de se représenter la troisième fois . Donc, ça relance encore une fois, ce dissensus profond qu’il y a au sein de l’organisation Ouest Africaine et sa capacité à pouvoir juguler ces tentatives de putsch, qu’elles soient civiles ou militaires », a d’abord fait remarquer Kabinet Fofana.

Pour l’analyste politique, le fait de reporter l’élection est une forme de confiscation du pouvoir. Mais, Macky Sall peut rectifier le tir, sans pour autant remettre en cause le chronogramme électoral. Cela en résolvant les problèmes mis en avant.

« À l’état, on est dans un scénario qui est un peu difficile à analyser d’un point de vue futuriste. Ce qu’on sait, c’est que s’inscrire dans un refus systématique de ne pas aller aux élections, ça reste en soi, quoiqu’on dise, une forme de confiscation du pouvoir de la part de M. SALL. Et la société civile sénégalaise et l’opinion publique sénégalaises sont très rétives à cette forme illégale et illégitime de conserver le pouvoir. Donc, je pense que ce qui risque d’arriver justement, ce n’est pas forcément un coup de force militaire, parce que le Sénégal a une armée républicaine, réputée être en dehors de jougs politiques, des compétitions politiques. Je pense plutôt que le risque qu’encourt Macky Sall, au bas mot, est de se voir chasser du pouvoir à partir du mois d’Avril. Parce qu’il faut le dire, début Avril il ne devrait plus être, légalement président de la République du Sénégal. Donc, il risque d’être chassé ou au pire des cas, il précipitera le pays dans un l’enlisement. Et je pense que ça, c’est un risque qu’il ne faut pas du tout courir. Les problèmes qu’il met en avant peuvent être résolus sans pour autant remettre en cause le chronogramme électoral », a-t-il laissé entendre.

Et là-dessus, Kabinet Fofana « pense que la CEDEAO devrait, tout comme elle le fait pour les putschs militaires, rappeler monsieur Macky Sall à plus de responsabilité et de retenue. De ne pas faire un peu dans la sourde oreille. Déjà qu’il a annoncé qu’il ne sera pas candidat, il faudrait s’en tenir à ça et laisser la compétition se faire, laisser les Sénégalais aller aux élections en choisissant celui ou celle qu’ils pensent être le ou la meilleur (e) pour le futur du pays », a-t-il indiqué.

Mosaiqueguinee.com

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