RDC – Sénégal : Quand la joie du foot vire au cauchemar

il y a 4 heures 22
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Mardi soir à Kinshasa, les Lions du Sénégal ont signé une victoire éclatante face aux Léopards de la RDC lors des qualifications pour la prochaine Coupe du monde (3-2). Une performance de haute volée… mais un après-match tragique a jeté une ombre sur le football africain. Ce qui aurait dû être une célébration sportive s’est transformé en chaos, en violence et en honte pour le pays hôte.

Dès le coup de sifflet final, la colère a explosé dans les tribunes du stade des Martyrs. Les supporters congolais, frustrés par la défaite à domicile, ont commis des actes de vandalisme : sièges arrachés, couloirs envahis, installations détruites. Pire encore, les supporters sénégalais, venus simplement encourager leur équipe, ont été pris pour cible dans des attaques organisées et lâches.

 Quand la joie du foot vire au cauchemar

Un avion affrété pour évacuer le 12ème Gaïndé

Parmi les victimes, l’association emblématique Le 12ème Gaïndé, connue pour son engagement pacifique et son soutien indéfectible aux Lions, a été particulièrement ciblée. Ses membres ont été pris à partie, frappés, dépouillés et humiliés. Certains ont dû être exfiltrés dans des conditions dignes d’un film de guerre, à bord d’un avion spécialement affrété pour les évacuer de Kinshasa.

Pendant de longues heures, ces supporters sénégalais, piégés dans un stade en furie, n’ont eu d’autre choix que de se barricader, protégés tant bien que mal par des forces de sécurité dépassées par les événements, parfois complices par leur silence.

Une tragédie prévisible

Le plus révoltant, c’est qu’une telle tragédie était non seulement prévisible, mais quasiment inévitable, tant le contexte sécuritaire en République Démocratique du Congo reste instable. Les armes résonnent jour et nuit, les groupes armés font la loi dans plusieurs régions, et la violence est ancrée dans le quotidien. Que la FIFA, avec la complicité passive de la CAF, ait validé l’organisation d’un match de cette envergure dans de telles conditions constitue un manquement grave à ses responsabilités.

Une ligne rouge franchie

Comment expliquer qu’une instance censée promouvoir la paix, le respect et la fraternité ait exposé supporters, joueurs, journalistes et officiels à un tel danger ? Si les débordements ne sont pas rares sur le continent, cette fois, une ligne rouge a été franchie. Il ne s’agit pas de simples échauffourées ou incidents isolés, mais d’une attaque ciblée, organisée, contre des supporters d’un autre pays. Un acte qui frôle le lynchage collectif et qui aurait pu tourner au drame absolu sans l’intervention, tardive mais salvatrice, de certaines autorités.

 Quand la joie du foot vire au cauchemar

Le courage des supporters sénégalais

Face à cette barbarie, les supporters sénégalais ont fait preuve d’un courage admirable. Aucun acte de vengeance, aucune réaction violente. Ils ont su garder leur calme, leur dignité et leur maturité légendaire. Dans un climat de haine, ils sont restés debout, unis et fiers. Leur comportement mérite d’être salué, car il reflète non seulement les valeurs profondes du peuple sénégalais, mais honore également tout le continent africain, celui qui croit encore au pouvoir pacificateur du sport.

Des zones de seconde classe ?

Les Lions, quant à eux, ont répondu sur le terrain avec une performance remarquable. Concentrés et soudés, malgré l’hostilité ambiante, ils ont joué pour le maillot, pour l’honneur, pour leur peuple. Et ils ont gagné. Mais cette victoire a été ternie par la violence d’un public incapable d’accepter la défaite, et par la faillite d’un système qui laisse les passions déraper sans garde-fous.

Aujourd’hui, des questions urgentes se posent : où est la réaction de la FIFA ? La CAF se contentera-t-elle d’un communiqué creux, ou prendra-t-elle enfin des sanctions proportionnées à la gravité des faits ? Quelles garanties pour la sécurité des supporters africains lors des prochaines rencontres internationales ? Il est grand temps que la FIFA cesse de considérer certaines régions du monde comme des « zones de seconde classe », où tout serait permis au nom de l’« expansion du football ».

Il est encore temps d’agir

Organiser un match dans une zone à haut risque, sans dispositif sécuritaire suffisant et sans contrôle rigoureux, revient à mettre des vies humaines en danger. C’est aussi un mépris des valeurs que le football prétend défendre. Le football africain mérite mieux : des stades sûrs, des publics respectueux, des institutions responsables et des dirigeants courageux prêts à assumer leurs responsabilités. Des sanctions exemplaires doivent frapper ceux qui bafouent les règles du vivre-ensemble.

En attendant, le Sénégal peut être fier. Fier de ses Lions, vainqueurs sur le terrain. Fier de ses supporters, héros silencieux de cette tragique soirée. Fier aussi d’un peuple qui, dans la tempête, continue de porter haut les valeurs d’honneur, de paix et de fraternité. Mais que cette victoire serve aussi de cri d’alerte : le football africain est en danger si l’impunité et la violence deviennent la norme. Il est encore temps d’agir.

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