Milliers d’euros et patrons de presse : des commissaires de la HAC balancent tout !

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A la fin du séjour d’une mission de la Haute autorité de la communication (HAC) dans la région de Kankan, l’équipe s’est entretenue avec la presse locale. L’objectif de la mission est de faire le monitoring de proximité. Les trois commissaires sont revenus sur leurs constats alarmants, la série de suspension de médias et journalistes sur le plan national, l’origine des retraits des agréments de groupes de presse et la poursuite de suspension des médias.

Dans la savane guinéenne, plusieurs manquements sont constatés à Siguiri selon Ibrahima Tawel Camara commissaire à la HAC.

« Plusieurs radios évoluent  à Siguiri d’une manière clandestine avec tous les manquements que vous avez liés à l’éthique et à la déontologie. Ça se fait quotidiennement », déplore-t-il.

Pour lui, ce qui arrive aux médias actuellement était prévisible : « Nous sommes venus pour dire que la situation est inquiétante, pour la première fois depuis la création des radios privées en Guinée ; il y a des groupes de presse qui ont perdu leurs agréments, une première dans l’histoire. La haute autorité de la communication a vu cela venir, il y a cinq à six mois. Nous avons jugé nécessaire d’organiser au sein de la HAC, la rencontre avec toutes les rédactions, radios, télévisions que vous connaissez à Conakry. A tour de rôle, nous avons prodigué d’utiles conseils pour éviter ce que nous sommes en train de vivre aujourd’hui. »

« Au départ, la HAC a utilisé la méthode pédagogique pour réconcilier  les journalistes et les plaignants. Maintenant la donne a changé, ceux qui dérapent sont sanctionnés. Dieu seul sait le nombre de plaintes que nous recevons à la HAC par jour, mais au départ nous avons jugé utile d’utiliser la méthode pédagogique. Quand il y a problème, on appelle les deux partis pour régler la situation à l’amiable pour éviter la suspension ou la condamnation. Si vous regardez actuellement la donne a changé. Nous avons fait cela pendant plus de deux ans et finalement ce sont les journalistes eux-mêmes qui nous critiquaient pour dire que nous sommes une HAC incapable qui a peur de prendre de décisions contre les fautifs. Il y a certains journalistes qui sont en train de salir ce métier, un métier aussi noble. Nous avons changé le fusil d’épaule, on dit désormais, il faut plus passer par la méthode d’arrangement, il faut appliquer la loi. Et cette loi quiconque est fautif sera frappé conformément à la faute commise », se défend le commissaire de la HAC.

Ajoutant que «d’autres médias sont ciblés et la Haute autorité de la communication veille de près. Le non-respect de l’éthique et de la déontologie est récurrent. Des injures, des accusations fortuites et les vies privées de citoyens ne sont plus à l’abri en Guinée ».

Au cours de sa communication, Ibrahima Tawel  Camara est revenu sur l’origine du retrait des agréments  des médias.

 « On a conseillé ces patrons de presse, ils n’ont pas compris, les autorités ont commencé à  brouiller les ondes, ils n’ont pas compris, bloqué l’internet, ils n’ont pas compris, et finalement nous avons été mandatés de supprimer certains médias qui se disent grands sur le bouquet Canal, malgré tout d’autres ont trouvé la possibilité de contourner la décision autrement. D’où la naissance du retrait des agréments, c’est l’origine », nous apprend Ibrahima Tawel Camara

S’exprimant  sur le sujet, Djènè Diaby commissaire à la HAC  annonce une série  de suspensions de plusieurs médias notamment le groupe de presse « Evasion Guinée »  

« Les propriétaires, aujourd’hui, ont eu leur part. Ce qui est caché, nous le révélons. Chacun d’entre eux, les propriétaires, ont  reçu de l’argent à la présidence, en direct avec Mamadi Doumbouya, et ils ont signé. Ce que vous ne savez pas, c’est que lorsqu’ils ont reçu de l’argent avec le président, un autre directeur est allé à la présidence, par l’intermédiaire de Moussa Moïse SYLLA (actuel ministre de la culture), quand il est arrivé là-bas, il a dit à Doumbouya qu’il pouvait l’aider, parce qu’ils parlent tous les deux la même langue locale, et qu’il pouvait faire ce que le président voulait pour 100 000 euros. C’est à ce moment-là que le président s’est énervé et l’a chassé de son bureau. Toi, tu prends 300 000 euros, 200 000 euros, 100 000 euros à quelqu’un, puis tu vas insulter l’intéressé à la radio alors qu’il est plus fort que toi? Que va-t-il faire ? D’autres médias sont sur la liste et ils seront bientôt fermés, parmi eux il y a Evasion Guinée…. Ensuite, la liste des patrons de presse qui ont pris de l’argent à la présidence sera publiée. Ils ont tous signé. (…). », révèle la commissaire à la HAC.

Elle a été interrompue  par un commissaire de la HAC de ne pas poursuivre l’annonce des médias qui seront suspendus dans les semaines et mois à venir.

Amadou Oury Souaré, Kankan

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