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Conformément à la tradition républicaine, Emmanuel Macron devrait nommer, dans les prochains jours, un Premier ministre issu des rangs du parti majoritaire aux élections législatives. En tête avec 180 sièges, le Nouveau Front populaire pourrait proposer Clémence Guetté, coordinatrice du programme de la France insoumise, pour rejoindre Matignon.
Une insoumise à Matignon ? Le Nouveau Front populaire l’a promis : il désignera un ou plusieurs candidats pour occuper le poste de Premier ministre d’ici à «la fin de la semaine». Si les noms de Jean-Luc Mélenchon, Raphaël Glucksmann, Mathilde Panot, Olivier Faure, Manuel Bompard, ou encore Marine Tondelier ont été évoqués, c’est bien celui de Clémence Guetté qui tiendrait la corde pour s’installer à Matignon.
Populaire auprès des militants, technicienne incollable sur le programme qu’elle coordonne depuis 2022, et spécialiste des questions environnementales, féministes et de justice sociale, la députée du Val-de-Marne de 33 ans pourrait ainsi faire consensus au sein de l’alliance de gauche.
UN PROFIL «IDÉAL» POUR SES PAIRS
«Elle aura un grand avenir», avait prédit Jean-Luc Mélenchon en 2017. Régulièrement citée par le leader insoumis comme candidate potentielle au poste de Premier ministre, Clémence Guetté est le nom qui monte en ce moment chez LFI pour accéder à Matignon. Dans le cas de figure – alors que certains macronistes menacent de voter une motion de censure si le nouveau gouvernement inclut des membres de LFI – où il reviendrait aux insoumis de proposer un candidat pour remplacer Gabriel Attal, la députée du Val-de-Marne fait office d’outsider crédible tant elle a su s’imposer pour se rendre indispensable au sein de sa formation politique.
Moins connue du grand public que la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot ou que le coordinateur Manuel Bompard, Clémence Guetté ne manque néanmoins pas d’atouts selon ses partisans. Elle peut en effet s’appuyer sur une forte popularité auprès des militants de gauche, mais aussi et surtout sur son rôle central au sein de l’appareil insoumis : c’est elle qui a coordonné le programme de Jean-Luc Mélenchon en 2022, base de la construction de la Nupes puis du Nouveau Front populaire. «C’est une femme, elle est jeune, calme, dynamique, elle maîtrise le programme», énumère la députée de Seine-Maritime, Alma Dufour, qui fait de Clémence Guetté sa favorite pour le poste de Premier ministre.
«Dans n’importe quelle situation de stress et d’urgence elle aura un cap programmatique clair», appuie le député insoumis de Haute-Garonne, Hadrien Clouet, qui a négocié la partie projet du Nouveau Front populaire aux côtés de l’intéressée début juin, lors des tractations avec les autres partis de gauche pour la formation de l’alliance. En plus de ces multiples compétences citées par ses collègues, Clémence Guetté dispose d’un atout qui pourrait largement jouer en sa faveur : son profil, loin du «bruit et de la fureur» traditionnellement attachés aux insoumis et à leur patriarche.
UNE ASCENSION POLITIQUE FULGURANTE
Née dans les Deux-Sèvres, elle adhère au Parti de gauche en 2010 avant d’être repérée par son chef Jean-Luc Mélenchon et de connaître une ascension fulgurante. Après la création de la France insoumise en 2016, elle intègre l’équipe du programme du candidat de la gauche radicale pour l’élection présidentielle de 2017, alors dirigée par Charlotte Girard, universitaire respectée qui a depuis quitté le mouvement, et à qui elle succédera par la suite.
Au même moment, elle devient secrétaire générale du groupe insoumis à l’Assemblée nationale, avant d’être parachutée dans une circonscription favorable du Val-de-Marne en 2022, où elle est facilement élue puis réélue dès le premier tour des élections législatives anticipées après la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin.
Au lendemain du second tour, Marine Tondelier décrivait le «portrait-robot» du futur locataire de Matignon : être aligné sur le programme, être une «figure qui doit apaiser et réparer le pays», faire consensus au sein de l’alliance et avoir la compétence et l’expérience nécessaire pour exercer le pouvoir. Des conditions auxquelles répond en grande partie Clémence Guetté. Très engagée en faveur de l’écologie, du féminisme, et de la justice sociale, la trentenaire incarne les valeurs revendiquées par la nouvelle alliance de gauche, et pourrait bénéficier d’un soutien des autres partis du Nouveau Front populaire.
Mais son alignement avec l’orientation «mélenchonienne» ne fait pas que des heureux. «C’est une femme d’un très grand talent intellectuel, qui apparaît très respectable. C’est une copie humaine de Jean-Luc Mélenchon, mais c’est la même brutalité», observe un cadre socialiste. Des arguments qui pourraient être partagés par Emmanuel Macron, qui aura le dernier mot, et qui lui aussi a d’ores et déjà prévenu qu’il ne gouvernera pas avec les insoumis.
Libreopinionguinee avec CNEWS