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Notre rédaction s’est rendue ce lundi 26 mai à Tombolia, dans la banlieue de Conakry, à la rencontre de Moussoukoura Traoré, une mère brisée par la douleur. Sa fille unique, Tewa Mariam Condé, a été sauvagement assassinée à Bamako, en République du Mali, où elle travaillait dans un restaurant.
Entre larmes, silences pesants et sanglots étouffés, Moussoukoura nous a livré depuis son modeste domicile un témoignage profondément bouleversant.
« Mon enfant est décédée à Bamako, au Mali. Elle travaillait dans un restaurant là-bas. C’est elle qui faisait tout pour moi. Elle était mon seul et unique enfant. Son corps est de retour… Elle était tout pour moi. Je suis handicapée, mon mari est décédé depuis longtemps. Je n’ai rien. Elle a laissé un enfant (un garçon). Comment vais-je l’élever ? Ma fille est allée en aventure à cause de moi », a-t-elle raconté, la voix brisée.
Dans cette voix éteinte par le chagrin, on perçoit le poids de la solitude. Moussoukoura Traoré, en situation de handicap, vivait entièrement grâce au soutien de sa fille. Aujourd’hui, en plus du deuil, elle doit faire face à une nouvelle réalité : élever seule le petit-fils que Tewa Mariam a laissé derrière elle.
La nouvelle du décès a été aussi brutale que le choc émotionnel qu’elle a provoqué.
« Comment j’ai appris sa mort ? Ce sont ses amis qui m’ont appelée. Ils ne savaient pas que j’étais sa mère. Ils me demandaient de leur fournir des informations sur sa filiation. Quand je leur ai donné les noms de son père et de sa mère, ils m’ont dit de prendre courage, que la personne concernée était décédée. J’ai crié, je suis tombée… Les voisins sont venus me secourir. »
Moussoukoura explique qu’elle ne dispose que de très peu d’informations sur les circonstances exactes de la mort de sa fille. Tout ce qu’elle sait, c’est que Tewa aurait été poignardée par des bandits le dimanche de sa mort.
Grâce à l’intervention de l’ambassade de Guinée au Mali, le corps de la jeune femme a pu être rapatrié en Guinée, un geste que la mère éplorée tient à saluer avec émotion.
« C’est l’ambassadeur de Guinée au Mali qui nous a aidés pour le rapatriement du corps. Ce sont eux qui ont pris tous les frais en charge. Je leur dis merci. En même temps, je demande aux autorités de m’aider. Sinon, moi aussi, je n’aurai pas longue vie, car je n’ai plus personne pour me soutenir, ni pour soutenir l’orphelin qu’elle m’a laissé. »
Dans cette maison silencieuse où flotte encore l’odeur de l’encens et le souvenir d’un dernier adieu, Moussoukoura Traoré attend désormais une aide, une main tendue. Elle ne demande pas grand-chose : juste de quoi survivre, et offrir un avenir à l’enfant de Tewa Mariam Condé.
La défunte sera inhumée ce mardi 27 mai, à Conakry.
Christine Finda KAMANO
L’article Moussoukoura Traoré dévastée par l’assassinat de sa fille à Bamako : “Mariam était mon unique enfant” est apparu en premier sur Mediaguinee.com.