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nadine Bari, la franco guinéenne championne de la lutte pour la vérité sur les disparus lors des purges de la Révolution s’est éteinte paisiblement en Ile de la Réunion cette nuit entourée de sa famille.
Telle est l’information que Guinéenews a obtenu de sources proches de la famille.
Née en 1940 en France, elle rencontre un étudiant guinéen, Abdoulaye Djibril Bari, qu’elle épouse. Titulaire d’un doctorat en droit à la Sorbonne2 elle rejoint son mari reparti vivre en Guinée juste après l’indépendance de ce pays qui a dit Non au référendum proposé par DeGaulle.
Arrivé à Conakry en 1963 pour participer à la construction de la jeune république, Nadine Bari travaille pour l’ONU et son mari au Ministère des affaires étrangères. Mais suite à la dérive dictatoriale du nouveau régime, son mari renvoie Nadine Bari et ses quatre enfants en France avec l’intention de les rejoindre plus tard.
Mais Abdoulaye sera arrêté, torturé et « disparait » en août 1972 sur le chemin de la Côte d’Ivoire par la police politique de Sékou Touré.
N’ayant pas des nouvelles de son mari, Nadine Bari crée l’Association de familles françaises de prisonniers politiques en Guinée (AFPPG) et tape à toutes les portes en France et en Europe. Elle devient « le grain de sable » – qui sera le titre de son premier livre – qui empêche la réconciliation franco guinéenne d’occulter le sors des milliers de disparus dans les geôles de Sékou Touré. En 1982, elle refuse publiquement de serrer la main de Sékou Touré lors de sa première visite officielle en France.
Nadine Bari retournera définitivement en Guinée et militera dans l’Association des Victimes du Camp Boiro (AVCB) et d’autres associations caritatives et de droits de l’homme. Elle est auteure de plusieurs ouvrages dont « Chroniques de Guinée : essai sur les années 1990 », « Le cri de la Mangouste ». Le film « Hier encore je t’espérais toujours » prisé au festival de Montréal.
Nadine Bari est décédée à l’âge de 83 ans et la Guinée perd une autre bibliothèque.
Sa disparition tragique est une immense perte pour l’Association des victimes du Camp Boiro (AVCB) qui voit ses premiers membres partir un à un depuis quelques années.
Dans une interview accordée à Guineenews en 2018, elle disait : « «Je ne suis pas très optimiste ni sur ce qui s’est passé ni sur ce que peut se passer maintenant [en Guinée]. Je pense qu’il y a beaucoup à faire pour réconcilier les Guinéens non pas entre eux, ils le sont, mais entre les gouvernants et les Guinéens. Je pense que c’est ça une pierre d’achoppement pour l’avenir». Et si l’hsitoire est en train de lui donner raison ?
Lire l’intégralité de l’interview ici