Référendum et élections à venir : un trio politique exprime son scepticisme face à des préalables non remplis

Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi, les représentants de trois partis politiques – le Rassemblement Pour la République (RPR) de Diabaty Doré, le Rassemblement pour la Renaissance et le Développement (RDD) d’Abdoulaye Kourouma, et La Nouvelle Guinée (NG) de Mohamed Cissé – ont exprimé leurs préoccupations concernant la situation sociopolitique actuelle du pays. Au nom de ses pairs, le président du RPR a notamment mis en doute la faisabilité du référendum annoncé pour le 21 septembre 2025. Tout en saluant le décret fixant cette date, il a souligné plusieurs lacunes et manquements qui, selon lui, pourraient compromettre la tenue de l’événement.

Diabaty Doré a dénoncé les nombreuses insuffisances qui, selon lui, risquent de perturber le bon déroulement du référendum. Parmi les points critiques qu’il a soulevés, figure l’absence d’un organe technique des élections, tel que prévu dans l’avant-projet de la nouvelle constitution. Cet organe serait chargé de l’organisation du référendum et des élections futures. À ce jour, aucune annonce officielle n’a été faite concernant sa mise en place. De plus, Diabaty Doré a souligné les incertitudes entourant le fichier électoral, se demandant s’il serait basé sur celui de 2020 ou si un nouveau fichier serait établi. Un autre point crucial mentionné par le président du RPR est l’absence de consensus sur le code électoral, qui est toujours en discussion au sein du Conseil national de la transition (CNT).
À cinq mois de la date du référendum, Diabaty Doré a exprimé ses doutes quant à la capacité de l’État à respecter les délais. « À ce stade, aucune activité substantielle n’a été lancée pour préparer le terrain électoral, et nous nous interrogeons sur la possibilité de tenir cette échéance de manière sereine et fiable », a-t-il expliqué. Selon lui, des aspects logistiques tels que l’acheminement des kits électoraux à l’intérieur du pays et le recensement de la population sont des tâches complexes qui nécessitent beaucoup plus de temps et d’efforts.
Le président du RPR a également insisté sur le besoin urgent d’un dialogue inclusif entre les différents acteurs politiques et sociaux afin d’assurer la crédibilité des élections et du référendum. « Le gouvernement doit organiser une véritable concertation nationale, car la Guinée ne pourra pas avancer si les parties prenantes ne se retrouvent pas autour de la table », a-t-il ajouté. Pour lui, un retour à l’ordre constitutionnel et à la normalité politique est essentiel pour que le pays puisse entamer un véritable processus de développement.
Par ailleurs, Diabaty Doré a tenu à souligner que son parti et le trio politique, malgré leurs réserves, se préparent activement à participer au référendum et aux élections à venir. « Nous sommes prêts à faire entendre notre voix, à travailler sur le terrain et à expliquer à nos militants et à la population nos projets de société, nos visions pour le pays », a-t-il précisé. Il a également rappelé que le trio politique, en dépit des difficultés, continuera à mobiliser ses structures et ses sympathisants pour défendre les idéaux démocratiques.
Toutefois, il a insisté sur le fait que la préparation de ces événements électoraux devait être rigoureuse et organisée dans les meilleures conditions possibles. Le manque de clarté sur plusieurs points essentiels, comme la mise en place de l’organe technique des élections et le traitement des questions liées au fichier électoral, rend la situation incertaine.
S’adressant au Premier ministre, Amadou Oury Bah, et au gouvernement, une demande est faite de prendre les mesures nécessaires pour assurer la bonne organisation de ces élections. « Il est impératif que le gouvernement prenne toutes les dispositions pour garantir que les élections se déroulent dans des conditions transparentes et inclusives. Si ce n’est pas le cas, nous risquons de répéter les erreurs du passé », a-t-il averti.
Pour le président du RPR, la Guinée a besoin d’une véritable normalisation politique et constitutionnelle pour éviter des tensions futures et permettre au pays de se développer de manière stable. « Nous avons un bien commun, qui est la Guinée. Il est de notre responsabilité à tous de contribuer à son développement », a-t-il conclu.

Sâa Robert Koundouno

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