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Âgée de 22 ans, Aïssata Camara est l’une des femmes carreleuses en République de Guinée. Après quatre tentatives au BEPC à Kankan sans succès, Aïssata Camara a pris le chemin de Conakry pour apprendre la pâtisserie. Mais, sa grande sœur lui proposera de faire le métier de carrelage. Au début, elle ne partageait pas cet avis ; mais, après quelques mois de formation, elle a commencé à avoir l’amour du métier.
Interrogée par une journaliste de Guineematin.com hier, mardi 5 mars 2024, Aïssata Camara est revenue sur ses débuts dans ce métier encore très dominé par les hommes.
« J’ai commencé ce métier presque en 2021. Au début, ce n’était pas mon choix, c’est ma grande sœur qui m’a encouragée. Elle m’a dit que si une femme fait ce genre de métier, elle aura beaucoup d’avantages. Mais, moi je n’étais pas pour. Je me suis limitée au BEPC, j’ai fait le brevet 4 fois, je n’ai pas eu. Avant, je vivais à Kankan, je suis venue à Conakry ici pour la formation de pâtisseries. Mais mon grand frère m’a dit qu’il a écrit mon nom dans un projet d’ENABEl et qu’il y a tout genre de métiers. Mon frère voulait que je choisisse le salon de coiffure, mais ma grande sœur voulait que je fasse le carrelage. Au début de la formation, on faisait des théories. Même si je n’aimais pas, mais je suivais quand-même. Et après deux mois, j’ai commencé à aimer. Quand j’ai commencé à aimer le métier, ma grande sœur me taquinait, elle me disait : Aicha, tu disais que tu n’aimais pas ce métier, mais je vois que tu commences à avoir l’amour pour ce métier. Et moi je répondais : oui, je n’aimais pas ce métier parce que beaucoup se moquaient de moi et me critiquaient en me disant que c’est un métier d’homme que j’ai choisi. Finalement quand les gens me critiquaient, je leur répondais que c’est ce métier là que j’ai choisi et que j’aimais bien. Au début, quand ma sœur m’a dit de choisir le métier de carrelage, je me suis enfui de la maison, ma mère s’est fâchée, elle m’a appelée au téléphone pour me dire de me retourner à la maison et faire le métier. J’ai donc exécuté, je suis rentrée à la maison et j’ai fait ce qu’elle m’a demandé de faire. Bon ma difficulté dans ce métier est que je n’ai pas de soutien financier, et dans ces genres de métiers, quand tu n’as pas de soutien financier, c’est difficile pour toi d’avancer. J’ai reçu mon diplôme en 2023, et depuis que j’ai reçu ce diplôme, je travaille avec les gens. Avant je travaillais avec mon maître, quand il gagne un contrat, il m’appelle et on travaille ensemble. Mais actuellement, mon maître aussi ne m’appelle plus depuis que je suis revenue de Kankan. A chaque fois que je l’appelle, il me dit demain, demain. Peut-être qu’il est fâché après moi, je ne sais pas. Moi je veux maintenant former ma propre équipe, c’est-à-dire créer ma propre entreprise. Mais actuellement je travaille avec un ami, il a gagné un contrat et il m’a appelé, je suis partie travailler. Comme c’est le début, et le début de toute chose n’est pas facile, pour le moment ce métier n’arrive pas à satisfaire tous mes besoins. Mais, je m’accroche quand même. Tout ce que moi je peux dire aux autres femmes qui ne font rien, il n’y a pas de métiers d’hommes, la femme peut faire tout. Quand on veut, on peut. Rester à la maison, ce n’est pas bon. Et attendre qu’on te donne, sortons dans ça. Montrons aux hommes que nous aussi on peut faire quelque chose. Quant au gouvernement, je leur demande humblement d’aider les femmes, en leur créant des emplois et en finançant leurs projets », a-t-elle indiqué.
Hassanatou Kanté pour Guineematin.com
Tel : 621937298
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