Cas flagrants de discrimination à l’hôtel Noom et au Palm Camayenne- “Je suis voilée, musulmane guinéenne… et fatiguée d’être exclue dans mon propre pays”

il y a 6 heures 32
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🔴 𝐋𝐞𝐭𝐭𝐫𝐞 𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐭𝐞 𝐚𝐮 𝐆𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐠𝐮𝐢𝐧𝐞́𝐞𝐧
À l’attention de :
Monsieur le Ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat
Monsieur le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme
Monsieur le Secrétaire Général des Affaires religieuses
Madame la Ministre de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables
Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement
Et à l’ensemble des défenseurs des droits et libertés publiques en République de Guinée
𝐉𝐞 𝐦’𝐚𝐩𝐩𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐒𝐢𝐝𝐢𝐛𝐞́.
Je suis Guinéenne.
Je suis musulmane.
Je suis voilée.
Et je suis fatiguée.
Fatiguée d’être pointée du doigt.
Fatiguée d’être suspectée.
Fatiguée d’être exclue, ignorée, méprisée dans le pays qui m’a vue naître.
Il y a quelques jours, avec mes sœurs, nous avons décidé de vivre un moment simple, paisible :
 𝐝𝐢̂𝐧𝐞𝐫 𝐚̀ 𝐥’𝐡𝐨̂𝐭𝐞𝐥 𝐍𝐎𝐎𝐌 𝐝𝐞 𝐂𝐨𝐧𝐚𝐤𝐫𝐲. Un buffet, une sortie entre femmes, un instant de vie ordinaire. Nous avons payé l’entrée. Aucune remarque, aucun avertissement. Mais à peine le paiement effectué, on m’a informée que je ne pourrais pas entrer. Pourquoi ? Parce que je porte le niqab.
Parce que je couvre mon visage, comme d’autres couvrent leurs cheveux, leurs bras, leurs convictions.
On m’a sommée de le retirer, ou de partir. Sans remboursement.
On m’a même déclaré que “𝐥𝐞 𝐧𝐢𝐪𝐚𝐛 𝐧’𝐞𝐬𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐫𝐞𝐜𝐨𝐦𝐦𝐚𝐧𝐝𝐞́ 𝐩𝐚𝐫 𝐥’𝐢𝐬𝐥𝐚𝐦”.
Depuis quand les réceptionnistes sont-ils devenus des guides religieux ? Depuis quand les établissements privés ont-ils le droit d’imposer une lecture personnelle de la foi ?
Surtout : 𝐝𝐞𝐩𝐮𝐢𝐬 𝐪𝐮𝐚𝐧𝐝, 𝐞𝐧 𝐆𝐮𝐢𝐧𝐞́𝐞, 𝐫𝐞𝐟𝐮𝐬𝐞-𝐭-𝐨𝐧 𝐥’𝐚𝐜𝐜𝐞̀𝐬 𝐚̀ 𝐮𝐧𝐞 𝐟𝐞𝐦𝐦𝐞 𝐚̀ 𝐜𝐚𝐮𝐬𝐞 𝐝𝐞 𝐬𝐚 𝐩𝐫𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐫𝐞𝐥𝐢𝐠𝐢𝐞𝐮𝐬𝐞 ?
Je pose publiquement ces questions et j’attends des réponses :
Une femme voilée a-t-elle encore le droit de circuler librement dans ce pays ?
L’Hôtel NOOM a-t-il agi conformément à la loi guinéenne ?
La Guinée reste-t-elle une République laïque qui garantit les libertés de croyance à tous ses citoyens ?
Pourquoi le corps de la femme musulmane reste-t-il toujours une cible de suspicion et de contrôle ?
Je n’ai enfreint aucune loi.
Je n’ai agressé personne.
Je suis simplement une citoyenne, croyante, attachée à sa dignité.
Et je ne suis pas seule.
𝐀̀ 𝐥’𝐡𝐨̂𝐭𝐞𝐥 𝐏𝐚𝐥𝐦 𝐂𝐚𝐦𝐚𝐲𝐞𝐧𝐧𝐞, 𝐝𝐞𝐬 𝐟𝐞𝐦𝐦𝐞𝐬 𝐯𝐨𝐢𝐥𝐞́𝐞𝐬 𝐨𝐧𝐭 𝐞́𝐠𝐚𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐞́𝐭𝐞́ 𝐫𝐞𝐟𝐨𝐮𝐥𝐞́𝐞𝐬. 𝐋𝐞 𝐦𝐨𝐭𝐢𝐟 ? “𝐋’𝐮𝐧𝐞 𝐝’𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐚𝐮𝐫𝐚𝐢𝐭 𝐯𝐨𝐥𝐞́ 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐞 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐞́.”
Doit-on rappeler le caractère absurde — et illégal — de cette généralisation ?
Si une femme non voilée avait commis un vol, aurait-on interdit l’entrée à toutes les femmes non voilées ?
Non.
Ce n’est pas une règle.
C’est une discrimination ciblée.
🛑 𝐉’𝐚𝐩𝐩𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐥𝐞 𝐆𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐠𝐮𝐢𝐧𝐞́𝐞𝐧 𝐚̀ 𝐬𝐨𝐫𝐭𝐢𝐫 𝐝𝐮 𝐬𝐢𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞.
Car le silence, ici, devient complice.
𝐍𝐨𝐮𝐬 𝐞𝐱𝐢𝐠𝐞𝐨𝐧𝐬 𝐮𝐧𝐞 𝐩𝐫𝐢𝐬𝐞 𝐝𝐞 𝐩𝐨𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐜𝐥𝐚𝐢𝐫𝐞 :
𝐋𝐞𝐬 𝐟𝐞𝐦𝐦𝐞𝐬 𝐦𝐮𝐬𝐮𝐥𝐦𝐚𝐧𝐞𝐬 𝐯𝐨𝐢𝐥𝐞́𝐞𝐬 𝐨𝐧𝐭-𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐜𝐨𝐫𝐞 𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐩𝐥𝐚𝐜𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐥𝐢𝐞𝐮𝐱 𝐩𝐮𝐛𝐥𝐢𝐜𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐞 𝐩𝐚𝐲𝐬 ?
Nous ne nous tairons plus.
Nous ne nous cacherons plus pour vivre notre foi.
Et à ceux qui pensent que “sortir, aller au restaurant” est interdit à la femme musulmane, nous disons : vous êtes dans l’ignorance. L’Islam ne nous interdit ni la vie, ni la liberté, ni la dignité.
Ce combat n’est pas seulement religieux.
Il est 𝐜𝐢𝐭𝐨𝐲𝐞𝐧.
Il est 𝐟𝐞́𝐦𝐢𝐧𝐢𝐧.
Il est 𝐠𝐮𝐢𝐧𝐞́𝐞𝐧.
Tant qu’une seule femme en Guinée devra choisir entre sa foi et sa liberté, alors aucune de nous ne sera réellement libre.
🕊 𝐀̀ 𝐪𝐮𝐚𝐧𝐝 𝐮𝐧𝐞 𝐆𝐮𝐢𝐧𝐞́𝐞 𝐨𝐮̀ 𝐭𝐨𝐮𝐭𝐞𝐬 𝐬𝐞𝐬 𝐟𝐢𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐬𝐞𝐫𝐨𝐧𝐭 𝐫𝐞𝐬𝐩𝐞𝐜𝐭𝐞́𝐞𝐬 — 𝐯𝐨𝐢𝐥𝐞́𝐞𝐬 𝐨𝐮 𝐧𝐨𝐧 ?
📍Conakry, le 7 juin 2025
✍🏽 𝐌𝐦𝐞 𝐒𝐚𝐫𝐚𝐭𝐚 𝐒𝐢𝐝𝐢𝐛𝐞́

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