Menace de grève en Guinée : « Il faut éviter un saut dans l’inconnu… » (Bella Kamano)

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Le mouvement syndical guinéen polarise l’attention avec sa menace de grève.

Les syndicalistes guinéens rallongent la liste des revendications en y ajoutant la fin des restrictions d’Internet et la libération des ondes.

Pour Bella Kamano, journaliste et homme politique, le moment doit être à l’apaisement pour éviter le pire au pays. Bien qu’il reconnaît que la grève soit un droit universel, il invite le mouvement syndical à faire une analyse réaliste du contexte de transition.

« C’est avec beaucoup de circonspection que je lis l’évolution de la situation ces derniers jours. À mon avis, la tournure que prend ces événements ne favorise pas un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Or, le souhait de tous les guinéens est de voir le pays revenir à un régime civil élu sans sacrifice humain. Mais à cette allure, je crains d’assister à un nouveau 28 septembre 2009, sous une autre forme. Après avoir pris connaissance des revendications syndicales je pense qu’elles ne sont pas la croix et la crinière, elles peuvent être satisfaites sans recourir à une quelconque violence. Cependant, quelque soit la légitimité des revendications, le moment doit être à l’apaisement. Inutile de rappeler que les revendications tirent leur origine de la transition. Parce qu’avant la transition, il y avait l’Internet et les médias fonctionnaient bien. Donc, si la transition est la source des revendications, il faut mettre l’accent sur le retour à l’ordre constitutionnel. Ce qu’on peut exiger d’un pouvoir élu est différent de ce qu’on peut avoir d’un régime d’exception. Je rappelle au mouvement syndical que, tant que la transition se rallonge, les crises renaîtront de leurs cendres. Aujourd’hui, c’est un euphémisme que de dire que les guinéens ont trop souffert, il ne faut pas en rajouter. Surtout, en ces temps de vaches maigres internationales qui justifient d’ailleurs les plaintes populaires, tout arrêt des activités économiques en Guinée ne serait-ce que pour quelques heures, risque d’aggraver la situation financière du pays. Et les populations que nous sommes, allons subir jusqu’à dans nos marmites. En conséquence, j’invite le mouvement syndical guinéen à faire l’analyse réaliste du contexte pour nous éviter un saut dans l’inconnu. Aux autorités d’ouvrir illico un couloir de négociations. Je suis convaincu qu’entre guinéens, la solution sera trouvée sans recourir aux manifestations violentes ».

Cet appel de Bella Kamano sera-t-il entendu par les acteurs concernés ? Attendons de voir.

Mosaiqueguinee.com

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