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Dans le cadre de l’exécution de sa feuille de route, l’Institut itinérant de formation et de prévention intégrées contre la drogue et autres conduites addictives (IIFPIDCA) a procédé, ce mercredi 22 janvier 2025, au lancement d’un projet gigantesque, à la faveur d’une cérémonie organisée dans un réceptif hôtelier de Conakry. Il s’agit du projet de collecte de données auprès des services spécialisés sur la problématique de drogue en République de Guinée.
Ce projet ci marque un moment décisif dans la lutte contre l’usage des drogues et ses conséquences dramatiques sur les communautés.
Selon le Directeur général de l’IIFPIDCA, « le problème de l’abus de substances psychoactives est devenu un défi majeur à l’échelle mondiale, mais celui-ci se manifeste de manière préoccupante, spécifiquement dans notre pays ». Tous et toutes doivent jouer un rôle crucial « pour inverser cette tendance ».
« Ce projet de collecte de données qui couvre l’ensemble du territoire national, est une réponse stratégique à la nécessité urgente de disposer de données probantes et actualisées sur l’usage des drogues, ses impacts socio-économiques, ainsi que sur les services de prise en charge des troubles liés à la consommation de la drogue. Notre objectif est clair : collecter des données précises et détaillées sur l’ensemble des services et structures spécialisées (Hôpitaux, Tribunaux, Gendarmerie, Police et la Douane) dans la gestion de cette problématique, de 2020 à 2024. Ces informations permettront de mieux comprendre l’ampleur du fléau, les défis rencontrés, ainsi que l’efficacité des dispositifs en place pour lutter contre l’abus de drogues. Nous ambitionnons ainsi de produire un rapport exhaustif qui guidera l’élaboration de politiques publiques pertinentes et adaptées aux réalités locales. Cette collecte s’appuiera sur des enquêtes menées auprès de 214 structures spécialisées à travers le pays, dont des hôpitaux, des tribunaux, et des services de répression, avec l’implication de 55 enquêteurs formés pour garantir la fiabilité et la rigueur des données collectées. Grâce à un outil de collecte numérique, le Kobocollect, les informations recueillies seront immédiatement centralisées sur un serveur sécurisé, avant d’être analysées à l’aide de logiciels spécialisés pour en tirer des conclusions précises et pertinentes », a expliqué Dr Thierno Bah.
Des entités de l’Etat notamment des ministères et des partenaires de la Guinée participeront à ce projet. Le Conseiller principal du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation Pr Mamadou Saliou Diallo, autorité de tutelle de l’IIFPIDCA présidant la cérémonie de lancement de ce projet, a prodigué de sages conseils pour la réussite dudit projet. Il dira, dans ce sens, qu’il est utile « de disposer d’une démarche inclusive, d’avoir dans l’équipe, suffisamment d’implication des différents niveaux des données afin de s’assurer que les données collectées sont des données fiables, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas biaisées ».
« Je pense qu’il faudra aussi faire en sorte que la démarche de recherche, la méthodologie, les instruments utilisés, l’équipe qui lève les données le fasse de manière professionnelle en respectant l’éthique, la déontologie et les normes techniques d’une recherche scientifique et considérer cette recherche comme une recherche exploratoire. Il faudrait ensuite, aller segment par segment, approfondir la situation et prendre la mesure qu’il faut pour lutter contre le fléau qui est la drogue, sa consommation, sa circulation, son commerce, etc. », a-t-il ajouté.
Le travail sur le terrain, avec ce projet, se fera auprès des services spécialisés au niveau de la santé, de la sécurité, de la justice dans le but de recueillir et traiter les données, afin de comprendre et mesurer l’ampleur de la drogue dans notre pays. Le Procureur Fallou Doumbouya, prenant la parole à cette occasion, a souligné la nécessité de mener des actions pour endiguer le trafic et la consommation illicite de substances de drogue, notamment le cannabis, la cocaïne et l’héroïne. Son message, à l’endroit des participants, a surtout porté sur le contenu de l’article 37 du Code de procédure pénale.
« Cet article parle de la lutte contre la drogue, parle d’une mission transversale qui touche beaucoup d’acteurs de l’Etat, notamment le ministère de la justice, celui de la sécurité, de la défense duquel relève la gendarmerie, le ministère de l’administration du territoire, le ministère de l’enseignement supérieur ou les ministères des systèmes éducatifs ainsi que le ministère de la santé. Nous invitons ces acteurs à s’impliquer activement à l’effet de mettre fin à ces fléaux qui gangrènent actuellement la Guinée. Il résulte de la consommation de la drogue, la commission de plusieurs infractions, notamment des infractions qui portent atteinte à l’intégrité physique des personnes, principalement des viols sur les mineurs, des assassinats, des accidents de circulation qui entraînent des morts d’hommes et aussi des infractions qui portent atteinte au bien à travers ce que j’appelle souvent les attaques à main armée, les vols, les recèles. Je me dis souvent que les personnes qui prennent des armes pour porter atteinte à l’intégrité physique de leurs prochains (…), autrement dit, c’est des personnes qui ne disposent pas pleinement de leur faculté parce qu’une personne normale ne va jamais se permettre de commettre des infractions pour, disons, satisfaire ses désirs », a-t-il lancé.
Pour ce magistrat, si on ne prend pas garde pour mettre fin à ces fléaux, « il va sans dire que la population guinéenne va être confrontée à des risques ».
Pour cela donc, il a invité tous et toutes à s’impliquer activement pour mettre fin à ces fléaux, « en optant en premier lieu pour une démarche préventive, puisqu’on dit souvent qu’il vaut mieux prévenir que de guérir ».
Dans les semaines à venir, les agents de collectes seront déployés sur l’ensemble du pays, pour l’exécution de ce projet.
MohamedNana BANGOURA