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Veuve de son état et mère de 5 enfants, tous à sa seule charge, Mme Hélène Sagno, pour tirer son épingle du jeu et subvenir à ses besoins, a décidé de s’investir dans l’extraction du sable le long du fleuve Diani, dans la sous-préfecture de N’Zébéla, à N’zérékoré. La pratique de cette activité, qui demande force physique et agilité, considérée comme métier d’homme, ne décourage pas la brave dame, décidée à se tirer d’affaires dans une conjoncture de plus en en plus compliquée. Rencontrée par la rédaction de Guineematin.com basée dans la préfecture, madame Hélène Sagno est revenue sur ses motivations et ce qu’elle tire comme bénéfices de son activité d’extraction de sable.
« J’ai choisi ce métier pour chercher la dépense de mes enfants. J’ai cinq (5) enfants et mon mari est décédé, tout comme mon père et ma mère. Je ne veux pas abandonner mes enfants pour aller n’importe où, pour me vendre ou salir mon image ou ma réputation. C’est pourquoi je suis venue ici », explique d’entrée dame Hélène Sagno.
Partie de rien, aujourd’hui la dame a même des employés. « Comme ce lieu est un endroit où tout le monde vient pour chercher son besoin personnel, je me suis dit aussi que je peux venir extraire du sable et le vendre à ceux qui veulent construire des maisons ou autres. Cela, pour me permettre de gagner la nourriture et satisfaire les besoins de mes enfants. Je n’aime pas m’endetter, je n’aime pas aussi, pour n’importe quelle raison, faire la prison. Je préfère être là et extraire le sable pour que les gens achètent. J’ai maintenant 10 employés ici. Ils travaillent pour moi et je les paie en fonction de leur activité. Je suis à ma 7ème année dans ce travail. Même quand le sable est en manque à N’Zérékoré, ou un peu partout, les gens viennent ici, ils peuvent trouver le sable avec moi », a fait savoir la mère de famille.
Parlant des difficultés qu’elle rencontre dans l’exercice de son travail, la veuve parle de manque de matériels de travail et du climat parfois hostile. « Je suis dans cette activité depuis sept (7) ans. Je n’ai pas été scolarisée et on ne m’a pas envoyé dans un atelier pour apprendre un métier. Il y a, par moment, beaucoup de choses qui se dressent devant moi, notamment le cas de pirogue qui est notre principal outil de travail. Très souvent, nos pirogues de transport du sable sur le fleuve tombent en panne. Cela nous retarde et nous fait dépenser. Aussi, nous sommes exposés à la fraîcheur et au froid, parce que tout le temps, nous sommes dans l’eau. De l’autre côté aussi, nous souffrons pendant les périodes hivernales, car c’est un moment d’inondation. L’eau augmente de nid et de débit. C’est une activité à grande énergie physique », indique Hélène Sagno.
Par ailleurs, dame Hélène Sagno déclare ne compter que sur son travail pour subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants. Elle appelle aussi les autres femmes à faire preuve de responsabilité. « Aujourd’hui, mon message à l’endroit de toutes ces femmes qui m’écoutent, c’est de porter le vrai manteau de responsabilité. Même en étant veuve ou orphelin, on peut se faire une place d’honneur. Je dis à toutes ces femmes de ne pas se laisser à la portée de tout. Elles peuvent faire autant que les hommes, juste en prenant leurs responsabilités. Certes, l’aventure est bonne, mais assez risqué… Pour moi et pour les autres femmes qui sont comme moi, je demande à l’Etat un soutien matériel et financier pour nous aider à entreprendre », a-t-elle lancé.
De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah, Jean David Loua et Joseph Goumou pour Guineematin.com
Tél. : (+224) 620-16-68-16/ 666-89-08-77
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