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Le 21 septembre, plus de 6 millions de Guinéens sont appelés à se prononcer par référendum pour ou contre la nouvelle constitution. Grand invité de RFI ce lundi 11 août 2025, Cellou Dalein Diallo, a d’entrée précisé que son parti, l’UFDG, ne se sent pas concerné par ce processus.
« (…) L’UFDG ne se sent pas concernée par cette opération, parce que d’abord la junte n’a jamais accepté qu’il y ait un dialogue pour définir les termes dans lesquels le retour à l’ordre constitutionnel serait organisé. Elle a toujours fait ce qu’elle a voulu et donc l’UFDG et les coalitions dont on est membre ne se sentent pas concernés par cet événement. », a-t-il fait remarquer.
L’opposant en exil va-t-il appeler à l’abstention ? Le leader de l’UFDG et président de l’ANAD, révèle que des concertations sont en cours pour s’opposer à ce qu’il qualifie de coup d’Etat contre le peuple de Guinée.
« (…) Nous sommes en train de nous concerter, puisqu’au-delà de nos coalitions, il y a beaucoup d’autres partis politiques et des organisations de la société civile qui n’acceptent pas cette constitution imposée dans la mesure où elle comporte une violation des engagements pris et du serment que le général avait prêté de ne pas candidater ni lui-même, ni les membres du CNRD, ni les membres du gouvernement. Donc, nous sommes en train de voir comment nous pourrions nous organiser pour effectivement s’opposer à cet autre coup d’état contre le peuple de Guinée, contre les droits et libertés des Guinéens de choisir librement leurs dirigeants. Parce que vous suivez sans doute toutes ces mobilisations, tous ces mamayas comme on le dit chez nous, pour promouvoir, justifier la candidature de Doumbouya qu’on veut présenter comme un homme providentiel qui doit continuer justement ses chantiers, alors que sa gouvernance a été catastrophique pour le peuple de Guinée, marquée par une violation massive et récurrente des droits humains et des libertés fondamentales, marquée par les disparitions forcées. Vous connaissez le cas de Foniké Manguè, Billo Bah, Marouane Kamara, Nimaga. Il y a au moins quatre acteurs majeurs de la société civile et des journalistes qui sont portés disparus et dont on n’a pas de nouvelles jusqu’à maintenant. Je ne parle pas de la corruption et du détournement des deniers publics. Avec la manne minière, comme vous le savez, la bauxite aujourd’hui s’exporte. Ils vont faire peut-être 200 millions de tonnes cette année contre une vingtaine de millions en 2015. Et donc, il y a l’argent. », a-t-il chargé.
S’agissant de la transparence du scrutin référendaire du 21 septembre prochain, Mamadou Cellou Dalein Diallo assure que les conditions ne sont pas réunies.
« Non, mais les conditions d’un scrutin juste et transparent ne sont pas réunies. Je vous rappelle que c’est le ministère de l’administration du territoire, dirigé par un général, appuyé de ses préfets, qui sont tous militaires, et de ses sous-préfets, qui sont à 60% issus des forces de défense et de sécurité, qui vont organiser ce référendum. Et donc, dans un environnement où il y a une terreur qui s’abat sur le peuple de Guinée, où il y a la peur, la corruption. Et donc, l’expression de la volonté populaire ne sera jamais prise en compte. Donc, nous, nous ne sommes pas pour cette mascarade. Tout juste pour doter le pays d’une constitution qui permettra à Doumbouya de confisquer le pouvoir. », a-t-il averti.