Pour la Guinée de demain : Réfutation éclairée et plaidoyer pour le « OUI » (Par Moussa Tatakourou Diawara)

il y a 3 heures 30
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La communication politique du président du Bloc libéral ce 1er septembre 2025, a nécessairement retenu mon attention. Dans un débat démocratique, toutes les voix méritent d’être écoutées. Cependant, lorsque des arguments, fondés sur des approximations et des contre-vérités, sont présentés à l’opinion publique, il devient un devoir de rétablir la vérité des faits. C’est dans cet esprit constructif et respectueux qu’en tant que citoyen guinéen, j’apporte les clarifications suivantes, afin que l’électorat guinéen puisse se forger une opinion éclairée à quelques semaines du référendum constitutionnel historique du 21 septembre.

M. Millimouno a employé des termes forts et alarmistes, qualifiant le projet de « coup d’État constitutionnel ». Cette rhétorique, spectaculaire, ne résiste pas à l’examen minutieux du texte.

La réalité constitutionnelle est tout autre : ce projet institue, au contraire, un équilibre des pouvoirs renforcé. Il ne s’agit pas de concentrer les pouvoirs, mais de les encadrer. Pour la première fois, une Cour constitutionnelle indépendante est créée pour veiller au respect de la Constitution et des droits fondamentaux. Une Cour des comptes aux pouvoirs élargis sera le garant d’une gestion transparente des deniers publics. Enfin, et c’est une innovation majeure, les articles 160 jusqu’à 163, introduit un mécanisme clair et strict de révocation du Président de la République pour « haute trahison ». Quant au mandat de 7 ans, il s’inscrit dans une tradition républicaine et est strictement limité à deux mandats, mettant fin aux ambiguïtés et aux interprétations extensives du passé.

Poursuivant, affirmer que ce texte ignore les préoccupations des Guinéens est méconnaître sa substance même. Ce projet est profondément social et progressiste, bref une constitution qui rassemble et ressemble au peuple vaillant de Guinée.

Il ancre dans le marbre de la Loi fondamentale des avancées cruciales : la gratuité de l’éducation de base (Article 21), le droit à la santé avec l’ambition d’un système universel (Article 22). Loin d’être ignorées, les préoccupations socio-économiques sont érigées en principes constitutionnels que tous les gouvernements devront respecter.

Le processus qualifié de « non inclusif » est, en réalité, le plus large exercice de consultation jamais mené dans notre histoire constitutionnelle. Les citoyens à travers tout le territoire, les organisations de la société civile (syndicats, associations, ONG) ont été étroitement associées aux travaux techniques à travers les plateformes digitales dédiées. Enfin, le projet a été publié intégralement dès juillet 2025 pour un débat public transparent, bien avant le scrutin. Ce processus mérite d’être salué, non dénigré.

Au-delà des polémiques, ce projet porte des innovations majeures qui ont été passées sous silence notamment :

· Protection renforcée des droits : Il inscrit l’interdiction de la peine de mort (Art. 😎, reconnaît spécifiquement les droits des personnes handicapées (Art. 27) et fait de la protection de l’environnement un devoir constitutionnel (Art. 30).

· Modernisation institutionnelle : La création d’un Sénat assurera une meilleure représentation des territoires. La décentralisation est renforcée par le transfert effectif de compétences aux régions. Un organe technique indépendant de gestion des élections est constitutionnalisé dans le sous-titre 3.

· Stabilisation politique : Le texte prévoit une transition clairement définie et limitée, une commission électorale indépendante et des mécanismes de crise pour éviter tout blocage institutionnel.

L’analyse du discours de M. Millimouno révèle des incohérences fondamentales. Il appelle à voter « NON » tout en participant au processus électoral qu’il qualifie d’illégitime. Il dénonce la durée du mandat mais reste muet sur une alternative concrète. Il critique sans relâche sans jamais reconnaître une seule des avancées démocratiques du texte.

Surtout, son camp, le Bloc Libéral, ne propose aucun projet constitutionnel alternatif, aucun calendrier crédible pour clore la transition et aucune solution pour la stabilisation institutionnelle du pays. Le « NON » est un vote de rejet sans perspective.

Pourquoi voter « OUI » le 21 septembre ?

Le 21 septembre, il ne s’agira pas de voter pour un homme, mais pour un pacte républicain pour l’avenir de la Guinée.

· Voter OUI, c’est choisir la stabilité pour clore définitivement la période de transition et offrir un cadre juridique stable aux investissements et au développement.

· Voter OUI, c’est choisir le progrès démocratique avec le renforcement des contre-pouvoirs, la protection des droits et une meilleure représentation.

· Voter OUI, c’est offrir un avenir aux générations futures en leur garantissant par la Constitution l’accès à l’éducation, à la santé et à un environnement protégé.

La montée au créneau M. Faya Millimouno, habile dans sa forme, pêche par son fond : un argumentaire passionné mais dépourvu de rigueur factuelle et de vision constructive. Aucune Constitution n’est parfaite, mais celle qui nous est proposée représente une avancée décisive et consensuelle. J’en appels à la sagesse et à la responsabilité des Guinéens, d’étudiez le projet de Constitution, disponible dans son intégralité et surtout d’être vigilants face aux discours alarmistes qui n’offrent aucune alternative.

Le 21 septembre, faisons le choix de la raison contre la passion, de l’avenir contre le passé, de l’unité contre la division.

Votons « OUI » pour une Guinée stable, démocratique et prospère.

Vive la Guinée constitutionnelle ! Vive la démocratie !

Moussa Tatakourou Diawara

Directeur Général de l’ORASPC

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