PLACEZ VOS PRODUITS ICI
CONTACTEZ [email protected]
L’ancien Directeur National de l’entretien routier et actuel Vice-Président de l’UFDG, Kalémodou Yansané, a réagi ce mardi 3 août à la réforme relative à l’institution du Péage et du Pesage-Péage pour le financement de l’entretien routier.
Pour l’ancien haut cadre du ministère des Travaux Publics cette mesure est à saluer à condition que des garanties d’une gestion adéquate des ressources soient en place et que toute forme de péage informel soit strictement éliminée.
« La priorité ne devrait pas être l’obtention de ressources à tout prix. L’objectif principal est de protéger l’infrastructure déjà établie en dissuadant les véhicules de gros tonnage dont les charges à l’essieu dépassent 11 tonnes. Ainsi, à mon avis, le pesage doit être privilégié, suivi de sanctions après une campagne de sensibilisation intensive à l’intention de tous les usagers ne respectant pas cette restriction.
Je préconise de commencer par la mise en place de deux postes pilotes sur les deux axes récemment aménagés, à savoir Coyah-Mamou-Dabola et Coyah-Forécariah-Pamelap. En ce qui concerne le pesage, il devrait être effectué de manière systématique à l’aide de balances mobiles facilement transportables, disponibles auprès des Travaux Publics.
L’installation de postes de péage fixes sur des routes à 2 x 4 voies et leur équipement nécessitent toutefois un certain laps de temps. Cette mesure est à saluer si les garanties d’une gestion adéquate des ressources et l’élimination de toute forme de péage informel sont strictement respectées. Il convient, par exemple, d’exiger que toutes les recettes transitent par la caisse unique du Trésor avant d’être allouées aux services techniques compétents des Travaux Publics.
Le manque de contrôle des charges à l’essieu a eu des conséquences très préjudiciables sur la route Labé-Kounsitel, à la frontière sénégalaise. Les mêmes répercussions négatives sont constatées sur l’axe Kouroussa-Kankan-Siguiri, à la frontière malienne, une route de 300 kilomètres construite entre 2000 et 2004, il y a 20 ans, qui résiste encore, mais pour combien de temps face aux passages répétés des convois maliens.
Je suis convaincu que si l’État souhaite préserver nos maigres ressources destinées aux infrastructures, la protection du patrimoine routier doit être la priorité. La transparence doit être au cœur de la gestion, dès la sortie du port de Conakry et à la périphérie de la ville. Car, c’est de là que proviennent les charges les plus lourdes », a-t-il suggéré.
Pour faut-il par ailleurs rappeler que le rapport du projet de loi du 2 septembre 2024 stipule que les recettes générées par le péage sur les routes serviront à couvrir à la fois les frais d’exploitation de l’opérateur et les coûts d’entretien de la route. En ce qui concerne le pesage-péage, il ne concernera que les poids lourds, qui devront s’acquitter à la fois du droit de péage et du droit de pesage. Contrairement à celui du 23 novembre 2000, qui concernait tous les véhicules et visait uniquement l’entretien des routes.