Prison de Dubreka: Charles Wright annonce des poursuites contre le traiteur

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Les vieilles habitudes ont la peau dure dit-on ! A la maison d’arrêt de Dubreka, les personnes en détention vivent l’enfer, en dépit de tous les investissements du département de la justice et des droits de l’homme de l’avis du patron dudit ministère. Outre la lenteur dans le traitement des dossiers judiciaires occasionnant parfois une surpopulation carcérale sans précédent, la prestation de la société de restauration, pour une bonne alimentation des détenus, laisse à désirer. Alors qu’ils ont droit à trois repas tous les jours, avec une variation alimentaire au quotidien, selon les termes du contrat avec le ministère, ces prisonniers ne bénéficient que d’un seul repas le jour. Pire, avec du riz d’une mauvaise qualité. C’est du moins, le constat fait par le garde des Sceaux le mardi 30 janvier 2024.

Les prisonniers qu’il a interrogés lui ont dit qu’ils n’ont droit qu’à un seul repas le jour. Pourtant un comité de dégustation composé d’agent de santé, d’autorités administratives de magistrats avait été mis en place. Malheureusement, ce comité brille par son absence sur le terrain.

« Avec les entreprises de restauration, il y a beaucoup de manquements. Les personnes en détention doivent manger trois fois par jour, ils doivent avoir la variation alimentaire. Mais ils n’ont qu’un seul repas, comment comprenez-vous cela ? Quand nous regardons, ce sont les mêmes problèmes. Il y a une section d’alimentation que nous allons déployer dans toutes les structures des établissements pénitentiaires, qui va veiller sur ce que les détenus mangent. J’ai dit aux magistrats de continuer les inspections de ne pas abandonner les détenus. Ils ont droit à trois repas, ils ont droit à la variation alimentaire, ce sont des êtres humains comme nous (…) Du côté de Dubreka, la dame qui a bénéficié du contrat pour la restauration. Elle est poursuivie, elle va être traduit devant le tribunal pour tous ces manquements. Il faut qu’il y ait des poursuites et des sanctions »,a martelé Charles Wright.

En insistant sur la lenteur des dossiers, le ministre d’État a signalé qu’il est inadmissible qu’un magistrat ait 300 dossiers qui ne sont pas évacués. Et pour changer la donne, le garde des Sceaux n’exclut pas de faire déplacer son bureau pour l’intérieur du pays.

«A Dubreka, un magistrat peut avoir 300 dossiers, c’est du jamais vu ; j’ai dit au magistrat, il faut travailler, moi je travaillais à Dubreka jusqu’à 00h. Il faut aimer son métier (…) A un moment donné, moi je vais faire déménager mon bureau à l’intérieur du pays »,a-t-il lancé.

Si le constat n’est pas reluisant à Dubreka, à Boké et à Boffa, Charles Wright se dit satisfait du travail fait par les magistrats et le traitement des détenus, qui ont d’ailleurs salué leurs efforts. Il a également apprécié le bon rapport entre les magistrats et les autorités administratives des deux localités tout en précisant qu’il tient fermement à l’indépendance de la justice.

Mais à Boké, la prison civile est exiguë. Le ministre d’Etat a annoncé la construction d’une autre dans un bref délai.

Enfin, au cours de cette mission d’inspection, le ministre d’État a demandé aux procureurs d’initier des visites dans les services de police judiciaire, car dit-il : « les gens ne doivent pas se voir priver de leur liberté dans des mesures de garde-à-vue qui ne respectent pas les délais légaux », a-t-il instruit.

Faut-il, le rappeler, cette mission a commencé par la visite du chantier de construction du palais de justice de Dubreka où le ministre Wright a salué l’état d’avancement des travaux.

Mosaiqueguinee.com

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