Mohamed 1 Camara condamné à 10 ans pour vol aggravé : le parquet de Kindia rompt le silence

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La condamnation de Mohamed 1 Camara à dix ans d’emprisonnement et au paiement de 5 000 000 GNF d’amende par le tribunal de Kindia, pour des faits de vol aggravé et abus de confiance portant sur des téléphones et de numéraires, a provoqué une vive indignation et soulevé de nombreuses interrogations au sein de l’opinion publique.

La peine jugée sévère par rapport aux faits reprochés a concentré le débat sur le visage humain de la justice guinéenne.

Selon le parquet « pour asseoir la conviction d’une juridiction avant de prononcer une condamnation conformément à la loi notamment l’article 497 du code de procédure pénale, de nombreux éléments sont pris en compte, notamment la personnalité du prévenu, les circonstances et lieux de commission de l’infraction poursuivie, la situation des victimes… »

« Si Mohamed 1 Camara n’est pas un repris de justice, il n’est pas non plus un « enfant de chœur. On ne commente pas une décision de justice, surtout pas sur les réseaux sociaux dit le dicton, d’autant plus que la décision prononcée est prévue par le législateur », a rappelé le parquet d’instance dans un entretien avec Mosaiqueguinee.com.

Malgré les appréciations souvent partielles de l’opinion, la personnalité et le modus operandi du prévenu suscitent des questions. Mohamed 1 Camara réside à Kamsar, dans la préfecture de Boké. C’est après avoir appris le décès de l’humoriste Moussa Koffoe qu’il aurait décidé de se rendre à Kindia pour commettre des vols, ciblant spécifiquement des personnes en détresse. Son intention était claire : alourdir davantage la souffrance de ces victimes, souligne le substitut du procureur.

Lors de son trajet de Kamsar à Kindia, Mohamed Camara n’avait que 63 000 GNF sur lui. Avec une partie de ce montant, il aurait emprunté une moto de son quartier pour se rendre au centre-ville, d’où il s’est ensuite dirigé vers Conakry. À court d’argent, il a fait escale à Dubréka et s’est rendu à l’hôpital préfectoral. Là, il a repéré une femme en détresse dont le fils avait été victime d’un accident. Il a proposé son aide à cette mère inquiète. Pour la rassurer, il n’a pas hésité à interpeller les médecins, qui, visiblement, tardaient à agir. Il leur aurait crié : « Prenez soin de cette femme ! Regardez que son fils est mourant. Vous ne faites rien. Si celui-ci meurt ici, vous serez les seuls responsables », les menaçant d’un ton ferme.

Cette mise en scène a suffi pour convaincre la dame de sa bonne foi. « Elle est convaincue que c’est une personne qui vient pour l’aider. Il cible le téléphone de cette dame. Mais ce téléphone n’est pas n’importe lequel pour la dame. Toute la fortune de la dame pour sauver la vie de son fils était dans ce téléphone. », a expliqué le substitut du procureur du tribunal de première instance de Kindia.

Lorsque la dame s’est rendue au laboratoire pour récupérer les résultats des examens de son enfant, Mohamed 1 Camara en a profité pour dérober le téléphone, avant de disparaître.

« Voici que la dame revient pour prendre son téléphone afin de payer les résultats du labo et de trouver des produits pour son fils mourant. Le téléphone est où ? Ce bon samaritain est où ? Cette personne qui l’aidait est où ? Elle sort dehors. Elle demande à ceux qui étaient dans la cour, elle décrit l’homme. Mais il est déjà parti. Parce que l’homme a dit à la fillette : « Attends-moi, mon commandant m’appelle. Je vais exécuter cet ordre. Je te reviens tout de suite », a-t-il poursuivi.

Depuis ce jour, ajoute le substitut, la pauvre dame, Fatoumata Camara peine à faire soigner son enfant, alité à l’hôpital dans un état très critique en raison de la malhonnêteté et de la méchanceté de Mohamed 1 Camara.

C’est pourquoi, le magistrat du parquet a lancé un appel poignant à ceux qui tentent de remettre en cause cette décision.

« Si vous êtes pour l’humain, si vous pensez que la décision de justice ne prend pas en compte le volet humain, je vous rappelle qu’une femme est aux côtés de son fils malade à l’hôpital par manque de moyens. Contribuez ou envoyez de l’argent là-bas. Parce que pour moi, la mort est encore plus dangereuse que la prison. Quel que soit le degré avec lequel la prison détruit la carrière d’un homme, la mort, elle, ne fait pas que détruire, elle met fin à une carrière, à une existence, à une vie, à de l’espérance, à de l’espoir, à toutes ses forces, à toutes ses aspirations. Elle met fin à tout. Donc j’estime qu’entre sauver une personne de la mort et sauver une personne de la prison, il est préférable par humanisme de sauver celle qui est au bord de la mort. », a lâché Jean Pierre Tolno qui avait requis la peine de 10 ans

Alhassane Fofana

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