Rentrée scolaire: pour le SNE, la date du 15 septembre 2025 est irréaliste

il y a 3 heures 13
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Le secrétaire général du Syndicat national de l’éducation (SNE), Michel Pépé Balamou, a livré son analyse sur la fixation de la rentrée scolaire 2025-2026. Le professeur de philosophie insiste sur la nécessité d’une consultation élargie et souligne les défis structurels et logistiques qui rendent, selon lui, la date du 15 septembre 2025 difficilement tenable.

Michel Pépé Balamou rappelle que la fixation de la date de la rentrée scolaire, bien que relevant de la compétence du gouvernement, ne doit pas être une décision isolée. « Une telle mesure exige la consultation de plusieurs acteurs et partenaires du système éducatif : le ministère de l’Éducation, les syndicats, les associations de parents d’élèves et les organisations de la société civile », affirme-t-il.

Bien que cette consultation n’ait pas de valeur contraignante, elle est cruciale pour trouver un équilibre entre les impératifs pédagogiques, les contraintes organisationnelles et les besoins sociaux des familles.

Le SNE justifie l’avancement de la rentrée par deux grandes exigences internationales, qui sont des problèmes de longue date en Guinée.

1. Insuffisance de l’année scolaire : En Guinée, les élèves ne bénéficient que de huit mois de cours, contre neuf dans la plupart des pays d’Afrique francophone. Cette situation conduit à des programmes bâclés et à une « pauvreté des apprentissages », ce qui pourrait expliquer le taux d’échec élevé aux examens nationaux. Pour se conformer aux standards internationaux, la Guinée devrait soit ouvrir les écoles en septembre pour les fermer en juin, soit en octobre pour les fermer en juillet.

2. Des vacances excessives : Les trois mois de vacances scolaires sont jugés « excessifs » par le syndicat. Une si longue période d’inactivité à la maison entraîne souvent une perte des maigres compétences acquises durant l’année scolaire. Dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest, les élèves ont seulement deux mois de vacances.

Pourquoi la date du 15 septembre est-elle irréaliste ?

Pour le SNE, la date du 15 septembre 2025 est difficilement réalisable, car la phase opérationnelle de la rentrée dépend d’actions préparatoires qui n’ont pas encore été menées.

Absence de budget : Le budget de la rentrée n’a pas encore été alloué aux autorités éducatives régionales et locales, rendant la planification et la supervision impossibles.

Crise de liquidité : La situation économique difficile et la crise de liquidité empêchent de nombreux parents d’acheter les fournitures scolaires ou de payer les frais de scolarité.

Instabilité politique et sociale : Le contexte politique, marqué par le référendum du 21 septembre, pourrait accroître la psychose chez les parents et les pousser à garder leurs enfants à la maison. De plus, des problèmes structurels persistent (statut de l’éducation, blocage des salaires de milliers d’enseignants, situation des contractuels non régularisés), créant un climat d’instabilité.

Malgré tout, Michel Pépé Balamou voit dans cette décision une possible volonté des autorités de sonner le réveil et de mobiliser les parents, élèves et enseignants. La fixation d’une date précoce pourrait encourager les familles à s’organiser et à se mobiliser plus tôt, afin d’éviter le démarrage tardif habituel des classes.

Recommandations du SNE pour une rentrée apaisée

En tant que force sociale de veille, d’alerte et de proposition, le SNE formule plusieurs recommandations pour une rentrée scolaire réussie et apaisée, notamment :

Communication et budget : Mener une campagne de communication pédagogique sur l’importance des exigences internationales. Mettre le budget de la rentrée à la disposition des autorités locales dans les meilleurs délais.

Conditions de travail des enseignants

 : Régulariser la situation des enseignants contractuels et payer les arriérés de salaires. Débloquer les salaires des milliers d’enseignants qui ne sont plus rémunérés depuis des mois.

Équité et justice sociale : Rétablir les enseignants retraités dans leurs droits et leur verser une pension conforme à leur situation. Mettre à jour les décrets pour assurer une égalité de traitement et des primes de fonction équitables pour tous les responsables de l’éducation.

Selon le SNE, la mise en œuvre de ces recommandations est essentielle pour un bon démarrage de l’année scolaire 2025-2026 et pour le bien de l’école de la République.

Alhassane Fofana

Lire l'article en entier