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Ils sont cinq anciens employés au total. Houda Touré, Kerfala Traoré, Hawa Kourouma, Joséphine Kolikoro Dopavogui, Famoro Oularé. Ces désormais anciens travailleurs de la société de développement Nimba Guinée S.A.U sont aux trousses de leur employeur. Les premiers reprochent au second des faits de licenciement abusif. L’affaire est sur le point d’être portée devant le tribunal du travail dirigé par l’imperturbable juge Mohamed Diawara. A l’inspection générale du travail, les parties ne sont pas parvenues à un accord.
« Quand les faits se sont produits, on a saisi directement un cabinet d’avocats. On a été à l’inspection générale du travail. Les responsables de la société ont été convoqués. L’inspection générale du travail a œuvré, mais elle n’a pas eu gain de cause parce que les promesses qui ont été tenues de la part de l’entreprise par rapport au paiement de nos indemnités n’ont pas été respectées. Donc vu que l’entreprise n’a pas montré sa bonne volonté, l’inspection est en train de dresser un PV de non-conciliation. On va voir la suite avec le tribunal du travail », a déclaré Kerfala Traoré qui a révélé le différend.
Cet ancien responsable logistique de la société et ses collègues ont décidé de saisir le tribunal du travail pour disent-ils être rétablis dans leur droit. Ils veulent tous être indemnisés.
« Nous réclamons notre indemnisation par rapport à tout ce qui s’est passé et par rapport à la législation guinéenne et le code du travail. Nous réclamons notre indemnisation complète. On a travaillé presque le mois de janvier, ils ne nous ont pas payé ça. D’après les calculs de nos avocats, nos indemnisations s’élèvent à 42 700 dollars américains par personne concernant nous quatre. Et pour la responsable des ressources humaines, je ne connais pas parce que ça a été envoyé à titre personnel. Et elle était mieux payée que nous qui avions les mêmes salaires de base », a précisé Kerfala Traoré.
L’ex responsable logistique de la société de développement Nimba Guinée S.A.U soutient que lui et ses amis licenciés n’ont rien fait pour mériter ce licenciement intervenu il y a plus de trois mois.
« Selon eux, on a fait abandon de poste. Je me suis posé la question, comment comprendre ? On est au XXIe siècle, le PDG d’une entreprise envoie un mail le 21 janvier stipulant que les services de nous cinq ne sont plus requis au sein de la société. Le même jour, ils bloquent nos accès e-mails. Il nous retire tous les objets de l’entreprise. Mais cela ne nous a pas empêché d’aller au travail le 22. Le 23, il appelle son bras droit pour nous dire de dégager de ces bureaux. Le 24, il saisit un cabinet d’huissier pour aller prendre nos bureaux en photo pour colmater les choses. Vous ne pouvez pas demander une chose et son contraire. Vous demandez aux gens de quitter le 21 et comment voulez-vous qu’ils soient là-bas le 24 ?», s’est-il interrogé.
Dans cette affaire, tout est partie du licenciement de leur collègue du nom de Joséphine Kolikoro Dopavogui pour avoir retardé la liste et la nomenclature des engins de la société devant être déployés sur le site. Les autres licenciés disent avoir été frappés par le même fouet parce qu’ils se sont inquiétés du sort de leur collègue et ont tenté de trouver un compromis avec les responsables de l’entreprise pour les uns, et avec la maman du patron pour les autres.
La société réfute les accusations et charge ces ex employés.
Dans le souci de recouper l’information, nous avons pu entrer en contact avec un des responsables de la société de développement Nimba Guinée S.A.U. Il s’agit de Moussa Sylla, assistant de la coordinatrice de la société. Il a reconnu que tout s’est déclenché le 21 janvier 2025. La veille, les équipements de l’entreprise étaient aux frontières de Pamelap et de Kourémalé. Ils devaient être dédouanés dans un meilleur délai au risque de s’exposer au paiement des pénalités.
C’est ainsi, a-t-il poursuivi, qu’une ex-employée a été chargée de faire la liste de ces équipements-là pour qu’il y ait une conformité avec la douane. Ce travail a été fait, mais pas à la satisfaction du patron. Celui-ci se met en colère. Il a envisagé de licencier la personne à qui le travail avait été confié, en passant par la responsable des ressources.
« Le boss a envoyé un e-mail à la responsable des ressources humaines pour pouvoir demander à Joséphine Kolikoro son attitude et ses conséquences. Celle-ci a répondu qu’elle ne peut notifier cette décision de licenciement à Joséphine sans qu’elle n’ait les motifs sincères. Elle a catégoriquement refusé de faire ce qu’on lui a demandé. C’est ainsi que le boss leur a demandé de partir tous. Ils sont descendus et sont partis. Ils ont constitué un avocat. Ils sont allés à l’inspection générale du travail. Nous sommes allés là-bas. On a tout fait pour les rétablir dans leur droit. C’est dans ça que nous sommes restés, on a vu qu’ils ont commencé à parler de licenciement abusif sur les réseaux », a révélé Moussa Sylla.
Cet assistant de la coordinatrice de l’entreprise martèle. « Au début, le problème ne concernait qu’une seule employée. Pour lui, les quatre autres ont librement décidé d’abandonner leur poste et de partir en épousant la cause de leur collègue. Selon Moussa Sylla, le départ des cinq employés a causé à la société de développement Nimba Guinée S.A.U. une perte de plus de 220 mille dollars.
Par ailleurs, Moussa n’a pas peur d’apprendre que ses anciens collègues sont sur le point de saisir le tribunal du travail. L’entreprise serait très ravie parce qu’à ce niveau, le droit sera dit, estime Moussa Sylla. L’assistant de la coordinatrice informe qu’il n’y a aucune possibilité que les employés licenciés reviennent au sein de la société, même s’il y a médiation.
Sékou Diatéya