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Si de nombreuses femmes sont aujourd’hui adulées et occupent de hautes fonctions, ce n’est pas le cas d’autres qui tirent le diable par la queue. C’est le cas de Madame Mahomet Fangahara, fabricante de nattes traditionnelles, dans la ville de N’zérékoré, veuve et mère de nombreux enfants. Dans un entretien accordé à l’équipe de Guineematin.com basée dans la préfecture, la bonne femme est revenue sur ses difficultés dans la pratique de son métier avant d’interpeller les autorités.
La natte est généralement faite de paille, de roseaux ou de matières filamenteuses. Sa confection est un parcours du combattant, avec d’énormes difficultés pour l’obtention de la matière première.
Rencontrée ce lundi 4 mars 2024, à quelques jours de la fête internationale des droits des femmes, dans son domicile au quartier Wessoua de N’Zérékoré, dame Mahomet Fangahara, a expliqué le difficile processus.
Selon dame Mahomet FANGAHARA, c’est grâce à ce métier, menacé de disparition dans la localité, qu’elle arrive à soutenir ses enfants et à former d’autres femmes indigentes. « J’étais encore enfant lorsque ma mère m’apprenait à faire des nattes. A chaque fois qu’on partait au champ pour la coupure des branches, on pouvait même passer des nuits dans les forêts, juste pour trouver ces branches. Cela n’a pas été facile pour moi, surtout quand j’ai perdu ma mère. Pour faire la natte, je partais couper la matière première au champ. Une fois fini de fabriquer les nattes, je les vendais afin que les enfants puissent manger et payer leur scolarité. Le jour où mon mari est décédé, j’avais perdu espoir, car c’est lui qui me donnait le courage et m’aidait à couper les branches de la natte. Mais, j’ai repris le courage de faire mon travail pour subvenir aux besoins de ma famille. J’avais six enfants, mais malheureusement, j’ai perdu aussi l’un d’entre eux suite au décès de leur père. Les autres ont fini les études, mais jusqu’à présent, ils n’ont pas de travail. C’est dans ce travail que j’ai fait inscrire mes enfants à l’école et jusqu’à ce qu’ils finissent les études aujourd’hui », a-t-elle expliqué.
Parlant des difficultés rencontrées, dame Mahomet FANGAHARA a fait savoir qu’elles sont nombreuses. « Les difficultés dans ce travail sont très énormes. Maintenant que je n’ai plus de mari, je suis obligée de faire tout mon possible pour que les enfants puissent manger et étudier. Pour couper les branches et les transporter, c’est très compliqué. Les lieux sont très distants et montagneux. Parfois, quand je parcours la montagne, je tombe et je me blesse. C’est la raison pour laquelle j’ai des maux de reins et mes yeux ne voient plus comme avant. Ce qui fait que je ne parviens plus à bien faire ce métier », a-t-elle révélé.
Pour finir, la veuve interpelle les autorités. « Je lance un appel solennel aux autorités, de nous soutenir, de m’assister matériellement et financièrement. Parce que de nos jours, les femmes souffrent. Quand elles perdent leurs maris, c’est à elle de s’occuper de la famille. Sur ce, on prie les autorités de nous assister sur tous les plans et de créer de l’emploi pour nos enfants qui ont fini les études, mais qui sont à notre charge… ».
De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah, Joseph Goumou et Georges Boniface Haomou pour Guineematin.com
Tel : +224620166816/666890877
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