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S’extraire du lent délitement du climat politique dans le pays, échapper aux critiques à propos d’une éventuelle complaisance au mieux, ou complicité au pire, le CNT scrute les meilleures options sans trop se livrer en conjectures.
La tenue, en début de semaine, d’une session extraordinaire, n’est pas loin de cette démarche.
L’ordre du jour, le seul, d’ailleurs, de cette session extraordinaire, c’était le débat sur le projet de constitution. Et elle a eu lieu loin des regards indiscrets de la presse, désormais volontiers prudente par ces temps qui courent, une prudence qui flirte avec l’autocensure.
Ladite session a eu lieu également avec des conseillers à peine palpés à la rentrée, à la recherche d’appareils qui pourraient trahir la discrétion autour du sujet.
En effet, le CNT nous donne l’occasion de soulever à nouveau ce truisme. Autant de précautions prises, amènent à s’interroger sur les éléments disruptifs qu’on y a glissés et qui peuvent à nouveau enflammer le débat, pourtant assez calme et maitrisé par les militaires au pouvoir.
Là-bas, on finit par se résoudre qu’il faut se garder d’engager une nouvelle polémique après celle qui a agité tout le pays – ce qu’on ne veut pas au sommet de l’Etat- suite aux bribes que le Président de l’institution, Dr Dansa Kourouma, nous a livrées dans son discours lors de l’assemblée générale des parlementaires de la francophonie.
« C’est du dilatoire ce que fait le CNT. On nous a trop rabâchés les oreilles avec cette histoire de constitution. Ils feront mieux de ne plus communiquer sur ça, tellement qu’il y a eu assez de rendez-vous ratés », vitupère un opposant.
Loin de ce commentaire caustique, la réalité est que le CNT avance sur ce sujet tel un funambule. Ne pas se précipiter de tout évacuer, alors qu’on ne connait pas le nouvel agenda de l’organisation du referendum. Quand le Premier ministre fait planer le doute quant à l’organisation cette année du référendum, son ministre porte-parole du Gouvernement, quant à lui, dans une interview en Pular décryptée par nos confrères du Djely, s’interroge sur la nécessite d’organiser les élections.
Selon Ousmane Gaoual Diallo, le plus important, c’est de construire des routes et d’autres infrastructures, notamment scolaires et sanitaires dans un pays qui manque de tout.
Cette logique doit être aussi celle qui prélaverait au sommet, chez ceux qui sont allés à la « mort » le 05 septembre 2021, pour dit-on, libérer le pays. Priorité aux projets d’infrastructures, et le pays est partout en chantier.
C’est pourquoi, peut-on en conclure, le CNT marche tel un funambule pour éviter tout désagrément qui va lui faire perdre son statut et ses privilèges.
Mognouma