Alors que les 577 nouveaux députés sont connus, ces derniers doivent désormais élire le président de l’Assemblée nationale, le 18 juillet prochain, à l’occasion de la première séance publique de la XVIIe législature. Plusieurs candidats, déclarés ou non, sont dans la course pour être élus.
Un poste-clé. Le 18 juillet prochain, les 577 nouveaux députés français devront élire le président ou la présidente de l’Assemblée nationale pour succéder à Yaël Braun-Pivet. Cette élection, qui se déroule à bulletin secret, doit nommer, à la majorité absolue des suffrages exprimés, le quatrième personnage de l’État, responsable du bon fonctionnement de l’Assemblée nationale.
Si aucune majorité absolue n’est obtenue à l’issue des deux premiers tours du scrutin, un troisième tour est organisé et la majorité relative suffit pour élire un candidat. En cas d’égalité de suffrages, «le plus âgé candidat est élu», selon le site de l’Assemblée.
Le président de l’Assemblée nationale dispose d’un rôle majeur dans la vie politique française. Il est à la fois responsable de l’organisation du travail parlementaire avec la direction des débats et le choix des ordres du jour, mais aussi garant de l’application du règlement, de la discipline et du respect des députés entre eux dans l’Hémicycle. Le président de l’Assemblée nationale nomme par ailleurs un membre du Conseil constitutionnel lors de chaque renouvellement triennal de ce dernier.
YAËL BRAUN-PIVET ET SANDRINE ROUSSEAU CANDIDATES
À ce stade, plusieurs candidats se sont officiellement déclarés pour le poste : c’est le cas de Yaël Braun-Pivet, qui a affirmé ce mardi sur France Inter, qu’elle serait candidate à sa propre succession à la présidence du Palais Bourbon.
C’est aussi le cas de Sandrine Rousseau. En effet, la députée écologiste a indiqué ce mardi qu’elle «aimerait bien» présider la nouvelle Assemblée nationale issue des législatives. «Je pense que je respecterais bien plus les équilibres démocratiques que cela n’a été fait jusqu’à présent», a-t-elle assuré au micro de Sud Radio.
Sandrine Rousseau pourrait bien bénéficier de la majorité relative obtenue par le Nouveau Front populaire, avec 182 sièges, pour se faire élire au troisième tour, à moins qu’une coalition ne se dessine entre les autres forces en présence à l’Assemblée. Malgré les appels à répétition des membres de la coalition présidentielle, Laurent Wauquiez, tout juste élu à la tête du groupe de «la droite républicaine», a toutefois déjà annoncé que ses députés ne participeraient à «aucune coalition».
Si aucune coalition ne semble possible, en l’état actuel, c’est bien un membre de Nouveau Front populaire qui a de grandes chances de devenir président de l’Assemblée nationale. À ce stade, deux profils sortent du lot : celui de l’ancien président de la République, François Hollande, et celui de l’ex-présidente des écologistes à l’Assemblée, Cyrielle Chatelain.
Si François Hollande pourrait bien faire valoir ses anciennes fonctions et son expérience politique pour s’affirmer comme un candidat crédible pour faire consensus au sein de la gauche, la députée de l’Isère Cyrielle Chatelain semble avoir aussi de nombreux arguments pour séduire ses pairs.
En 2022, lors de sa première campagne des législatives sur la 2e circonscription iséroise, elle était encore inconnue du grand public. Mais la jeune femme, portée par la Nupes et le solide ancrage territorial de son suppléant Alban Rosa, avait été élue députée, juste avant de prendre la tête du groupe EELV à l’Assemblée nationale.
Ancienne conseillère du président de la Métropole grenobloise, Christophe Ferrari, membre de l’équipe d’Eric Piolle pendant la primaire écologiste, elle a vite pris ses marques au Palais Bourbon, jusqu’à se faire connaître et apprécier de l’ensemble des forces de gauche, aujourd’hui unies dans le Nouveau Front populaire. Dans ces conditions, Cyrielle Chatelain pourrait tirer son épingle du jeu et obtenir ce poste à responsabilité, devenant ainsi la quatrième personnage de l’État.