Que sont-ils devenus ? : Tidiane Soumah entre restructuration des Ballets africains, industrie musicale guinéenne et avenir (2ème partie)

il y a 4 heures 23
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Tidiane Soumah exprime son désaveu face aux restructurations actuelles au sein des Ballets africains de Guinée, notamment les remplacements des membres et l’éviction de Mama Nana Cissé, la directrice artistique par intérim. Il souligne l’importance de cette figure emblématique de la culture guinéenne, qui a contribué de manière inestimable à l’histoire des Ballets depuis leur fondation. Selon lui, tout changement visant à l’écarter serait une grave erreur et un manque de respect envers son engagement et ses sacrifices pour la Guinée. Soumah plaide pour le maintien de Mama Nana Cissé à ce poste, même à titre honorifique, et pour un soutien à la réorganisation des Ballets en conservant les membres expérimentés, au lieu de privilégier de nouveaux recrutements sans tenir compte de l’expertise des anciens.

Concernant l’industrie musicale guinéenne, Soumah critique l’absence de structuration et de vision claire qui freine le développement du secteur. Il considère que la musique guinéenne souffre d’un manque de référence, ce qui conduit à une influence excessive des standards internationaux, souvent dictée par le besoin immédiat de succès. Les jeunes artistes guinéens, bien qu’ils possèdent du talent, n’ont pas les bases nécessaires pour s’imposer sur la scène internationale. Soumah déplore également la dégradation du niveau musical, due à la recherche du succès rapide et à l’absence de programme structuré pour accompagner les artistes, ce qui empêche la Guinée de se faire une place sur le marché mondial de la musique.

Soumah plaide pour un retour aux racines et à la redécouverte des traditions musicales guinéennes, comme la relance du Syliphone et la revitalisation des orchestres nationaux. Selon lui, cela permettrait aux jeunes générations de se référer à un patrimoine solide et de produire des œuvres de qualité, loin des contenus violents et inappropriés qui dominent parfois la scène actuelle. Il insiste sur l’importance de structurer l’industrie musicale pour qu’elle puisse rivaliser avec d’autres nations africaines, notamment le Mali ou le Sénégal, où la musique est mieux soutenue et reconnue à l’international. Lisez l’intégralité de cette deuxième partie de son interview

Guinéenews : Pouvez-vous nous énumérez quelques restructurations, qui vous dérangent, et face auxquelles, dites-vous, vous opposez, pour le bonheur de la Guinée, et de sa culture ?  

Tidiane Soumah : Oui !, je vous disais que j’ai mon mot à dire, concernant ces fantaisistes restructurations, qui se passent actuellement au sein des Ballets africains de Guinée. Ils sont en train de procéder, à des remplacements des membres des ballets à leur guise. Je dis à la Guinée, si le ministère de la culture essaye de décrier Mama Nana Cissé (Directrice artistique par intérim), c’est l’histoire de la Guinée culturelle, qui va tomber à terre. Qu’elle aille à l’école ou pas, qu’elle soit instruite ou pas, les Ballets africains de Guinée, au format guinéen, l’Etat guinéen, sont nés avec Mama Nana Cissé, et elle est la seule qui reste aujourd’hui.

Pour rappel, quand feu Fodéba Keita a rendu les Ballets africains à la Guinée et par patriotisme en 1959, et ce jour, Mama Nana Cissé était là, et elle est encore vivante. Sur le plan culturel ou de l’image dans le monde, si la Guinée veut qu’on la respecte, Mama Nana doit rester, même à titre honorifique, la directrice artistique des Ballets africains de Guinée, jusqu’à sa mort. C’est un défi que je lance à la Guinée. On peut désigner un adjoint, qui s’occupera de la danse contemporaine, ou pour suivre les performances, mais qu’on laisse cette pauvre dame à ce poste, car elle a donné toute sa jeunesse, toute sa vie, à défendre les couleurs culturelles de la Guinée. Ne serait-ce qu’à titre honorifique, Mama Nana mérite d’être maintenue à la direction artistique de ces Ballets africains. Quand on signait ce contrat avec les Ballets africains, ce fut une de nos exigences, et voilà pourquoi, c’est elle qui avait signé ce contrat. Ce que les gens oublient, l’histoire des Etats est peu vue dans ce domaine à l’étranger, c’est le côté artistique, qui a de la valeur, et des principes dans les collaborations. On considère, la personne qui a le record, la notoriété, et il y a personne aujourd’hui en vie, dans ce pays, qui a de la notoriété plus que Mama Nana Cissé. Je profite de votre site d’information Guinéenews, pour demander à la presse en général d’appuyer, et d’aider à faire raisonner la Guinée, pour comprendre, que cette grande dame, reste et demeure, la plus grande personnalité artistique vivante de l’histoire moderne de ce pays. Je demande au ministère de la culture, de respecter cette femme. Je vais vous dire autres réalités, ce sont des fonctionnaires du ministère, qui souhaitent prendre le contrôle de ces Ballets africains, et qui veulent désigner leurs propres hommes. Il y a déjà un membre, qui est, ou s’est fait désigner à l’étranger, comme étant le directeur artistique des Ballets africains.

Et c’est lui qui passe par les cadres du ministère, pour renverser Mama Nana Cissé. Avant ce contrat, Mamoudou Condé avait renoncé à la Guinée, par suite de multiples déceptions de la part de l’administration, des cadres incompétents. C’est moi qui suis allé, le pardonner, le supplier pour revenir. Puisque sans lui, tout était impossible. Certains manquements dans ce contrat, sont dus à ces cadres qui ne font rien, qui n’ont aucun plan, et qui naviguent à vue d’œil. Nous avions voulu sortir d’abord les Ballets africains pour une tournée, et ces cadres incompétents se sont opposés avec des arguments tels, il faut restructurer, procéder à de nouveau recrutements. Non ! Ils peuvent bien se réorganiser, s’occuper de ces anciens qui sont là, cela à travers des examens médicaux, des remises à niveau physique, et autres méthodes de récupérations. Ils ont l’expérience qu’il faut, pour représenter dignement ces Ballets africains.

C’est bien beau de recruter des nouveaux, mais il faut recycler aussi ces anciens, qui sont là depuis près de 20 ans. Voulez-vous éliminez cette crème des Ballets au profit des nouveaux, c’est sera un crime grave. Je ne suis pas contre le recrutement, mais le renvoi des ‘’sacrifiés’’, qui sont là depuis 20 à 30 ans, qui ont les notions des ballets, je trouve tous ces agissements comme un crime grave. De même, qu’enlever l’honneur à Mama Nana Cissé, est un crime grave de la part du ministère de la culture. Je dis encore au ministère de respecter le contrat, tel qu’il a été conçu et signé.

Guinéenews : Revenons à la musique, et quel est votre actuel point de vue sur l’industrie musicale en Guinée ?

Tidiane Soumah : Concernant mon point de vue sur l’industrie musicale en Guinée, je dirais que la crise est un échec de 40 ans, où aucune structuration de l’acquis des 26 ans, n’a été faite pour permettre à la nouvelle génération de se référer. Au fait la Guinée, c’est comme la politique, celui qui vient efface l’autre, et ainsi de suite. La musique guinéenne est aujourd’hui victime d’un manque de référence. La génération actuelle se bat, les jeunes chantent bien, mais les jeunes n’ont pas de référence, ce qui fait qu’ils sont obligés d’être victimes de l’influence internationale, du quotidien, puisqu’ils ont besoin d’argent, donc la dégradation du niveau est lié au besoin immédiat, le succès rapide.

Tu vois aujourd’hui beaucoup de musiques, d’artistes qui dominent le monde et pourtant, ils sont africains, comme ceux du Congo, ou quelques africains vivants en France. Mais la musique guinéenne, elle-même, a des difficultés à dominer le monde, puisque le plus souvent, les professionnels à l’étranger, choisissent les concerts en fonction de la musique. Et c’est un peu rare, de voir les Guinéens dans cette fourchette, et c’est là où il y a le problème. Beaucoup de facteurs jouent sur la qualité musicale, les histoires de couples, de vies privées, de clashs.

Avant, il y avait des normes, et aujourd’hui, chacun fait ce que bon lui semble, et s’il peut être connu sur le net, tant mieux. L’industrie musicale guinéenne, connait une crise de manque de structuration, d’accompagnements, et de ligne directrice, pour que chacun ait un plan de carrière, en fonction de sa musique. Donc enfin de compte, on a l’impression qu’on chante pour nous-mêmes. Donnez-moi un seul pays africain, à part le Mali ou peut-être dès fois le Sénégal, où la musique guinéenne est forte et domine. Quand bien même, la fin d’année arrive, donnez-moi 10 pays africains, où les artistes guinéens sont invités pour aller jouer le 31 décembre. C’est rare, et c’est là, le succès de la musique.

Pourtant, les étrangers sont toujours invités en Guinée à cette occasion. Voilà l’incidence, la musique guinéenne est-elle faite pour le marché local ? Ce qui n’est pas le cas aussi. L’industrie musicale guinéenne, connait donc un sérieux problème d’adaptation, du fait que le digital, le net, le numérique se sont tous bousculés devant nos portes, alors qu’on n’était pas préparé à cette invasion. A l’époque lorsque c’était les cassettes, les CD, c’était encore mieux.

C’est le temps des Ibro Diabaté, Sékouba Bambino entre autres, où, la maitrise était là, et la qualité était de rigueur. Cela demande d’énormes programmes pour accompagner la musique guinéenne. Voilà pourquoi, je propose qu’on reprenne Syliphone, tout le patrimoine des 30 dernières années, et aussi qu’on remette en selle tous les orchestres nationaux, pour que ces artistes de maintenant, puissent bénéficier de ces références. Sinon, ce sont des jeunes qui sont perdus, bien qu’ils fassent leur mieux. Mais entre chanter pour le quotidien, et faire une chanson qui va être écouté éternellement, c’est différent.

Aujourd’hui nous retrouvons dans les chansons, des contenus très injurieux, violents, et qui ne s’adaptent pas à nos cultures et à nos mœurs. En termes de succès mondial, nous ne sommes pas sur le marché, comme il le faut. De façon globale, l’industrie musicale guinéenne, manque d’un programme standard d’accompagnement et de référence.

Guinéenews : Tout récemment, vous confirmiez ceci dans un de vos posts ‘ « Dans cette grâce de la vie, 37 ans de passion, 37 ans d’amour pour l’art et la diffusion, 37 ans de sacrifices pour le choix strict du professionnalisme et de la qualité au détriment de l’argent… » Ainsi, dites-nous ce que ce métier a-t-il pu vous procurer sur votre parcours ?         

Tidiane Soumah : Une très bonne question, et le premier enseignement que j’ai reçu, c’est que j’ai compris que dans l’industrie du show-biz guinéen, l’ingratitude est une norme de fonctionnement. Qu’est-ce que l’ingratitude ? Dans les conditions normales, un investisseur du show-biz, tu investis pour gagner de l’argent. Tu produis un artiste, et par la suite, il n’est pas reconnaissant. Je vais vous dire aujourd’hui une vérité, Tidiane est plus mécène que producteur.

En Guinée, tu verras un artiste que tu as payé 20.000 euros, pour lequel tu as dépensé plus de 800 à 900.000 millions de publicité pour son image, et pour son concert, tu le verras considéré un autre, qui ne lui a payé que 5.000 à 10.000 euros. En 37 ans, je le dis ici haut et fort, je n’ai jamais gagné un bénéfice de 1.000.000 de francs guinéens. Quand je parle, vous pouvez consultez près de 100 collaborateurs à moi de ces 30 dernières années, ils vous le confirmeront.

En début d’interview, je vous ai déjà donné le bilan des pertes subies durant des années. Dans le parcours, pour être bref, j’ai appris en tout premier lieu, que le baromètre pour un acteur du show-biz international de mon calibre, est le taux monétaire. J’ai appris à connaitre l’industrie, le milieu dans son comportement super négatif de manque de reconnaissance, l’ingratitude de certains chanteurs, pour lesquels je me suis investi à fond. En conclusion, pour moi le parcours est bon, car le nouveau Tidiane, ne sera plus jamais comme celui d’avant.

Guinéenews : Si ce n’est un gain, quelles étaient donc vos réelles sources de motivations dans la pratique de votre passion ?

Tidiane Soumah : Tout d’abord, c’est la motivation de la passion, celle de toujours faire mieux, celle d’apporter notre part d’excellence à un pays, qui t’a donné une formation à l’école, qui t’a tout donné en matière d’éducation et de santé. Ce qui dit, que tu es redevable à ce pays, à cette nation. Ainsi, tu es obligé de jouer ton rôle de patriote. J’ai toujours fait de bonnes actions dans ce pays. Je n’ai jamais organisé en Guinée pour de l’argent car, je suis persuadé, que c’est Dieu qui donne l’argent, et quand ce moment arrive, tu l’auras. Si je devais faire des concerts en Guinée pour de l’argent, il n’y aurait jamais eu ces méga concerts.

Puisque mes concerts peuvent aller dès fois entre 200 à 300.000 euros. Le concert ‘’Vivendi’’, était une enveloppe ouverte dans les bureaux de ‘’Vivendi’’, et le plafond devait être près de 1.000.000 euros. Moi j’ai géré 247.000 euros en Guinée, et d’autres aussi ont géré plusieurs volets. Le show-biz coute cher. Si tu n’as pas l’amour du public, l’amour de ton pays, ou l’amour même du métier, tu ne le feras pas. Mettez-vous donc à l’aise, que mon gain, c’est Dieu qui me le donnera, mais pas le show-biz guinéen.

Guinéenews : De la musique urbaine, à celle mandingue, africaine ou internationale, vous aviez côtoyé tas de musiciens et d’ensembles musicaux. Sur quoi étaient portés vos critères de choix, pour une production au compte de votre structure ?  

Tidiane Soumah : Pour les critères de choix, un diffuseur de spectacles, doit savoir en premier lieu, ce que veut le public. Il doit se poser la question, est-ce que le public qui vient acheter mon ticket, veut telle ou telle vedette. Par rapport à ton image, ta grandeur, à ta vision professionnelle, est-ce que la qualité musicale, ou la structure musicale correspond à tes sélections. Il y a aussi, le phénomène de langues. Si tu choisis un artiste, qui ne chante qu’en anglais pour un pays francophone, c’est un grand problème. S’il n’est pas intégré comme Davido, P Square, ça ne marche pas. Ce sont tous ces critères, qui concourent à la sélection de l’artiste par notre structure, sans pour autant omettre, le choix des lieux, qui dépend généralement de l’envergure de l’audience de l’artiste.

Guinéenews : Tas de beaux et pires souvenirs sur le parcours. Au choix, parlez-nous de quelques meilleurs et pires souvenirs, qui vous reviennent à tout moment ?

Tidiane Soumah : En termes de meilleurs souvenirs, d’ordre professionnel, je dirais que plusieurs promoteurs guinéens avec un ancien ministre, étaient liés à la représentation de Bolloré en Guinée, et ceux-ci avaient voulu me charger pour un spectacle, qui s’était passé à la Camayenne. Quand la vérité a surgi, j’ai eu la faveur de me voir confié l’évènement ‘’Vivendi’’. Pour moi, c’est le plus grand souvenir professionnel, puisque c’est le meilleur concert en termes de logistique, de sons, et de financement, que j’ai eu à organiser. Pour d’autres meilleurs souvenirs, je peux citer le concert ‘’Allah Nana’’ de Ibro Diabaté, que j’ai eu la chance d’organiser au compte de ‘’Gris-Gris Production’’ de Rougui Baldé, et ce fut un grand succès. Et puis dans les années 1995, je retiens aussi le concert de Baba Maal, organisé au lycée de Donka. Ce concert reste mémorable pour moi. Tout récemment pour les dernières générations, comme beau souvenir, il faut retenir le concert de l’artiste MHD au stade de Nongo, qui a fait au moins 65.000 personnes.

Comme mauvais souvenirs, je retiens le concert de Jean Miché Kankan en 1994, où, je devais aller le chercher au Cameroun. Ce fut une catastrophe pour moi, parce qu’il a été percé de 6 à 7 coups de couteau au Gabon par ses créanciers, puisqu’il a annoncé tout simplement, qu’il venait en Guinée. Je l’avais soigné, et on est venu faire le concert. C’est un mauvais souvenir que je garde, dans les annales de mon histoire dans le show-biz. Il y a aussi le cas de Davido, pour l’histoire imaginaire et monté pour un cas de 5 morts, autour de lui au Nigéria, ce qui a joué sur le concert. Sur le même chapelet de mauvais souvenirs, il faut citer les concerts de Black M, et de Booba, qui ont été sabotés par ces deux ministres guinéens que j’ai dénoncé, et leurs complices. Ce sont vraiment des mauvais souvenirs qui resteront gravés pour toujours.

Guinéenews : Tidiane Soumah, si par la force du destin, l’opportunité de décision joue en votre faveur, et vous êtes désigné ministre de la culture. Seriez-vous partant pour ce poste ministériel, et qu’auriez-vous à proposer comme priorités pour la relance de la culture guinéenne ?

Tidiane Soumah : Un poste de ministre, qui soit à la culture ou ailleurs, il faut d’abord avoir la notion macro de la gestion du commis de l’Etat. Il faut avoir la notion de vision globale. Ce n’est pas un promoteur, un DJ, ou bien un coupé décalé qui va de boite en boite, qui a un raisonnement limité, qui doit assumer un poste de ministre. Il doit être un visionnaire, un planificateur à large spectre, avoir la notion de gouvernance, et c’est ce qui manque aujourd’hui en Guinée.

Ce n’est pas un problème d’être ministre qui m’anime. Je vous informe que j’ai déjà été nommé une fois ministre. J’étais là ce jour avec ma famille, et nous avions suivi le décret présidentiel nommant Sékou Ahmed Tidiane Soumah comme ministre de la culture, et c’était le 28 janvier 2014. C’est après, que cela fut rectifié au profit de feu Ahmed Tidiane Cissé. Je n’invente rien, et cela est passé à la télévision nationale. Je ne cours pas derrière un poste, j’aimerai aider mon pays, plus qu’un ministre. J’ai envie de prouver en termes de gouvernance, de quoi je suis capable.

J’avoue qu’aujourd’hui, je peux occuper n’importe quel poste en Guinée, et pourquoi pas celui de président de la république, et ne trouvez pas cela ambitieux, c’est de la logique. J’ai un niveau, qui me permet de ne pas être exclu, de n’importe quelle structure de l’Etat. Je sais, et j’ai appris ce que c’est une notion de gouvernance. Je ne dirais jamais non à n’importe quel service, que je pourrais rendre correctement à mon pays. Je ne suis pas d’office désigné pour être ministre de la culture, je veux être cadre de mon pays, et à n’importe quel poste, je rendrai service.

Je répète, que je ne cours jamais derrière un poste car, je suis convaincu que le pouvoir, c’est ALLAH qui donne. Pour mes priorités, en ce qui concerne la relance de la culture guinéenne, je n’attendrai pas d’être ministre de la culture pour les dévoiler. Chaque jour qui pointe, et à chaque occasion, je suis en train de mettre en œuvre les priorités.

Guinéenews : Vous pensez aujourd’hui être en train, ou avoir pu surmonter des épreuves dures. Malade, Tidiane Soumah l’a été, et pouvez-vous nous dépeindre le contenu réel de votre carnet de santé, quand est-ce, et comment cela est arrivé, et par quels moyens, tout cela a pu être géré ?

Tidiane Soumah : C’est une question très personnelle. Je voudrais profiter de Guinéenews, de votre rubrique, pour supplier Dieu qu’aucun Guinéen, aucune famille, aucun foyer, aucune liaison ne puisse être victime de la sorcellerie. Les gens ont de la difficulté à en parler, parce que le Guinéen préfère mentir, voir les gens souffrir en cachant les choses, moi j’ai horreur des mensonges. En Guinée, entre le VIH, la drogue, la sorcellerie, comme fléaux, je sélectionnerai la sorcellerie en premier lieu, comme le plus grand cauchemar dans les familles et dans les relations.

Et si jamais un Imam, un prêtre, un religieux, vient vous dire le contraire, je vous dirais de prendre son oreille, et de lui dire que c’est un menteur, et s’il faut même, le gifler. Quand on croit à Allah, on ne ment pas. La sorcellerie est le plus grand danger de la vie de chaque jour en Guinée. Parmi ces 4 régions naturelles, la Basse Guinée est la zone la plus sorcière de l’histoire de la Guinée.

C’est dommage ! À commencer par les enfants, les femmes, les épouses, toutes ces couches sont dans la sorcellerie. Pour ceux qui ne sont pas victimes, ou conscients de la réalité, ils peuvent douter, et moi je dis ce qui est la vérité. Pour revenir à moi, je préparais le concert d’Aya Nakamoura, qui était prévu vers le 20 décembre 2018, c’était sa première fois de venir en Guinée, et j’avais signé un contrat avec ‘’Universal Afrique’’ à Abidjan. J’avais une série de concerts pour célébrer mes 25 ans de carrière. Dans cette série, il y avait le rappeur ivoirien, Takana Zion, les Banlieuzar’ts, Instinct Killer, Meiway, les Ballets africains. J’ai d’abord reçu un e-mail le 27 novembre 2018, m’annonçant sur une moto, comme si on mettait la photo d’un djinn sur la moto, et c’est comme si, on me prévenait de l’éventualité d’un accident.

Le monde est bizarre, et je me réserve d’expliquer cela sur un site, et je le ferai une fois en Guinée. Le lendemain, je viens à Air France, où, je paye 9.000.000 gnf américains à madame Kobélé Fatoumata Sylla. De retour au bureau, on me rappelle que je dois présider un évènement à Prima Center. Je décide d’abord d’aller voir Mao, pour le payer le reste de l‘argent (2.000.000 gnf) pour l’évènement d’Aya Nakamoura. On était à 2 sur motos pour éviter l’embouteillage, puisque nous étions déjà en retard.

Moi j’étais avec mon assistant de sécurité, et ma stagiaire sur la seconde moto. On arrive devant le portail de la RTG vers 21 heures, c’est là où presque la ‘’mort’’ m’a trouvé. Deux motos quittent Bambeto, pour venir me toucher seul. Pour les gens, je suis mort, et ils m’ont laissé à terre, j’ai été victime de vol de téléphone (iPhone). C’est Elie Kamano de passage avec son chauffeur, qui m’a vu étalé sur le goudron, complètement ensanglanté, le sang coulait à partir de la tête. Ils m’ont amené à l’hôpital, j’étais dans le coma, j’ai été opéré, et pour les gens c’était fini. Il y a même un ami, qui a donné de l’argent pour les funérailles. J’étais donc considéré comme un homme mort.

Et après 14 heures de coma, et voilà que le revenant est là. Sorti de l’hôpital, on m’amène  à la maison, et vu tout ce monde qui défilait, on me transfère dans une clinique à la minière chez Makhissa, où, je passe 2 semaines. Je commençais à être paralysé, en marchant je tombe, et retombe, et jusqu’en janvier ça ne marche pas, et l’hémorragie s’installe dans ma tête. Avec tous les examens passés en Guinée, aucun résultat n’a révélé cette présence du sang dans mon cerveau, donc tous les diagnostics étaient faux. C’est dommage, j’allais mourir bêtement en Guinée. On s’apprêtait à m’amener en Tunisie, et c’est en ce moment que ma famille a décidé de changer de destination, pour finalement m’amener au Canada.

Presque paralysé, on m’a mis dans l’avion et pour plusieurs, je ne reviendrai plus. J’ai quitté la Guinée, le 10 février 2019, j’ai été gardé à Paris pendant 4 jours, et le 14 février, je suis rentré à Montréal. Bientôt, cela fait 6 ans, et je tiens à remercier la médecine du Canada, puisque j’ai subi plus de 7 opérations, et c’est le bon Dieu qui m’aime car, je n’étais pas parti pour faire 6 ans ici, j’étais venu pour faire 1 mois. C’est une famille, amie d’un frère à moi, monsieur Mory Keita et sa femme Mme Kéita Mouminatou, qui ont su par le téléphone, que j’avais un danger d’AVC qui me guettait. Ils ont appelé l’ambulance qui est venu me chercher, et c’est comme ça, que j’ai été opéré le lendemain.

J’ai subi une opération de traumatisme crânienne, une opération d’hernie cervicale, d’hernie au niveau des reins, une opération au front, l’œil gauche a été opéré par 3 fois. Je dirais donc ça va ! Mon séjour a duré aussi puisque, j’étais en procès de jugement, pour bénéficier de mes indemnités. Dommage ! (rires) De ce côté là aussi, 3 femmes africaines, dont 2 guinéennes, ont comploté par simple plaisir de me faire de la méchanceté, en disant à l’assurance, que j’ai duré en Guinée, et que je n’ai pas droit à une prise en charge. Au jour d’aujourd’hui, je suis censé de remboursé l’argent qu’on a investi sur moi, ce qui s’élève à un montant de 100.000 dollars.

Toutes ces complications sont l’œuvre des guinéennes et, j’ai laissé faire. Vous savez, j’ai traversé des plus difficiles épreuves, il y avait même eu des gens, qui ont osé en plein hôpital, enregistrer ma voix, quand j’étais en séance de réadaptation. Aujourd’hui, le monde est devenu diabolique, satanique, et c’est gens-là ont cru, qu’ils allaient pouvoir détruire Tidiane. Je suis là tranquille, ma maladie est finie, je suis soigné, et vous pouvez le confirmé ici, que je suis guéri, je fonctionne, et le moment venu, je viendrai en Guinée. Quand Dieu te donne la longévité, la santé, il faut dire ALHAMDOULILAHI. Ce qui manque c’est l’argent, et ça aussi, Dieu va donner.

Je suis convaincu que ce voyage, est le meilleur voyage de venir au Canada, et cet accident du 28 novembre 2018, est le plus beau cadeau, que Dieu ait pu m’offrir, parce que, ce que cet accident m’a apporté pour changer ma vie, c’est comme une résurrection, un revenant, c’est comme si c’est une nouvelle renaissance. Cet accident a changé ma vie. J’ai vu et compris, que le mot famille dans son sens large est aujourd’hui un souci.

Le mot amitié est aujourd’hui un souci, le mot show-biz est aussi un souci. J’ai donc compris et vu, que le bon monde que j’ai, c’est le monde qui m’a connu avant Tidiane World Music, et c’est ceux-là, qui m’appellent TIANI. Le monde que j’ai connu pendant Tidiane World Music, n’est pas mon monde. NON ! C’est un monde auquel, j’ai renoncé, et demain, je serai un autre Tidiane, puisque je ne verrai de l’importance, qu’avec ceux qui m’ont connu avant Tidiane World Music.

Guinéenews : A l’heure actuelle ou dans un proche avenir, convalescent qu’est-ce que Tidiane World Music a pu concevoir à l’ombre, et compte proposer au public mélomane guinéen et international ?

Tidiane Soumah : Je n’ai jamais aussi travaillé profondément sur des méga projets que maintenant. Ces 6 années, m’ont donné assez de temps, et profitant de ces traitements, j’ai pu revoir tout le système. C’est un vaste programme, que j’ai préparé pour le monde, pour l‘occupation de l’Afrique. Il y a la création d’une chaine de 80 à 100 villes à travers l’Afrique, l’Europe et l’Amérique. Une tournée annuelle en chaine, pour permettre aux artistes guinéens, par an, de traverser 80 à 100 villes. Ce type de tournées effectuées, l’artiste peut revenir se reposer pour longtemps. Il y a le lancement des disques Tidiane, avec la maison de production des clips, et aussi la création d’un centre de loisir et de spectacles, le plus professionnel de l’Afrique de l’Ouest, que je souhaite mettre à BADALA, et que j’appelle ici ‘’Syli palace’’.

Malheureusement et pour le moment, je suis en justice avec mon propre foyer à cause de cet espace. C’est un sujet que je ne voulais plus en parler, mais je crois qu’il faut éclairer la lanterne pour chacun. Une dame a osé m’offenser sur mon propre bien, s’appuyant ou se fondant sur les structures en Guinée, en disant qu’elle peut gagner ce procès. Finalement, avec un simple contrat que je détiens, j’ai gagné en justice le 6 mars 2024, mais depuis le 29 janvier 2025, jusqu’à présent, le processus traine, pour juste faire perdre mon temps et mon espace. Alors, comment les individus peuvent contrôler la justice ? Une simple affaire de signature, s’étend sur 2 ans.

J’ai effectué le bail d’un coin qui m’appartient à 100%, et on laisse les gens abuser du système, de la justice, et de l’autorité. Cela est terrible, pendant que c’est un espace, que je veux offrir à la Guinée, offrir mon expérience de 37 ans, mettre toute cette somme d’expériences au service de mon pays, afin que l’on vienne apprendre comment produire un spectacle, parce que la Guinée, à l’étranger, et en terme de spectacles, je dirais à 98%, que nous sommes nuls. J’ai créée cet espace ‘’Syli Palace’’, pour pouvoir permettre d’assurer un tourisme dans cette zone qui est clé, et puis redonner une bonne image du pays ; en même temps, en faire un lieu de 24 heures de spectacles, pour donner de la qualité de performance aux artistes guinéens ; les apprendre comment jouer un spectacle. C’est dans le but d’atteindre tous ces objectifs, que voilà des personnes que j’ai invité, sont allés fabriqués un faux contrat, avec un maire du nom de Gassimou Soumah, que je considère comme un maire malhonnête.

Je le dis haut et fort, l’ancien maire Gassimou Soumah, est un cadre malhonnête ; puisqu’il a posé des actes visiblement malhonnêtes. Tu ne peux pas avoir un contrat de bail, tu occupes une maison, tu payes le loyer, et tu détiens tous les reçus, et qu’on amène une autre personne, avec un autre contrat concernant le même espace. Par 2 fois, il a procédé de cette manière, et c’est dans cet imbroglio, que je me retrouve présentement. Toujours pour répondre à vos questions, je compte créer un consortium de loisirs, de restaurants, de chaine, qui va occuper les 5 pays limitrophes de la Guinée, dont le siège va être à Yamoussoukro, puisqu’au fur et à mesure j’avance, j’essaye de voir le monde autrement. Il y a trop de destructions humaines en Guinée, dans le milieu du show-biz. Ainsi pour occuper l’Afrique, j’ai décidé de mettre le siège de l’Afrique à Yamoussoukro, et la Guinée aura son siège sur place. Je trouve cette proposition meilleure, puisque la Cote d’Ivoire est un pays de show-business. Cette chaine roulante va donc concernés tous les pays limitrophes de la Guinée (Guinée-Bissau, Mali, Libéria, Cote d’Ivoire, Sierra Léone, Sénégal).

La Guinée et ces pays limitrophes, vont créer une chaine roulante. Ce qui s’explique, quand tu amènes un artiste dans un de ces pays, tu as la possibilité de le faire tourner 7 fois, et c’est plus rentable, que de dépenser beaucoup d’argent pour un seul concert. Si tu programmes un artiste pour 7 dates, tu gagnes plus, si c’est 1 date. Dans ces cas de figures, il faut créer une logistique, sinon tu travailleras pour les salles. A cet effet, pour pallier à de telles éventualités,  nous comptons installer un système de sons au complet, et à la fois construire une salle mobile, démontable, d’une capacité de 30.000 places.

Bref, voilà les ambitions, et nous comptons relancer les Ballets africains, Nibaya, Guinée percussions, nous allons importer 21 groupes sélectionnés, pour reprendre toutes les discographies, et ils seront produits par nous, pour être placés sur le marché international. De cette manière, il faut être rassuré, que tout sera refait. Nous comptons travailler pour créer une véritable entreprise, une direction professionnelle pour la gestion des Ballets africains, afin de sortir de cette léthargie. Il y aura beaucoup de surprises, au niveau des concerts, je n’ai rien à dire, et le monde verra le programme. C’est prévu aussi le volet récompenses, pour le milieu sportif (tous sports confondus), les médias, les femmes, les jeunes entre autres, et cela c’est à l’occasion du lancement de notre fondation PATISOU en Guinée, c’est la fondation internationale des partages Tidiane Soumah.

Il y aura toutes ces structures citées ici, pour une période de 10 ans. Toutes ces motivations, nous permettrons de laisser des traces pour la postérité, et Tidiane World Music, compte ne plus dépendre d’un fournisseur service quelconque. Le nouveau Tidiane World Music 2025, c’est parti pour 10 ans avec une totale indépendance. Par ailleurs, dans notre programme, il est prévu aussi la relance du show-biz dans les écoles, et la création d’une école de show-business de haute gamme est prévue à cet effet.

Nous allons procéder aussi à la relance de la Fédération des opérateurs culturels (FEDOC), pour la nouvelle génération des 20 dernières années 2004-2024, mais aussi, le lancement de l’Amicale des managers et producteurs de la première génération de 1984 à 2004. Nous allons travailler fort, et ce sont tous ces programmes, que nous ambitionnons réaliser dans ces différents domaines de prédilection. En conclusion, rassurez-vous, que vous allez voir un autre Tidiane Soumah, 100 fois plus prêt, que celui qui était là hier. Je vous remercie

Entretien réalisé par LY Abdoul pour Guinéenews

 

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